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Hommage aux soignants... d'hier

Chaque jour depuis le début de la pandémie des hommes et des femmes rendent hommage à 20 h à nos soignants en les applaudissant.  Les archives de nos Congrégations présentes sur le diocèse témoignent de l’engagement de leurs membres auprès des victimes des pandémies d’hier. Parmi ces nombreux témoignages il y a celui des Filles de Sainte-Marie de la Présentation de Broons. Retour sur une épidémie de choléra en 1884 à Langourla. Hommage à nos soignants d’hier et d’aujourd’hui.

Couvent des Sœurs de Broons (© DR)

1884 : Un peu d’histoire

Une cruelle maladie épidémique sévissait à Langourla, à quelques kilomètres de la Maison-Mère de Broons, au village de la Ville-Gilles. L’épouvante régnait, et les malades, complètement délaissés, succombaient.

Après avoir vainement sollicité du secours près de l’autorité gouvernementale, le recteur de Langourla et le vicomte de la Guibourgère, gendre de la comtesse de Lanascol, vinrent demander, à la Révérende Mère, deux sœurs pour secourir cette grande infortune.

Notre bonne Mère n’avait pont l’habitude de consulter les sœurs au sujet de leurs obédiences ; pour ce cas tout exceptionnel, elle ne voulut rien imposer. Appelant deux infirmières, sœur Saint Placide et sœur Saint Damase, elle leur dit la triste situation et leur demanda si, volontiers, elles iraient donner leurs soins à ces malades abandonnés.

Les deux sœurs acceptèrent avec grand dévouement. A l’instant même, elles partirent et couchèrent à Couëllan, chez Mme de Lanascol ; le lendemain après avoir entendu la sainte Messe, elles se rendirent au Carpont, près de la Ville-Gilles. La comtesse de Lanascol leur avait remis l’argent nécessaire pour leurs dépenses personnelles et pour l’achat des remèdes nécessaires aux malades.

Seuls, les prêtres visitèrent les sœurs pendant leur séjour au Carpont. Les personnes du voisinage s’effrayaient tellement de la maladie qu’elles ne parlaient que de loin aux religieuses. Celles-ci déposaient leurs notes de demande dans un panier qu’elles portaient dans un lieu convenu, assez loin du village contaminé, où les domestiques des bienfaiteurs venaient le prendre et le remettre ; les Sœurs retournaient et trouvaient ce qu’on leur avait apporté. Pour elles, elles passaient tout leur temps auprès des malades, occupées à leur préparer aliments et remèdes. C’était grande pitié dans chaque maison…

« Dieu seul peut récompenser un pareil dévouement »

L’abbé Mignonneau, aumônier de la communauté, visita ces pauvres malades le 26 septembre et donna ses encouragements aux Sœurs. A midi, il prit son repas au Carpont, en compagnie des prêtres de Langourla. Le 28, le maire et son adjoint vinrent remercier les sœurs des soins qu’elles prodiguaient à leurs administrés.

Sur soixante-trois habitants de ce village, dix seulement ne furent pas atteints par la maladie. Dix succombèrent. Mais à partir de l’arrivée des sœurs, et quand les malades eurent les remèdes et les soins qui leur manquaient auparavant, on eut peu de morts à déplorer. Les sœurs infirmières rentraient le 13 octobre à leur maison-mère ; elles l’avaient quittée le 16 septembre.

L’abbé Rault, recteur de Langourla, s’empressa de remercier la Révérende Mère d’avoir secouru ses paroissiens dans une telle épreuve. « Je suis convaincu, écrivait-il, que les sœurs ont sauvé la vie à plusieurs, mais au prix de quels sacrifices !… Dieu seul peut récompenser un pareil dévouement. »

Extrait de « Histoire de la Congrégation » Tome 2 Page 200-201

Filles de Sainte-Marie de la Présentation de Broons (© DR)

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