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Retour sur les 90 ans du MRJC dans les Côtes d'Armor

Dimanche 16 juin, l’antenne costarmoricaine du Mouvement Rural de la Jeunesse Chrétienne (MRJC) fêtait à Lanrivain les 90 ans du mouvement, initialement appelé la JAC, la Jeunesse Agricole Catholique. Durant un après-midi festif, le MRJC a d’abord proposé un débat avant de permettre aux jeunes ainsi qu’aux plus anciens de se rencontrer sur leurs expériences, et de conclure avec un banquet d’anniversaire le soir.

Un débat engagé

Durant l’après-midi du 16 juin, un débat a permis à une vingtaine de participants de réfléchir et débattre sur l’implantation des grandes surfaces en milieu rural. A partir de coupures de presse de différentes époques, puis en petits groupes, chacun a pu développer son point de vue, son expérience et son ressenti vis-à-vis de cette réalité.

« Sûrement pas, ce n’est pas souhaitable ! », a réagit spontanément Sœur Marie-Raphaëlle. « On les utilise quotidiennement même si on n’est pas pour. C’est quand même bien utile… », constate Maximiliane. « C’est vrai aujourd’hui, on ne se pose plus la question. » Pour Sœur Marie-Raphaëlle, engagée également au sein du CCFD-Terre Solidaire, celle-ci se rappelle – et déplore – avoir vu « petit à petit la construction des grandes surfaces sur Binic, Saint-Quay, Étables… sûrement rentable surtout l’été avec l’afflux des touristes ». Corentin, quant à lui, rappelle qu’à travers l’arrivée des grandes surfaces, c’est aussi la négociation d’importants contrats. « Il y a beaucoup d’argents en jeu. Quand une municipalité s’oppose à un  projet d’implantation, elle peut perdre beaucoup… » Alors où mettre le curseur ?, se sont demandés collectivement les participants.

« Je ne vois pas comment je peux faire face aux grandes surfaces », regrette Maximiliane. « Toi, toute seule, tu ne peux rien faire mais si on est plusieurs à intervenir, là on peut faire bouger les choses ! », lui rétorque Corentin. « Les gens cherchent de plus en plus de commerces de proximité. Les consommateurs ont une grande responsabilité », observe Rose. Sont arrivés également dans la discussion le coût de la vie et la disponibilité des produits en rayon. « On ne trouve pas tout chez les petits commerçants. Le lait, la viande, ça va mais pour le reste… Et les grandes surfaces sont souvent moins cher le problème… », constate Maximiliane. « Sans oublier les produits comme les cornichons, le café ou le chocolat qu’on ne trouve pas sur le marché ! », ajoute Romain. Pour Corentin, il s’agit en premier lieu de revenir à la source. « Il va falloir rediversifier les productions et laisser la terre en jachère, lui permettre de se reposer. En bio, ça se fait beaucoup ».

Les discussions en petits groupes ont laissé place à une mise en commun. « Comment peut-on collectivement mettre en œuvre l’action catholique telle qu’on la connaît dans nos mouvements d’action populaire ? », se questionne Arnaud. « Nous sommes tous convaincus ici que nous avons à agir. Il faut qu’on puisse créer des rapports de force, comme quand il y a des suppressions d’emploi dans des groupes bénéficiaires. » Pour un membre plus ancien ayant fait partir de la JAC avant que le mouvement ne devienne le MRJC, celui-ci s’interroge sur la prise de conscience et l’évolution des mentalités. « Je ne suis pas sûr que tous les établissements scolaires favorisent les petites structures agroécologique » ; ce qui fait réagir un autre ancien de la JAC : « Dans les écoles d’agriculture, on enseigne toujours le modèle dominant par l’agriculture de masse. Cela nous fout dedans ! » Pour René Géléoc, conseiller municipal à Rostrenen, c’est sûr, « on ne peut pas faire à la place des grandes surfaces mais trop souvent, on trouve des solutions individuelles et non collectives ».

En conclusion de ce débat, un ancien de la Jeunesse Agricole Catholique a voulu porter un message d’espoir : « Ne soyez pas pessimistes ! On ne change pas le monde avec des gens qui n’y croient pas ! ».

Le MRJC en bref

De la JAC au MRJC

En 1964, la Jeunesse Agricole Catholique (JAC) devient le nom de Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC). Alors que la JAC avait une structure départementale, le MRJC a désormais une structure régionale. Dès l’origine, la JAC est un mouvement français d’action catholique qui fut créé en novembre 1929 par des jeunes et des prêtres. Sensible à la priorité de l’époque qui est de nourrir le pays, le mouvement se mobilise pour l’augmentation de la production agricole française et mise alors sur les nouvelles techniques de production, telle que la mécanisation. La JAC permet aussi aux agriculteurs d’organiser la profession et ce par les organismes de gestion, coopératives, mutuelles et syndicats agricoles…

Le MRJC par et pour les jeunes

Le Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne est une association qui œuvre pour l’animation et la valorisation des territoires ruraux. Le MRJC propose aux jeunes ruraux de se réunir en équipe à l’échelle d’une ou plusieurs communes afin d’agir ensemble sur leur lieu de vie. Les actions passent ainsi par des fêtes de village, des échanges internationaux, de l’accompagnement à l’installation agricole, des festivals… Le MRJC organise également tout au long de l’année des séjours éducatifs, vacances collectives, des formations à l’animation pour expérimenter l’autonomie et la vie en groupe. Il propose aussi des formations et espaces d’échanges sur différents sujets de société (égalité, culture en milieu rural, laïcité…). Entièrement géré et animé par des jeunes de 13 à 30 ans, le MRJC constitue  une expérience d’engagement et de citoyenneté. En permettant aux jeunes d’être acteurs de l’association et des projets mis en place, le mouvement est un outil d’émancipation et de transformation de la société.

Festival International de la Paix

A l’été 2018, des milliers de jeunes engagés au sein du MRJC se sont retrouvés durant plusieurs jours à Besançon pour débattre sur des questions de société. Un grand moment de fraternité.

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