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Plaine-Haute. Découvrez la chapelle Sainte-Anne du Houlin et son pardon

Dans le dernier numéro du journal diocésain « Nouvelle(s) », une page a été consacrée à la chapelle Sainte-Anne du Houlin et son pardon. Retrouvez ici plus d’informations concernant ce lieu. Le culte de Sainte Anne est le plus important et le plus profondément enraciné de tous ceux qui se pratiquent dans la péninsule bretonne. Il est très difficile de trouver les origines du culte voué à Sainte Anne au village du Houlin. Certains écrits font remonter l’existence d’un oratoire au XIIIème siècle, ce qui est difficilement vérifiable. Ce qui est certain, c’est qu’une chapelle existait en 1529. Zoom sur ce lieu pas toujours bien connu – sinon par ses habitués et amoureux du patrimoine – à partir des documents de l’association des Amis de Sainte-Anne du Houlin. Cette année, le Pardon est fêté le dimanche 25 juillet.

Quelques mots de Jean-Claude Pincemin

« Notre association ne prend son sens que dans la volonté de mettre en valeur ce site en l’honneur de Sainte-Anne que nous cessons d’améliorer d’année en année depuis 1983 où ont débuté les travaux. C’est en 1990 que naît l’association. Le site a retrouvé sa dignité et son objectif, à savoir : favoriser le recueillement et la prière. Toute vie est un pèlerinage, un chemin à prendre », avait déclaré Jean-Claude Pincemin, président de l’association lors de l’assemblée générale du 20 juin 2019.

Celui-ci se souvient encore de l’année 1983. « Il y avait des ronces et des épines. J’ai commencé à tout dégager. J’ai tout de suite été attiré par la valeur du site. Aujourd’hui, nous sommes 68 membres dans l’Association, dont une quinzaine dans le Conseil d’Administration. Je suis fier de toute l’équipe. » Pour Jean-Claude Pincemin, il est vrai que tous les curieux de passage « ne sont pas tous de grands croyants, ils ne vont pas à la messe chaque dimanche mais tous portent quelque chose en eux. » Ce dernier l’affirme, le pardon réunit chaque année près d’un millier de pèlerins. « De nos jours, c’est beaucoup mais dans le temps, c’était 10 à 15.000 personnes ! »

La chapelle Sainte-Anne est située au hameau de Sainte-Anne du Houlin au fond d’une vallée creusée par le Gouët, entre Plaine-Haute, Saint-Julien et Ploufragan. Une litanie d’ex-voto tapisse les murs. La chapelle abrite une statue en bois polychrome de Sainte-Anne, datée du XVème siècle. Le culte de Sainte Anne se développa en Europe occidentale pendant les XIVème et XVème siècles ; culte qui connut un renouveau en Bretagne après la découverte, en 1623 près d’Auray (56), d’une statue païenne identifiée comme étant celle de la mère de Marie.

Histoire de Sainte-Anne du Houlin

(D’après les documents de l’association des Amis de Sainte-Anne du Houlin)

Le culte de Sainte Anne est le plus important et le plus profondément enraciné de tous ceux qui se pratiquent dans la péninsule bretonne. En maint endroit, ce culte est venu se greffer sur une vénération encore bien plus ancienne : Ana, déesse de la fertilité, mère des Dieux d’Irlande.

Il est très difficile de date le culte voué à Sainte Anne au village du Houlin. Certains écrits font remonter l’existence d’un oratoire au XIIIème siècle, ce qui est difficilement vérifiable. Ce qui est certain, c’est qu’une chapelle existait en 1529. A cette époque, le clergé et les fidèles se retrouvaient dans un culte collectif autour d’une pléiade de saints protecteurs : Saint Eloy, Saint Adrien, Saint Méen, Saint Ermel, Saint Inoé, Saint Per, Saint Laurent, Sainte Anne. Ces croyances vivantes, et donc sans cesse en évolution, se retrouvent dans les pèlerinages autour d’une fontaine sacrée. La vénération de Sainte Anne, tant en l’église paroissiale de Plaine-Haute qu’au village du Houlin, est une preuve de la prééminence sur les autres saints locaux. Après les hommages rendus d’abord par les paysans et les seigneurs du voisinage, la dévotion à Sainte Anne du Houlin gagne le pays de Saint-Brieuc et de Quintin.

Sainte-Anne du Houlin après l'Ancien Régime

(D’après les documents de l’association des Amis de Sainte-Anne du Houlin)

Les événements sociaux qui mirent fin à l’Ancien Régime furent l’occasion pour les fidèles de Sainte Anne du Houlin de démontrer leur attachement profond à cet attachement profond à ce culte qui connut au XIXème siècle une recrudescence grâce à de nombreux miracles. Il est peu de marins de la région qui ne viennent, avec leurs familles, demander la protection de Sainte Anne. La maquette votive en forme de bateau siégea longtemps près de l’autel du Houlin. Telle une relique, elle fût bientôt étroitement liée au rituel des pèlerinages au cours desquels elle était portée à l’occasion des processions dans la prairie par les jeunes communiants de la commune.

