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Actualité

Zoom sur les journées diocésaines de la Pastorale de la Santé

Mardi 1er février 2022, se déroulait à la salle paroissiale de Rostrenen la première des sept dates proposées dans chaque zone pastorale du diocèse de Saint-Brieuc, en vue de rassembler les personnes investies localement dans les services et mouvements de la Pastorale de la santé. L’occasion de se rencontrer et de partager leur expérience, en petits groupes comme en plénière, autour du thème « l’équipe, lieu de fraternité ». Une quinzaine de personnes ont répondu présent.

Photos de la journée à Rostrenen

Journée de la Pastorale de la Santé 2022 à Rostrenen

Un début de journée sous le signe des présentations

« C’est une joie de vous voir aussi nombreux », se félicite Gratiane Louvet, responsable diocésaine de l’Aumônerie des Hôpitaux à mi-temps et aumônière à l’hôpital privé de Plérin à quart temps. « Quand on parle de la Pastorale de la santé, pour notre diocèse, c’est pour partie l’aumônerie des hôpitaux et une autre partie, la Présence fraternelle », explique Jean-Michel Roasné, responsable diocésain de la Présence Fraternelle. « Dans d’autres diocèses, cela s’appelle le Service évangélique des malades. Chez nous, nous ne sommes pas qu’au service des malades. »

Un tour de tables a permis à chaque participant d’en savoir plus sur la mission des uns et des autres. L’occasion de découvrir une diversité de profils, tous tournés vers un but commun : l’accueil fraternel à l’image de Jésus Christ. Sœur Joséphine, religieuse au sein de la congrégation des Filles du Saint-Esprit, arrivée dans le diocèse il y a un an, rencontre les personnes à domicile. « Ce sont les mises en lien qui sont importantes », souligne-t-elle. Sœur Marie-Reine, Augustine de Gouarec, visite quant à elle les résidents de l’EHPAD. « Ce sont des visites amicales ou spirituelles, selon la demande des personnes. Je prends davantage de temps auprès de ceux qui n’ont pas de visites ou de familles », insiste-t-elle. « Nous avons le chapelet le mardi et la messe le samedi. J’accompagne également les personnes en fin de vie et les celles en deuil. »

Annick, Rostrenoise laïque, visite l’EHPAD de Keramour, installé à la sortie de la commune. « J’accompagne les personnes à la chapelle, ce qui permet de dire un petit bonjour aux personnes alitées en passant. » Tout comme Sœur Marie-Emmanuelle, Augustine de Gouarec, qui visite régulièrement les résidents. « Je leur dis : ‘Si vous voulez, je reviendrai vous voir’. Certains pensent que nous sommes obligés de parler de l’Évangile mais ma visite est avant tout pour briser la solitude », dit-elle. Madeleine visite, quant à elle, les résidents de la maison de retraite de Maël-Carhaix, « mais depuis l’épidémie, on nous sollicite moins », explique-t-elle, triste de cette situation. « Je visite les personnes âgées près de chez moi, dans le voisinage, je fais leur course, les accompagne chez le médecin si besoin. »

Sœur Hermeline, religieuse au sein de la congrégation des Filles du Saint-Esprit, témoigne « des personnes en souffrance » qui viennent frapper à la porte de la Communauté « pour une bouffée d’oxygène ». « Je suis toujours frappée qu’on me remercie pour l’écoute apportée. Je suis contente de pouvoir aider un petit peu. C’est curieux l’écoute tout de même… », se confie-t-elle. Catherine, habitante de Locarn, est quant à elle famille d’accueil pour personnes âgées et visiteuse à la maison de retraite de Maël-Carhaix. « Quand je suis arrivée, on me disait : ‘tu vas voir les hivers sont durs par ici’ », se souvient-elle. « Avant la pandémie, nous proposions des jeux de société, de partager un thé. Parfois, les journées de 24h ne suffisent pas ! »

Durant le temps de prière, Jean-Michel Roisné a rappelé que « l’écoute, c’est d’abord de faire le vide en soi pour le remplir de l’autre » ; faisant référence au verset dans l’évangile de Saint-Jean lu précédemment : « Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue » (Jn 3, 30)

« Notre foi en Christ nous unit et fait de nous des sœurs et des frères ; nous nous demanderons comment cela se concrétise dans notre vie d’équipe aujourd’hui. Nous parlerons particulièrement de relecture : relecture pastorale et relecture de nos pratiques pour s’ajuster toujours mieux aux personnes que nous rencontrons. Nous attendons beaucoup de ces journées pour tisser du lien, mieux se connaître, se stimuler, partager nos expériences et la joie de nos missions ».
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Équipe diocésaine de
la Pastorale de la Santé

