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Retour sur l'assemblée diocésaine au Sanctuaire marial de Querrien

Samedi 24 septembre 2022, une centaine de catholiques se sont réunis au Sanctuaire Notre Dame de Toute-Aide à Querrien (La Prénessaye) afin de participer à une assemblée diocésaine. Ce temps-fort fait suite à une précédente assemblée synodale qui a eu lieu début avril. Cette assemblée est composée de délégués des paroisses du diocèse Saint-Brieuc, ainsi que des membres de droit (conseil presbytéral, conseil missionnaire diocésain, responsables de services diocésains, représentants de communautés…).

Photos de la journée

Assemblée diocésaine à Querrien - Septembre 2022

Une journée pour "réfléchir ensemble"

Cette journée est faite pour « s’asseoir, se parler, écouter et mettre en œuvre », a introduit Mgr Denis Moutel qui a appelé les fidèles à entrer dans cette assemblée diocésaine de manière « joyeuse et reposante » afin d’y cultiver « la grâce du moment partagé » et consentir « à la joie qui est donnée ». L’évêque de Saint-Brieuc et Tréguier a rappelé le chemin déjà parcouru au travers du synode diocésain, clôturé à la Pentecôte 2017, avec la publication des Actes du synode. « Avec un souffle nouveau et une participation importante du peuple de Dieu, nous avons mis en œuvre des décisions », a-t-il souligné, évoquant deux démarches importantes : « l’une en commun avec le diocèse de Quimper : démarche de renouveau presbytéral pour la mission ; l’autre, à l’échelle de l’Église diocésaine et à l’appel du Pape François pour le synode de l’Église sur la synodalité. » Mgr Denis Moutel a également souligné les trois axes dégagés lors de l’assemblée synodale d’avril dernier : « la mission, la coresponsabilité et la fraternité ». Celui-ci a rappelé que nous étions différents par nos expériences mais appartenant à un même corps, « baptisés dans le même Esprit, nourrit du même pain de vie ».

En introduction à cette journée qui a rassemblé une centaine de catholiques en mission dans le diocèse de Saint-Brieuc, Yolaine Brouillet – qui a notamment œuvré au sein du service de formation du diocèse de Nantes – a proposé une lectio divina. « Le Pape François nous demande d’être dans la joie de l’Évangile, il nous invite à entrer réellement dans cette joie », a-t-elle fait référence à l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium (novembre 2013). « Quittons ce qui peut nous renfermer sur nous-mêmes, quittons les habitudes qui peuvent nous faire rater la joie de la mission. » Yolaine Brouillet a souligné aussi que « la parole des prophètes est là pour rappeler l’expérience de missionnaires » qui nous ont précédés. « Comment l’Église entend les questions qui lui sont posées aujourd’hui ? »

L’Église est appelée à être toujours la maison ouverte du Père. Un des signes concrets de cette ouverture est d’avoir partout des églises avec les portes ouvertes. De sorte que, si quelqu’un veut suivre une motion de l’Esprit et s’approcher pour chercher Dieu, il ne rencontre pas la froideur d’une porte close. Mais il y a d’autres portes qui ne doivent pas non plus se fermer. Tous peuvent participer de quelque manière à la vie ecclésiale, tous peuvent faire partie de la communauté, et même les portes des sacrements ne devraient pas se fermer pour n’importe quelle raison. Ceci vaut surtout pour ce sacrement qui est 'la porte', le Baptême. L’Eucharistie, même si elle constitue la plénitude de la vie sacramentelle, n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles. Ces convictions ont aussi des conséquences pastorales que nous sommes appelés à considérer avec prudence et audace. Nous nous comportons fréquemment comme des contrôleurs de la grâce et non comme des facilitateurs. Mais l’Église n’est pas une douane, elle est la maison paternelle où il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile.
Prise de parole du Pape Francois
Pape François
Evangelii Gaudium n°47

Temps d'atelier du matin

La Parole de Dieu comme source première de toute action missionnaire est fortement plébiscitée dans les remontées synodales diocésaines. Il s’agit de se mettre à son écoute, de l’approfondir, de la partager personnellement mais aussi en petites fraternités ou lors de temps de célébration. Il revient de l’annoncer comme une Bonne Nouvelle du Salut pour notre temps. Pour que cela puisse se vivre, il est nécessaire d’appeler et de former des « ministres de la Parole » qui soient capables de conduire des célébrations et d’animer des temps de partage de la parole, mais aussi de diversifier les modalités de prédication lors des célébrations.  « Ouvrir la prédication à tous induit une reconnaissance de la communauté chrétienne. Par exemple, les guides de funérailles sont reconnus dans leur mission », prend-on la parole à une table.

Annoncer l’Évangile demande de comprendre le monde et la société, notamment à travers les défis d’aujourd’hui. Pour que cela puisse se vivre, il est nécessaire de permettre aux chrétiens de se laisser interpeller par l’actualité, de chercher à la comprendre, d’écouter les différences de points de vue et d’apprendre à en débattre avec liberté et vérité. « La liberté et la vérité nous viennent de la parole de Dieu. Les dons sont variés dans l’Église, nous avons à bâtir et à rendre meilleur l’humanité », s’accordent à dire des paroissiens présents. Ainsi, se former, en approfondissement la pensée sociale de l’Église par exemple, aide à articuler foi et raison dans un dialogue constructif et responsable. « Oui, c’est l’évêque qui organise mais nous avons tous à participer à sa mission. Nous devons, nous aussi, vivre et développer la liturgie », rappelle-t-on sur la tablée.

Aller aux périphéries a également été un sujet débattu lors de l’assemblée diocésaine. Les « périphéries » sont très souvent nommées comme des lieux prioritaires de mission, qu’elles soient géographiques, sociales ou spirituelles. « C’est toujours intéressant de laisser les familles choisir les lectures dans le cadre d’un baptême, d’un mariage ou lors d’obsèques », échange-t-on en sous-groupe. « Je dis toujours aux familles : en choisissant ce texte, c’est que vous étiez prêts à l’entendre ! C’est le message qu’ils souhaitaient donner aux invités présents à leur côté. Nul ne peut empêcher Dieu de dire ce qu’il a à dire ! Dieu parle à travers eux. »

Temps d'atelier de l'après-midi

Les remontées synodales laissent entrevoir de nombreuses aspirations pour une animation de nos communautés paroissiales plus synodale et missionnaire. Pour que cela puisse se vivre, il a été proposé d’organiser, au moins une fois par an, une assemblée paroissiale qui soit un lieu d’expression libre et constructive, de faire de l’EAP un lieu d’expression synodale mais aussi de penser une communication favorisant l’implication de tous. « Il faut faire attention de ne pas catégoriser comme dans l’administration. A la messe, notre voisin de banc vit peut-être dans une périphérie, cela nous engage ‘à aller vers’, pas seulement vers les personnes en précarité ou éloignées de la foi », souligne un participant.

Afin d’accéder à plus de synodalité, il a été aussi question d’aider les croyants à redécouvrir la place centrale de l’eucharistie ; mais aussi à développer des fraternités évangéliques en y appelant des jeunes. « Dans communication, il y a communion. Comment apprendre à se comprendre et à se respecter pour mieux se rassembler ? », soulève-t-on au micro lors d’une remontée en plénière. En conclusion de cette assemblée diocésaine, Mgr Denis Moutel a rappelé que nous étions « tous appelés à vivre en fraternité et à marcher ensemble sous le signe de Dieu ». « N’oublions pas que nos différences sont des lieux de conversion qui nous font entrer dans des relations plus fraternelles ».

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