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Semaine missionnaire de la Communauté pastorale du Pays de Guingamp

Du 13 au 20 octobre aura lieu la Semaine missionnaire de la communauté pastorale du Pays de Guingamp ; l’occasion de se mobiliser pour approfondir sa foi, sa façon de vivre l’Évangile au quotidien avec le désir de partager les grâces que Dieu donne.

Retour sur les temps-forts de la semaine

La Semaine Missionnaire que prêtres, paroissiennes et paroissiens ont préparé depuis de nombreuses semaines a connu une phase active lorsque les temps-forts ont débuté.

Le samedi, c’est Guénolé Moutel, séminariste, qui a inauguré la semaine missionnaire de la Communauté Pastorale de Guingamp, avec une réflexion sur l’évangélisation. Quel est le sens de l’évangélisation ? Pourquoi est-elle nécessaire ? Vers qui, et comment doit-elle se diriger ? Autant de questions auxquelles a tenté de répondre Guénolé en dialogue avec les personnes présentes, et en s’inspirant de textes des différents papes qui, de saint Paul VI à François, ont écrit sur cette question. Avec toujours cette question à laquelle tout baptisé doit essayer de répondre : comment aller vers celles et ceux qui sont loin du Christ ?

Le dimanche, l’église de Bourbriac était pleine pour la messe communautaire célébrée par les quatre prêtres de la communauté pastorale, à savoir les pères Muthshipayi, De Guibert, Marzin, et Lormel), assistés de quatre diacres et d’une équipe de servants et servantes de messe.

© Paroisse de Guingamp
Messe communautaire
pour la Semaine missionnaire 2019
du Pays de Guingamp

Retour sur la soirée-témoignage

Dans le cadre de la semaine missionnaire dans le Pays de Guingamp, une soirée était organisée mercredi 16 octobre à la salle paroissiale de Bégard pour écouter le témoignage d’une famille originaire de Pluzunet partie en coopération au Liban, de la mi-juillet à la mi-août. L’occasion de découvrir une réalité méconnue, le monde du handicap au sein de la communauté de bénévoles « Anta Akhi », dans un pays qui a connu – et connaît encore aujourd’hui – des problématiques d’ordre géopolitique.

« Avant de vous raconter notre voyage, on va commencer par prier en libanais comme nous le faisions là-bas », commence Elisabeth, la mère. « Je pensais que nous aurions eu des difficultés à apprendre le Notre Père dans une autre langue mais ce fut assez facile, à notre grande surprise. » Fabrice, le père, raconte les contours géographiques mais aussi politiques du Liban, afin de mieux faire comprendre aux personnes présentes dans quel univers ils ont évolué durant un mois. « Au Liban, c’est une République où la paix semble impossible avec les pays voisins. Une zone tampon avec Israël est encore gérée par les Casques Bleus. Une autre particularité aussi, c’est que le Parlement libanais est constitué proportionnément selon les religions du pays. L’équilibre est difficile à trouver… ». Cependant, parents comme enfants, sont unanimes sur la beauté multiculturelle du Liban.

Cette aventure voit le jour grâce à la découverte d’Yvonne Chami en 2001, fondatrice de l’association « Sesobel » (1976) au service des enfants en situation de handicap, et de « Anta Akhi » (1992) pour améliorer le quotidien de jeunes adultes handicapés au Liban. L’année suivante, elle recevra même le Prix Madame Figaro qui soutient les entrepreneures dans leurs projets. « C’était un personnage très charismatique. A 15 ans, elle est partie de chez ses parents pour découvrir les richesses du Liban et vivre au contact des différentes religions. Elle disait : ‘Je ne veux pas de faveur, je veux vivre l’insécurité comme tout le monde’ », raconte Elisabeth. A 20 ans, Yvonne Chami voyage en France, en Belgique, en Suisse et au Vietnam en tant qu’infirmière, sage-femme et assistante sociale. C’est au sein de ces missions qu’elle a été sensibilisée au monde du handicap. De retour au Liban, elle fut surprise de constater qu’il n’y avait pas d’enfants handicapés dans l’hôpital où elle exerçait, car tous cachés dans les étages. « La différence n’était pas reconnue ! Yvonne Chami ne parle pas du handicap mais des limites de chacun. »

À leur arrivée sur place, la famille passe d’abord trois jours dans le centre à Ballouneh avant d’être embarquée pour une colonie de vacances dans un monastère situé dans la montagne. « Cela a été rendu possible grâce aux nombreux dons collectés. Les jeunes en situation de handicap attendaient ce moment depuis un an ! », se souvient Elisabeth. Sur place, les conditions sont sommaires, l’installation électrique n’est pas aux normes et « on roulait vite, souvent à coup de klaxon », raconte Zacharias, un des enfants. « Les bénévoles et salariés de Anta Akhi dormaient sur des matelas à même le sol et les personnes handicapées sur des lits de camps. Le confort revenait à ceux qui en avaient le plus besoin », explique Fabrice. Chaque journée commençait par un temps de prière avant que des animations ne soient proposées aux jeunes en situation de handicap. « Rien n’était adapté ! Nous jouions au puzzle, on apprenait à danser la zumba ou on plantait des fleurs. Avec les volontaires, nous les aidions dans ces activités », se souvient Pacôme, un des enfants. « C’était le système D ». Les repas sont pris ensemble, la vaisselle faite collectivement. « Nous étions comme une famille », raconte Fabrice. « On n’a jamais demandé à nos enfants d’aller vers les personnes handicapées mais seulement d’être à leurs côtés. Pacôme a été touché de voir un jeune ne pas pouvoir manger correctement son sandwich et il l’a aidé naturellement. On ne se rend pas compte à quel point on peut tout faire quand on est valide », ajoute Elisabeth. « Au début, j’étais mitigé, j’avais peur ce que j’allais trouver là-bas », explique Théophile. « Avant de partir pour le Liban, j’étais mal à l’aise avec le handicap. Mais sur place, il n’y avait plus de murs entre nous ! » Après le repas, une grande partie du centre fait une sieste. Des activités calmes sont alors proposées à ceux qui restent éveillés : jeux de carte, pliage de draps ou séance de maquillage. Le soir, le chapelet était récité en arabe avec une partie en français dans le rite maronite. « Tout le monde y participait. Des musulmans venaient se joindre à nous. J’ai vraiment trouvé beau cette tolérance », se souvient Elisabeth.

Fabrice reste, quant à lui, marqué par les séquelles de l’histoire du Liban encore visibles aujourd’hui. « Après vingt ans de guerre, Beyrouth est une ville qui a été reconstruite rapidement, les immeubles modernes alors qu’il existe encore des maisons criblées de balles dans les campagnes. On a tous été très bien accueillis mais on prend une claque quand on découvre leur vie comparée à la nôtre en France… ». La famille en témoigne, la population n’a pas de vision à long terme, vivant beaucoup au jour le jour « comme s’ils ne savaient pas de quoi sera fait le lendemain ». Ce qui explique peut-être les journées avec de la musique en permanence. « On l’entendait, on la jouait, c’était très festif », se souviennent les enfants. « Oui, les conditions étaient précaires et la sécurité pas une priorité. L’important était de sortir et de se rencontrer. » Ce qu’ils retiendront ? « Les sourires sur les lèvres et l’accueil chaleureux même au milieu de la nuit. »

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