La Nuit des Églises 2018 au Sanctuaire marial de Querrien

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La Nuit des Églises célébrée au Sanctuaire marial

Dans le cadre de l’édition 2018 de « La Nuit des Églises », une présentation a été faite du nouvel autel du Sanctuaire Notre-Dame de Toute Aide à Querrien (La Prénessaye) par Joëlle Delphino, du service diocésain de liturgie, samedi 7 juillet. L’occasion de rappeler la fonction de l’autel à travers les siècles dont voici quelques extraits. Les explications données par Joëlle Delfino, véritable enseignement, étaient entrecoupées de respirations musicales.

L'autel, pièce maîtresse de l'église

« A votre avis, quelle est la pièce maitresse de cette église ? », demande Joëlle Delfino, du service diocésain de liturgie. Le tabernacle, la lumière qui s’y trouve tout proche… Les réponses se multiplient. « Certains pourraient penser que c’est la statue de la Vierge, car après tout, sans les apparitions de Marie à Jeanne Courtel, il n’y aurait sans doute pas eu de lieu de culte ici », avance Joëlle Delfino. « Mais on voit bien qu’ici comme ailleurs, l’élément central est l’autel avec son retable. En effet, tout l’édifice a été organisé autour de cette première table qu’est le maître autel. »

Qu’est-ce qu’un autel ? Certains diront que c’est une table pour un sacrifice. Le mot autel vient du latin « altare », qui veut dire « élevé ». Originellement, l’autel est le haut-lieu servant de point de jonction entre Dieu et le monde. D’ailleurs dans l’Ancien Testament, les hébreux construisirent d’abord des autels sur des montagnes, ou du moins des monts. Cette élévation a la particularité d’avoir toujours une surface plane pour y déposer les offrandes que l’on souhaite faire passer de ce monde à Dieu.

L'autel dans la liturgie chrétienne

L’autel, dans la liturgie chrétienne, c’est le lieu sur lequel sont déposés le pain et le vin c’est-à-dire le corps et sang du Christ qui sont offerts pour la multitude. Mais qu’en est-il de l’autel dans la Bible ? Dans l’Ancien Testament, l’autel est la table où l’on offre à Dieu sa nourriture. Placer des aliments sur cette table de pierre revient à les mettre entre les mains de Dieu ; les faire fumer, c’est les diriger vers le ciel pour que Dieu en respire l’agréable odeur.  Dans la liturgie, ce sont les hommes qui sacrifient un animal pour leur Dieu et non pas Dieu qui se sacrifie pour les hommes.

Noé bâtit un autel à l’Éternel ;
il prit de toutes les bêtes pures et de tous les oiseaux purs,
et il offrit des holocaustes sur l'autel.
Genèse 8,21

La fonction de l'autel à travers les siècles

Dans l’Ancien Testament, tous les autels n’ont pas la même fonction. Ainsi Dieu dit à Moïse (Exode 30) : « Tu feras un autel en bois d’acacia pour brûler de l’encens. […] Tu le plaqueras d’or pur. […] Quand, chaque matin, Aaron viendra entretenir les lampes, il y brûlera de l’encens aromatique. […] De génération en génération, l’encens montera perpétuellement devant le Seigneur. »

Les juifs convertis au christianisme conserveront cette idée de faire brûler des herbes aromatiques pour Dieu mais en modifiant quelque peu le rituel. Ainsi, si l’encens brûle aussi dans nos lieux de culte, celui-ci n’est pas posé sur l’autel mais c’est l’autel lui-même qui est encensé. Il faut voir dans cet encensement de l’autel un geste de vénération.

Qu’en est-il pour nous catholique aujourd’hui ?

Le verset 4 du psaume nous fait dire : « Je m’avancerai jusqu’à l’autel de Dieu, la joie de ma jeunesse ». Ainsi donc, il est question de joie et de fête dans les liturgies. La liturgie eucharistique est une action de grâce. C’est une célébration heureuse, parfois solennelle, mais il n’y a rien de triste. On ne peut douter que le Christ soit là au milieu de son église rassemblée, dimanche après dimanche, lorsque l’on célèbre l’eucharistie. Dans toutes les églises, l’autel est le centre de l’action liturgique où se célèbre le mémorial du Seigneur. Les Pères de l’Eglise ont vu dans l’autel comme un symbole du Christ lui-même.

Le centre de la messe, c’est l’autel. Et l’autel, c'est le Christ.
Il y a l’autel qui est le Christ, mais toujours en référence
au premier autel qui est la Croix.
Pape François
Catéchèse du 28 février 2018

L'autel, une table pas ordinaire

Que le Christ soit prêtre, nous n’en doutons pas. Il nous suffirait de relire l’Épître aux Hébreux pour en être convaincu. Mais que le Christ soit l’autel… Cela peut nous choquer. Pouvons-nous réellement accepter cette identité ? Et pourtant ceci explique pourquoi l’autel est vénéré. En entrant dans le sanctuaire le prêtre vénère l’autel par une inclinaison et par un baiser. Tout au long de la célébration, on manifeste envers l’autel toute sorte de marques de respect. En dehors des célébrations, le même respect doit être témoigné à l’autel : il n’est pas question d’y déposer, même par commodités, des objets étrangers à son usage. Vous avez bien compris que ce n’est pas une table ordinaire.

Mais l’autel est aussi l’image de la table du dernier repas de Jésus avec ses disciples. Le fait que l’autel soit lieu de sacrifice n’empêche pas de voir aussi la table d’un repas fraternel. Et dans ce sens, l’autel rappelle la Cène (le dernier Repas que Jésus a pris avec ses disciples) et annonce le banquet éternel (où le Seigneur nous servira pour toujours).

L'autel de la chapelle du Sanctuaire

Cet autel n’était initialement pas prévu pour la chapelle mais pour l’espace Jean Paul II. Il est constitué de deux parties distinctes et facilement identifiables : la table qui reçoit le sacrifice du Christ, et le coffre qui a pour but de rappeler l’autel et le tombeau. L’autel de l’église du Sanctuaire est le résultat d’une méditation sur la personne du Christ. Depuis les premiers Pères de l’Église, on considère l’autel comme un symbole du Christ au milieu de son Eglise. Partant de cette réflexion nous nous sommes attachés à exprimer les deux natures du Christ : humaine et divine. Ainsi, le bois et le laiton sont, suivant les endroits, lisses ou travaillés.

En Jésus, le Fils de Dieu, nous avons le grand prêtre par excellence,
celui qui a traversé les cieux ; tenons donc ferme l’affirmation de notre foi. [...] Avançons-nous donc avec assurance vers le Trône de la grâce pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours.
Lettre aux Hébreux
Chapitre 4, verset 14-16
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