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Célébration d’ouverture de l’année jubilaire à la cathédrale St-Etienne de St-Brieuc

Alors que la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre a été ouverte par le Pape François le 24 décembre dernier, première des quatre basiliques pontificales, l’évêque de Rome a appelé les évêques diocésains du monde entier a ouvrir solennellement l’Année Sainte le dimanche 29 décembre 2024. « C’est en ce dimanche de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph que l’Église entre solennellement dans l’année jubilaire que le pape François a ouverte à Noël », Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier.

Homélie de Mgr Denis Moutel

C’est en ce dimanche de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph que l’Eglise entre solennellement dans l’année jubilaire que le pape François a ouverte à Noël. […]

Nous voici donc « pèlerins d’Espérance » pour faire l’expérience du grand amour de Dieu, pour recevoir son inépuisable miséricorde et en témoigner. « C’est cela, le jubilé, disait le pape François, c’est le temps de l’espérance ». Voici une année pour redécouvrir que nous sommes aimés de Dieu, pour redécouvrir la joie de la rencontre avec le Christ et nous laisser renouveler par son Esprit Saint.

Il est beau d’ouvrir ensemble, en diocèse, ce temps de grâce. Par sa présence, chacun dit simplement qu’il veut en être, qu’il porte le désir et la vocation de marcher dans l’espérance au sein du peuple de Dieu. Tous ensemble, avec l’Eglise, nous sommes disponibles pour un renouveau spirituel, pour une conversion, pour une transformation qui commence là où nous vivons, là où nous sommes envoyés.

Je vous encourage, à l’unisson de toute l’Église, à renouveler votre foi, à vous immerger dans l’infinie Miséricorde de Dieu, à suivre le Christ d’un pas plus décidé, dans notre monde qui attend une espérance, parfois de façon inquiète ou angoissée. Nous aurons bien des occasions pour vivre le Jubilé, mais je veux ouvrir particulièrement trois chemins avec vous : le pèlerinage, le sacrement du pardon, les actes concrets.

1. Le pèlerinage

Les lieux et les moments de pèlerinage ne manqueront pas, près de chez nous ou un peu plus loin, dans l’un de nos pardons ou en notre sanctuaire marial diocésain à Notre-Dame-de-Toute-Aide. C’est vraiment le moment où nous pouvons ouvrir ou réouvrir nos églises et nos chapelles, quand il fera un peu moins froid, pour venir y prier ensemble, pour accueillir d’autres personnes dans un partage d’Evangile, la prière du chapelet ou simplement un échange fraternel.

Je veux insister sur un pèlerinage parmi tous les autres : c’est le pèlerinage à la cathédrale, l’église-mère du diocèse. Venez en paroisse, avec un groupe d’enfants du catéchisme et de l’école catholique, avec les catéchumènes, avec votre mouvement ou votre communauté. Venez ensemble, car le pèlerinage nous fait faire l’apprentissage de la conversion et de l’ouverture du cœur sur un chemin partagé avec d’autres. Un cheminement vous sera proposé à l’intérieur de la cathédrale, avec une démarche jubilaire, pour laquelle vous recevrez des indications dans les tout prochains jours. Du baptistère à l’autel, en passant par la croix, il est bon de faire mémoire du Salut offert en Jésus Christ et de tous les dons reçus : la beauté de notre baptême, l’appel à aimer, l’encouragement à la confiance et à l’Espérance. Nous vivrons beaucoup de choses dans chacune de nos paroisses, mais la démarche jubilaire à la cathédrale sera un signe d’unité et fortifiera nos liens de communion.

2. Le sacrement de la pénitence et de la réconciliation

L’année jubilaire est aussi le bon moment pour redécouvrir, dans le sacrement de la pénitence et de la réconciliation, l’inépuisable miséricorde de Dieu. La pratique de ce sacrement est au cœur de la vie chrétienne, mais elle a été regardée, petit à petit, comme une option, une pratique non essentielle. C’est le moment favorable pour nous réveiller, par un approfondissement de la réconciliation et une pratique renouvelée dans une démarche personnelle.

Au deuxième jour du carême, je vivrai avec les prêtres une journée de récollection. Nous demanderons au Seigneur de nous former un cœur de pasteur, de serviteurs de la miséricorde. Des informations vous seront données largement sur les lieux et les moments ouverts pour ce beau sacrement, tout particulièrement pendant le carême.

C’est en effet une étape décisive sur le chemin de la foi, nous dit le pape François : « c’est là que nous permettons au Seigneur de détruire nos péchés, de guérir nos cœurs, de nous élever, de nous faire connaître son cœur tendre et compatissant. » Comment pardonner si nous ne consentons pas à être nous-mêmes pardonnés ? Comment aimer si nous ne voulons pas être aimés, sans conditions et pour toujours ?

3. Des actes concrets pour témoigner de l’Espérance

« A nous tous, dit le pape François, incombe le don et l’engagement de porter l’espérance là où elle a été perdue, là où la vie est blessée, dans les attentes trahies, dans les rêves brisés, dans les échecs qui brisent le cœur… » (François, homélie de la nuit de Noël 2024) Dans la longue lettre qu’il nous avait adressée pour préparer le jubilé « l’espérance ne déçoit pas », le pape évoquait tous ceux vers qui nous sommes envoyés. Ils connaissent des formes de solitude, voire de détresse. Il cite les jeunes, les personnes détenues, les migrants qui abandonnent leur terre à la recherche d’une vie meilleure, les personnes âgées qui ont parfois un sentiment d’abandon, les personnes pauvres matériellement ou spirituellement.

Nous ne pouvons pas vivre tous les engagements. Mais il sera bon, cette année, de nous demander, à chacune de nos rencontres, comment nous pouvons mieux rencontrer et davantage soutenir les jeunes, les personnes âgées, les professionnels, dont les agriculteurs, qui ont des perspectives incertaines. Il sera bon de sortir ainsi à chacune de nos rencontres : ¼ d’heure ou ½ heure pour cette écoute des appels de l’Esprit Saint… « qui allons-nous écouter ? qui allons-nous visiter ? qui allons-nous soutenir dans l’espérance ? » Soyons heureux de choisir ce qui nous semblera le meilleur.

Au plan diocésain, je suis heureux de voir renaître un groupe « Laudato Si ». C’est une équipe modeste que je vais missionner dans les prochains jours. Ils nous aideront à recevoir comme un don merveilleux la création de Dieu et la rencontre de frères et sœurs à aimer. Ils nous réveilleront pour que nous fassions un pas de plus, dans ce domaine si important qui est également au cœur du Jubilé. Pour cet appel à la conversion la renaissance de cette équipe-pilote est un beau signe d’espérance.

Vous l’avez compris, frères et sœurs, nous ne chercherons pas à multiplier les rendez-vous mais nous pourrons mettre, dans tout ce que nous vivons déjà, la couleur du Jubilé : accueillir la joie d’être aimé de Dieu, nous laisser réconcilier et nous mobiliser au service du bien commun, de la paix, de la fraternité.

Dimanche 29 décembre 2024

+ Denis MOUTEL
Évêque de Saint-Brieuc et Tréguier

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