Tous les ans, Mgr La Romagère, évêque de Saint-Brieuc et de Tréguier de 1817 à 1841, préside aux célébrations du Grand Pardon. Il y est assisté par l’aumônier du grand collège de Saint-Brieuc dont les musiciens exécutent la messe en musique dans la chapelle. L’affluence au sanctuaire ne se limite pas à ces seuls jours d’été : la chapelle est fréquentée d’un bout de l’année à l’autre par des pèlerins de tout le pays environnant et souvent de très loin. On y a vu des personnes de Paris, des prêtres de Rennes, de Quimper et de Landivisiau. Chacun y apporte ses chagrins, ses affections et surtout ses vœux et sa reconnaissance pour les grâces et les bienfaits reçus.

Sainte-Anne du Houlin après l'Ancien Régime

(D’après les documents de l’association des Amis de Sainte-Anne du Houlin)

Les travaux de restauration de la chapelle commencent en mai 1847 et permettent de rafraîchir l’aspect de l’édifice terne et humide. Les deux statues de Sainte Anne et l’autel sont redorés, la balustrade et le parquet sont réparés le lambris repeint et décorés. Les fenêtres s’illuminent de vitraux peints. On apporte des confessionnaux et des bancs. Le portail et les trois statues surmontant la porte d’entrée sont retouchés. Mais l’arrivée des reliques de Sainte Anne est sans conteste l’événement majeur de l’année. Le 22 août 1847, Mgr Jacques-Jean-Pierre Le Mée apporte les reliques en provenance de Rome. La cérémonie rassemble une foule importante. On suppose qu’il s’y trouvait 14.000 personnes de tout le pays. A l’issue des vêpres, la procession sortit de l’église pour se diriger vers Le Houlin. Les reliques deviennent un élément important du rituel des cérémonies célébrées au Houlin. La tradition veut que la veille de la Grande Fête, tout travail personnel est interrompu pour que chacun puisse se consacrer entièrement aux préparatifs.

La chapelle du Houlin demeure étroitement liée à la vie religieuse locale. Les célébrations y sont fréquentes et bénéficient toujours d’une importante assistance, comme à l’occasion des Missions de 1888 et 1892. L’effervescence mariale de cette fin de siècle donne un nouveau visage à la pratique religieuse. En 1895, l’abbé Le Saulnier « aménage » le cadre du pèlerinage. Il mobilise aisément les bonnes volontés. Les travaux de nombreux ouvriers bénévoles transforment le massif rocheux délimitant la prairie face à la chapelle. Un chemin de procession est tracé et marqué de quatorze croix de bois, symbolisant les stations du Chemin de croix. Il accède à un important calvaire érigé au sommet de la colline. Face à la prairie, une « grotte de Lourdes » est creusée dans le rocher, et ornée d’une statue de la Vierge. L’extension des cérémonies modifie le rituel traditionnel des pardons. Dans la chapelle, le couronnement de la statue date peut-être de cette époque.

Du XXe siècle à aujourd'hui

(D’après les documents de l’association des Amis de Sainte-Anne du Houlin)

En 1907, l’abbé Guillaumel prolonge la sacristie d’une boutique d’objets de piétés. La fête patronale conserve une grande audience à travers tout le pays. Depuis 1926, « Le Messager de Sainte Anne » fait office de bulletin paroissial hebdomadaire. La feuille d’information religieuse est un moyen de propagande rédigé à l’encontre du laïcisme et de l’appauvrissement progressif de la pratique religieuse. Les pardons, malgré une assistance toujours nombreuse, se ressentent de cette évolution des mentalités. A partir des années 40, l’officiant y déplore régulièrement « la diminution des confessions et des communions ». La place de la chapelle se réduit au fil des ans sous l’avancée des marchands et des manèges forains.

En 1974, une statue en granit est érigée sur le site, à quelques pas du lieudit Keranna. Quatre ans plus tard, la chapelle est habillement restaurée et retrouve en partie son aspect d’origine. On y célèbre toujours l’office le jour de la fête patronale et à l’occasion des deux pardons annuels. Chère au gens de Plaine Haute, la manifestation religieuse demeure aujourd’hui l’une des plus anciennes de la région.

En savoir plus

Pour en savoir plus sur le pardon de Sainte-Anne du Houlin, n’hésitez pas à prendre contact avec la paroisse de Plaintel :

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