Retour sur la Journée diocésaine 2019 de la Pastorale de la santé

[Extraits]

• Ne pas se contenter de formules creuses

« Nous savons tous combien il est facile de dire des formules toutes prêtres lorsque nous sommes bousculés par l’irruption de l’inattendu douloureux. Ces paroles ne servent qu’à nous rassurer et à ne pas rester dans le silence. Et pourtant, parfois, le silence est la juste attitude. Parfois, les croyants se sentent obligés d’exprimer des paroles pieuses de ‘réconfort’. Cette pseudo espérance exprime surtout notre désarroi. Devant la souffrance d’autrui, nous devons d’abord être là, présent dans le silence d’un ‘Stabat Mater' ».

• Si tu crois, tu verras la Gloire de Dieu

« Notre présence est à l’écoute de ce que les personnes souhaitent nous partager. Tout élément de vie, toute traversée de la souffrance peut conduire à un acte de foi au sens où ce mot est utilisé dans l’Évangile : la foi se voit, elle est l’expression d’une confiance. Elle n’est pas de l’ordre du discours. Il ne s’agit pas de dire des paroles d’Espérance, mais de rendre présente l’Espérance qui nous habite. Elle n’est pas l’expression d’une énergie et d’une volonté intérieure. Elle se reçoit comme un cadeau fragile à partager. Alors, celui qui y croit fait l’expérience du Seigneur, de la manifestation de la Gloire de Dieu, de l’accueil du mystère de la foi. »

• Pour allons-nous visiter ?

« Vous allez vers ces personnes en souffrance parce que vous avez été appelés : c’est votre ‘vocation’. Votre vocation au nom de la vérité de votre baptême qui nous invite à devenir disciple en ‘plongeant’ à la suite du Christ. Par ailleurs, vous avez été appelés par l’Église locale pour participer à une mission pastorale. Le premier qui est en mission, c’est Dieu tel que nous le révèle la Bible. Il cherche l’Homme pour faire alliance avec lui et plus particulièrement, il va vers les plus fragiles. Participer à cette mission, au nom de l’appel de l’Eglise, vous invite à la gratuité dans la rencontre. Vous n’avez pas de stratégie, vous allez à la rencontre du Christ présent dans celui qui est ‘malade’ (Matthieu 25). »

• Le combat spirituel

« Ne pensons pas que pour le croyant, le chemin [de la maladie, du handicap] est plus facile. Les interrogations sont parfois renforcées. Un vrai combat spirituel peut s’engager dont nous retrouvons des accents dans le livre de Job ou dans le psaume 90 : ‘Seigneur, pourquoi me rejeter ? Pourquoi me cacher ta face ?’. Accompagner des personnes fragilisées, ce n’est pas d’abord chercher à les consoler. Nous entrons en relation pour signifier, par notre présence, que l’autre n’est pas seul dans sa traversée de ‘l’en bas’, pour reprendre l’expression de Maurice Bellet. Nous entrons en relation dans le silence qui permet l’écoute, y compris l’écoute du silence de l’autre. Par notre oreille et notre attention, nous permettons peut-être l’avènement d’une parole. Je dis souvent que l’oreille est le berceau de la parole. »