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Actualité

Nouvelle traduction du Missel romain

« La sortie prochaine d’une nouvelle traduction du Missel Romain représente une opportunité pastorale pour nos églises diocésaines. Elle est l’occasion de déployer la richesse et le sens de la célébration de l’Eucharistie selon l’ordo missae de 1970 promulgué par le saint Pape Paul VI. Il importe d’accompagner la réception des nouveautés accompagnant cette traduction mais peut-être surtout de l’inscrire dans un projet plus vaste au service de l’édification d’un peuple de louange et d’adoration. » Mgr Guy de Kérimel, Président de la Commission Épiscopale pour la Liturgie et la Pastorale Sacramentelle.

Décret d'utilisation de l'édition 2021 du Missel romain

Le Président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Eric de Moulins-Beaufort, décrète que cette nouvelle édition sera la règle de prière des communautés chrétiennes catholiques en France, lors de la célébration eucharistique, à partir du premier dimanche de l’Avent, le 28 novembre 2021. qu’elle deviendra obligatoire à partir de la Semaine sainte, soit le dimanche des Rameaux 10 avril 2022 et remplacera l’édition actuellement en usage.

  • Message de Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier

« Nous avons retenu la date de dimanche 28 novembre 2021, premier dimanche de l’Avent, pour la mise en œuvre de la nouvelle traduction du Missel romain. Le décret rappelle que cette édition deviendra obligatoire à partir de la Semaine Sainte, soit le dimanche des Rameaux 10 avril 2022.

[…] Il est important que l’introduction de la nouvelle traduction ait lieu au même moment dans l’ensemble du diocèse. C’est pourquoi je décide de surseoir à cette date du 28 novembre pour l’utilisation du Missel. J’espère que cette nouvelle traduction pourra entrer en vigueur le dimanche 9 janvier 2022, en la fête du baptême du Seigneur, dans toutes les communautés chrétiennes catholiques du diocèse. »

Le Missel romain en bref

Le Missel romain est un livre destiné à la célébration de l’Eucharistie, selon les normes en vigueur de l’Église Catholique romaine. Il contient les textes de prière pour la célébration de la messe, le dimanche comme pour tous les jours de l’année. Il est organisé en plusieurs parties, selon la structure de l’année liturgique et des fêtes chrétiennes (Avent, Noël, Carême, Semaine Sainte et Pâques, Temps ordinaire), ainsi que des différentes étapes de la célébration de la messe.

Le missel donne à l’Église des mots, des gestes et des attitudes afin de rendre grâce à Dieu pour ses merveilles, tout au long de l’année. Cette action de grâce culmine dans la célébration du Mystère pascal de la mort et de la résurrection du Christ. Le missel est au service de la prière eucharistique de l’assemblée chrétienne.

Le Missel romain en français qui vient de paraître est la traduction de la 3e édition typique (2002). Ce travail interdisciplinaire de traduction très soigné a pris plusieurs années, sous la responsabilité de la CEFTEL (Commission épiscopale francophone pour les traductions et la liturgie). Il a fait l’objet de l’examen des diverses conférences épiscopales concernées ainsi que d’un triple vote de celles-ci, enfin de la confirmation par la Congrégation du Culte divin donnée le 1er octobre 2019.

Article de Serge Kerrien, diacre permanent

Que l’on soit clair : il ne s’agit pas d’un nouveau Missel mais d’une nouvelle traduction française à partir des textes latins.

  • Un processus

Depuis 1969, nous nous sommes habitués au Missel de Paul VI, à ses rites, à ses mots. La nouvelle traduction du missel vient d’une instruction de la congrégation romaine pour le culte divin et la discipline des sacrements qui demandait « de rendre de façon fidèle et exacte le texte original (latin) dans une langue vernaculaire (pour nous le français) ». Cela veut dire que la traduction doit se rapprocher davantage du texte latin. Une équipe de travail francophone a été mise en place par les évêques pour réaliser cette révision de la traduction. En septembre 2017, le pape François publie un texte qui donne davantage de latitude aux conférences épiscopales et précise ce qu’il faut entendre par fidélité au texte original : « ce mot implique une triple fidélité : premièrement au texte original ; fidélité en particulier à la langue dans laquelle il est traduit et enfin, à l’intelligibilité du texte pour ceux à qui il est destiné ».

Ainsi, certaines expressions comme « daigne », « majesté » relevaient, dans le latin, du langage d’une cour royale et donnaient l’image d’un Dieu condescendant. La nouvelle traduction dit « accueille, écoute, Dieu qui a bien voulu, nous te prions Dieu de gloire ou nous te prions, Dieu de majesté ». D’autres oraisons, utilisant l’impératif, semblaient donner des ordres à Dieu. On a utilisé alors l’expression « Nous t’en prions ou nous te prions », parfois on a aussi traduit « toi qui es bienveillant, accorde-nous ». Ainsi c’est l’expression de la prière adressée à Dieu qui est soulignée.  

D’autres exemples existent que vous découvrirez.

  • Des points particuliers
  1. Les acclamations d’anamnèse ont été modifiées et enrichies.
  2. La prière du prêtre après le Notre Père a été retravaillée et la formule « A toi le règne… » supprimée.
  3. A la communion, deux phrases de l’invitatoire du prêtre sont modifiées : « Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui enlève les péchés du monde. Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ».
  4. L’invitatoire à la prière sur les offrandes offre désormais deux possibilités.
  5. Dans le Credo de Nicée-Constantinople, « de même nature que le Père » est remplacé par « consubstantiel au Père », mot à mot du latin.

La nouvelle traduction est indéniablement plus fidèle au latin que la précédente. On peut le contester mais elle prend davantage en compte le latin et les évolutions de la langue française. C’est l’usage qui dira si cette nouvelle traduction est mieux adaptée à la prière de l’assemblée liturgique ; le but recherché est bien celui-là.

  • Une occasion favorable

Quoi qu’il en soit, la nouvelle traduction est l’occasion de renouveler notre attention aux paroles de la liturgie. Les mots de la liturgie ne sont pas neutres : ils expriment, le plus justement possible, la foi de l’Église qui s’enracine dans la parole de Dieu. Par ailleurs, cette nouvelle traduction donne l’occasion de rappeler le sens de la liturgie eucharistique pour que chacun puisse mieux y participer et en soit enrichi. Enfin, il nous faut nous souvenir que les mots que nous disons ensemble dans la liturgie sont, avec les rites, le signe de l’unité du Corps du Christ que nous formons.

Cette nouvelle traduction nous la recevons : elle nous entraîne à mieux entrer dans le mystère de Dieu, le mystère de notre foi.

Nouvelle traduction du missel romain :
La liturgie s'inscrit dans le corps vivant de l'Église

Mgr Guy de Kerimel, évêque de Grenoble et Président de la Commission épiscopale pour la pastorale liturgique et sacramentelle au sein de la Conférence des évêques de France, explique pourquoi une nouvelle traduction du missel romain sera appliquée dans les diocèses de France

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