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Conférence de Dominique Greiner à Binic autour de la fraternité

Dans le cadre d’une journée organisée jeudi 30 septembre par le Mouvement Chrétien des Retraités (MCR) au Sanctuaire marial de Querrien (La Prénessaye) où il était invité, Dominique Greiner a donné une conférence autour de la fraternité, en lien avec l’encyclique du Pape François ‘Fratelli tutti’, la veille à Binic. Plus de 80 personnes ont répondu présents à cette invitation. Dominique Greiner est un assomptionniste et rédacteur en chef religieux au quotidien La Croix.

Retrouver "cette émotion qui met en route"

« L’encyclique du Pape François ‘Fratelli tutti’ est un texte dense. Je vais vous proposer des portes d’entrée sur comment ce texte nous met en chemin. Nous n’en sommes qu’au début, nous n’avons pas fini de mettre cette encyclique en pratique ! », souligne-t-il d’emblée. Fratelli tutti est la troisième encyclique du Saint Père que dans le prolongement de Laudato Si’ dans laquelle « le Pape François proposait de réfléchir sur la relation de l’Homme à ce qui l’entourait dans un contexte de crise sociale, économique et écologique. Dans Fratelli tutti, le Saint Père se concentre davantage sur la relation des Hommes entre eux dans un contexte particulier : celui de la crise des relations sociales et d’un monde qui se renferme sur lui, où les intérêts personnels priment sur les intérêts collectifs. » Dominique Greiner appelle l’assemblée à comprendre ce que dit le Pape François et comment il le dit. « Son exposé est là pour nous émouvoir, il a cette capacité de nous toucher dans notre chair et dans notre cœur afin de réveiller les consciences qui se sont endormies. » Le rédacteur en chef religieux de La Croix souhaite que nous retrouvions « cette émotion qui met en route ».

Dominique Greiner rappelle le constat que fait le Saint Père, un « constat qui est sombre », face à ce « monde en fermeture » ; mettant en perspective les propos de Benoît XVI : « La société globalisée nous rapproche, mais elle ne nous rend pas frères ». Dominique Greiner, à la lumière de Fratelli tutti, le dit avec conviction : « La situation ne s’améliore pas, bien au contraire. Les personnes ont tendance à protéger d’abord leurs intérêts et leur confort, tout en se désintéressant du bonheur des autres allant jusqu’à mépriser ceux qui pense différemment, mais aussi les pauvres, les personnes âgées, celles en situation de handicap, les migrants. » Dominique Greiner le dit et l’affirme, « il n’y a pas beaucoup de place pour l’autre, ce qui créé un monde superficiel. Ça vaut pour les personnes et les nations : il n’y a de place que pour les forts ». Ce dernier reprend la pensée du Pape François qui constate que « le monde ne s’intéresse plus au multiculturalisme », ce monde qui ne cherche qu’à « affaiblir les institutions internationales plutôt que la négociation ».

"La fraternité, un mot inscrit sur le fronton de nos mairies et dans la devise républicaine française ... La fraternité est un enjeu de société, un défi planétaire, une force de vie pour l'humanité. La fraternité est avant tout une attitude. Ne pointons plus ce qui ne va pas, mais plutôt le bien qui est semé, le bien qui se fait, le bien qui se vit et soyons, dans ce monde " des espérants ".
Croix de couleur
Roland Le Gal
Curé de la communauté pastorale du Littoral Ouest

"La fraternité, c'est plus qu'un mot, c'est une culture"

Dominique Greiner interpelle les participants venus assister à la conférence. « A quoi Dieu nous convoque-t-il ? C’est une invitation à nous mobiliser, Dieu ne nous abandonnera pas. Dieu n’abandonne pas l’humanité et lui donne les ressources nécessaires pour tracer un autre chemin ». Le rédacteur en chef religieux de La Croix va même plus loin dans son propos. « Il faut que nous puissions nous sentir responsables de cette espérance. Les choses peuvent changer à condition qu’on se donne les moyens. » Ce dernier en revient au Pape François qui l’a lui-même assuré durant la pandémie, « il n’est possible que de se sauver ensemble. Si nous restons dans nos logiques individualistes, nous allons à la catastrophe ». Dominique Greiner en vient à nouveau à questionner l’assemblée. « Pourquoi n’arrive-t-on pas à s’engager ? Car nous sommes dans un monde qui a des difficultés à penser l’histoire. Nous n’avons plus de mémoire, nous ignorons nos prédécesseurs et nous reconstruisons à partir de notre être. Nous sommes uniquement dans le présent. Ne pas penser l’histoire nous empêche de préparer l’avenir. »

Dominique Greiner a rappelé avec force que « la solidarité n’est pas gagnée une fois pour toute mais un chantier engagé pour toujours ». Pour ce dernier, nous sommes dans une « crise de l’universelle, d’un monde qui ne croit plus aux droits de l’Homme. Le Pape François dénonce l’idée que tous les Hommes ne sont pas dignes de la même façon ». « Alors comment sortir de cette crise sérieuse ? », demande à nouveau Dominique Greiner. « Il ne suffit pas d’appeler à être frères. La fraternité, c’est plus qu’un mot, c’est une culture, un mode de vie qu’il faut promouvoir. La fraternité se construit dans l’hospitalité d’une parole, d’une expérience. » Ce dernier rappelle que « la parabole du Bon Samaritain est toujours d’actualité, nous sommes tous responsables du blessé resté sur le bord du chemin ». Dominique Greiner ne cesse d’interpeller. « Est-ce que nous acceptons d’être touchés par la fragilité des actes ? La fraternité, c’est un mode de vie, une manière de regarder le monde, un chemin d’engagement qui demande beaucoup d’énergie. »

"La fraternité, c'est plus qu'un mot, c'est une culture"

Alors que « nous sommes dans une société qui n’ose plus prendre de risque », le rédacteur en chef religieux de La Croix appelle à « être des témoins de la fraternité ». Ce dernier mise avant tout sur notre « capacité », terme cher au Pape François. « Nous sommes des êtres capables. Certains ont la capacité de faire du lien, d’autres à écouter, à rencontrer, reconnaître la dignité en chacun… ». La fraternité est « un chemin exigent mais pas impossible », rassure Dominique Greiner. « Dieu met sur notre route des Hommes qui ont la capacité de construire une société plus fraternelle. » Pour ce dernier, la tradition chrétienne, « tradition spirituelle et caritative », nous fait vivre, nous travaille et nous transforme. La tradition rend les Hommes « meilleurs », « nous devons tous être des architectes de cette fraternité ».

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