
Zoom sur l'une des journées de formation « Chemin de Bible » proposées par l'ICP
Une vingtaine de personnes se sont réunies vendredi 24 janvier 2025 à la Maison diocésaine Saint-Yves, à Saint-Brieuc, à l’occasion de la formation « Chemin de Bible ». C’est l’une des six journées thématiques proposées par l’Institut Catholique de Paris (ICP) entre novembre 2024 et mai 2025, qui avait pour thème : Sommes-nous condamnés au tout contractuel ? Modèles alternatifs d’échanges dans la Bible. « C’est la troisième année que nous proposons ce parcours avec de nouvelles têtes à chaque fois », se félicite Jennifer Airault, responsable du Service de catéchèse et du catéchuménat du diocèse de Saint-Brieuc.

L’univers des contrats semble avoir envahi notre espace social. A côté des contrats commerciaux qui ont fait basculer une multitude de biens et de services dans le marché, des lois et des règlements de plus en plus nombreux assignent à chacun son rôle de contribuable et d’agent du système. Or, il existe d’autres manières d’échanger, plus propres à faire respirer le lien social. La Bible offre diverses figures inspirantes d’une « économie de la gratuité ». Les décrypter peut nous permettre d’animer à notre tour, dans un contexte bien différent, marqué par la modernité, des modèles alternatifs au « tout commercial » et au « tout règlementaire ».
« Durant cette journée, nous allons chercher des modèles d’échange dans la Bible. La gratuité est un concept complexe », explique en introduction Jean-Marc Liautaud, docteur en théologie. « La Bible ne donne pas de recette pour diminuer la toxicité de la finance dérégulée mais propose des systèmes qui respirent davantage l’Esprit Saint. Le mal de la société du XXIème siècle est de ne pas avoir des réponses immédiates. Cela crée des formes d’angoisse. Nous allons essayer de nous laisser impressionner par des manières de faire, par la créativité de chacun. »

Jean-Marc Liautaud a livré un premier constat : le contractuel a envahi le champ social de manière impressionnante. « Les échanges sont de plus en plus sécurisés, maximisées, anticipées. De plus en plus de choses passent dans la moulinette du marché. Même l’eau, qui était considérée comme un bien gratuit, devient progressivement payante si on veut une eau de qualité. » Ce dernier a questionné – sans apporter de réponse – sur le futur du donnant-donnant. « Les produits rentrent progressivement dans un schéma de calcul. Le contrat est une production sociétale de langage qui a des milliers d’années de genèse. » Jean-Marc Liautaud a souligné l’importance de ne pas oublier l’échange par alliance que sont le cercle familial, amical, associatif « où il y a beaucoup d’alliance et peu de contrat », rappelant ainsi qu’un « don n’est pas contractuel ».
Mais qu’est-ce qu’un don ? « C’est le transfert d’un bien durant lequel on fait silence sur un éventuel retour. Avec le don, nous sommes dans la gratuité. » Jean-Marc Liautaud a appelé les participants à réfléchir la gratuité par l’angle de l’alliance. « Nous qui sommes tissés de besoins. Comment alors peut-on laisser nos échanges nous inspirer et nous évangéliser ? » Celui-ci a interpelé les personnes présentes à ce que l’alliance peut engendrer. « Elle engendre des sujets ! Le sujet engendre des relations, et les relations engendrent des sujets », tel un cercle vertueux, inépuisable et grandissant.

Quels sont les risques à l’alliance ? Jean-Marc Liautaud met en exergue le déséquilibre car le don n’appelant pas de retour obligatoire, cela peut créer des relations unilatérales. « C’est pour cela qu’on accordera beaucoup d’importance à la vitalité de l’alliance. Dans l’alliance, c’est la relation qui est au centre. »
L’occasion de (re-)lire la lettre encyclique « Dilexit Nos » du pape François sur l’amour humain et divin du cœur de Jésus-Christ, publiée le 24 octobre 2024. « On utilise souvent le symbole du cœur pour parler de l’amour de Jésus-Christ. Certains se demandent si cela a encore un sens aujourd’hui. Or, lorsque nous sommes tentés de naviguer en surface, de vivre à la hâte sans savoir pourquoi, de nous transformer en consommateurs insatiables, asservis aux rouages d’un marché qui ne s’intéresse pas au sens de l’existence, nous devons redécouvrir l’importance du cœur. » (§2)
Livret de formations du diocèse de Saint-Brieuc

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