Une mission dans la continuité des premiers apôtres

« Nous sommes tous envoyés : par notre évêque, par notre curé… On vient dépouillés et on trouve l’hospitalité dans une chambre d’EHPAD, ou à domicile », explique Gratiane Louvet, responsable diocésaine de l’Aumônerie des Hôpitaux. « Parfois, nous ne sommes pas toujours bien accueillis mais bien souvent, les patients se sentent délivrés au terme de la rencontre. Il y a quelque chose de la guérison qui se vit. C’est important de voir que nous sommes dans l’héritage, la continuité des premiers apôtres. » Gratiane Louvet a enjoint les participants à entendre l’invitation de Jésus de se mettre à l’écart afin de discerner. « Est-ce qu’en équipe, nous prenons assez le temps de rechercher la présence du Seigneur ? », a-t-elle questionné. « Parfois, on a l’impression d’être épuisé mais n’oublions pas que ce n’est pas nous qui sauvons, c’est Dieu. »

La question de l’apprentissage de l’écoute au quotidien est revenu dans les discussions. « Dans les hôpitaux, les EHPAD, il y a beaucoup de monde, c’est impersonnel, mais nous nous devons avoir une écoute individuelle, personnelle », explique l’un des participants. « Beaucoup de personnes sont au bord du chemin, comme l’aveugle Bartimée (Mc 10, 46-52). En se livrant, elles passent souvent de l’angoisse à la paix. Comme Jésus, nous devons nous arrêter pour ne pas nous retrouver paralysés nous-mêmes face au paralysé. » Gratiane Louvet a également témoigné de ce qu’elle vivait dans sa mission d’aumônière à Plérin. « Quand je prie avec un malade, je lui demande ce qu’il veut prier. On prie bien sûr pour sa guérison, mais pas toujours. Parfois, c’est pour que le petit-fils trouve du travail ou pour la paix dans le monde. »

Plusieurs participants étaient d’accord sur l’importance et la place centrale des médiateurs que peuvent être les voisins, les soignants… « Il ne s’agit pas seulement de proposer une disponibilité de temps, mais aussi une disponibilité intérieure », assure-t-on à une table. « Notre présence et notre écoute peuvent porter des fruits au-delà des espérances. Aller à la rencontre, cela demande parfois d’être inventif ! » Cependant, la conjoncture actuelle de la société et du monde ne facilite pas toujours les relations. « On perd en humanité, les gens discutent moins entre eux. Le masque n’aide malheureusement pas », se lamente-t-on un peu plus loin. « Alors qu’un sourire, un bonjour font tellement de bien aux malades, aux résidents. Avoir une visite aide à repartir dans la vie, à reprendre pied. »

« Je connais une dame âgée qui, depuis son enfance, pensait ne pas avoir droit au Paradis. Il y a des paralysies profondes. Il a fallu l’intervention du prêtre pour qu’elle vive la libération. Elle est devenue heureuse à 90 ans, enfin ! ».
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Témoignage d'une participante
lors de la journée à Rostrenen

La santé, ce bien si précieux, et si mis à mal depuis le début de la pandémie. Une pandémie qui nous révèle, si besoin était, combien nous sommes fragiles et aussi dépendants les uns des autres. Dans notre diocèse, nous comptons treize hôpitaux dont trois hôpitaux psychiatriques. Nous exprimons notre compassion pour tous les malades, que leur maladie soit physique ou psychique, et tous les résidents d’EHPAD. Nous disons notre admiration et notre soutien au personnel soignant et à tout le personnel hospitalier. Alors que d’importants efforts sont déployés pour le maintien ou l’hospitalisation à domicile, nous exprimons nos encouragements à tous les proches aidants, et notre amitié à tous ceux qui se sentent seuls chez eux. Alors que cette crise qui dure nous pousse à bout, nous pensons à tous ceux qui assument des petites et grandes responsabilités et qui se sentent épuisés. Nous leur disons aujourd’hui toute notre sollicitude et notre gratitude pour leur engagement. Dans ce contexte, notre mission spécifique de chrétien est de tisser des liens, chacun à sa mesure. C’est pourquoi je vous donne aujourd’hui trois encouragements concrets :

  • Les équipes de Présence Fraternelle et d’Aumônerie Hospitalière ont perdu beaucoup de bénévoles depuis le début de la crise sanitaire tandis que les besoins de visites se sont accrus. J’encourage tous ceux qui le peuvent à rejoindre l’équipe de Présence Fraternelle et d’Aumônerie Hospitalière la plus proche de chez eux.
  • J’encourage ceux qui sont engagés en Pastorale de la Santé et toute personne qui visite des malades au nom du Christ à se former pour toujours mieux servir.
  • Enfin, pour que notre charité soit en acte, je vous invite, à prendre une minute de silence pour penser à une personne souffrante ou seule de votre entourage et à prendre la décision de lui manifester un signe d’amitié, que ce soit par un coup de fil, une visite, un service rendu. Soyons inventifs ! Cette décision, si vous le voulez bien, nous la concrétiserons dès cette semaine. Puisse-t-elle être le début d’un processus de fraternité durable, tout simple, tout proche.

Que l’Esprit Saint nous rende créatifs ! Que nous recevions la compassion de Jésus ! Que le Père nous tourne les uns vers les autres ! Que Notre Dame de Lourdes ajuste notre cœur à celui de nos frères et sœurs afin que nous soyons visage de Dieu les uns pour les autres.

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