Retour sur les 600 ans de la Maîtrise de Saint-Brieuc les 3 et 4 juillet 2021 !

• Mot d’accueil

« En 1420, Mgr Alain de la Rue, évêque de Saint Brieuc (il fut chanoine du chapitre de Nantes) a fondé la maîtrise de la cathédrale avec 16 chanteurs. Nous sommes encore dans la guerre dite de 100 ans, avec ses conflits incessants, quelques années avant le réveil symbolisé en France par Jeanne d’Arc. En Bretagne, c’est l’année où le duc Jean V est enlevé par des factions rivales. Bref, quand tout va plutôt mal, on se met à chanter les louanges de Dieu. Et nous sommes heureux aujourd’hui d’accueillir les maîtrises de Bretagne, adossé à une telle histoire. Cet anniversaire correspond à la réouverture de notre cathédrale et tout à l’heure j’ai béni et encensé le nouveau tabernacle qui recevra le corps du Christ que nous allons recevoir en communion.

« Je veux saluer chaleureusement tous ceux qui sont présents dans notre cathédrale. Je veux saluer aussi les auditeurs de RCF puisque la célébration de cet anniversaire est retransmise par toutes nos radios bretonnes. Chers frères et sœurs, chers jeunes, cher Goulven, merci de former l’Église que Dieu rassemble pour donner une belle réponse, joyeuse, priante, chantante, au grand amour dont il nous comble. »

• Homélie (extraits)
  

« Ce que nous vivons aujourd’hui n’est pas ordinaire. Et fort heureusement nous n’arrivons pas à nous habituer à la beauté, nous voulons nous laisser surprendre, étonner, par les voix qui nous portent.

« Ne pensez pas, chers amis, que vous soyez seulement des fabricants de ce qui est beau. C’est le fruit de vos efforts bien sûr mais c’est aussi le don que vous n’attendiez pas, qui est au-delà de ce qu’on peut imaginer, et qui vient d’en haut. Si nous faisons un peu attention aux événements de notre vie, nous découvrons qu’il y a plus que ce que nous avions mis nous-mêmes.

« Il y a plus qu’une discipline dans ce mouvement du cœur qui vous tient dans l’attention les aux autres, dans l’ajustement des voix ; il y a un désir de communion qui vient de loin, qui vient de haut, qui vient d’en haut. Il y a plus que la somme des notes dans l’accord des pupitres ; il y a le merveilleux ajustement des voix que nous recevons du créateur, pour se mêler, s’unir et se répondre.

« Le chant est la figure perceptible d’un dialogue invisible, où le meilleur de chacun est sollicité, éveillé par Dieu lui-même. Le chant est la figure déjà présente d’une communion à venir, comme une première avance sur tous les dons que Dieu nous fera encore.

« Et dans notre cathédrale retrouvée, il y a plus que des pierres posées et bien agencées les unes sur les autres, il y a une quête de l’âme, un élan d’espérance, un immense acte de foi avec tous ceux qui veulent se tourner vers Dieu créateur et sauveur.

« Et à Nazareth, il y a plus que Jésus. Il y a le Fils éternel de Dieu, celui en qui Dieu a mis tout son amour, celui en qui nous pouvons aller vers Dieu, dans la joie et les chants.

« Nous le chantons et vous le chanterez dans la « Cantate Cathédrale » : « Peuple vivifié dans les eaux du baptême / De l’esclavage, le Seigneur t’a libéré. / Comme un bon berger, par des prés d’herbe fraîche, / Il te guidera aux chemins de liberté. »