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Retour sur la célébration d'action de grâce en mémoire d'Eugène Lemoine

A l’occasion de la messe de béatification de 50 religieux, séminaristes et fidèles laïcs morts en 1944 et 1945 en haine de la foi qui a eu lieu le 13 décembre 2025 en la cathédrale Notre-Dame de Paris, une prière d’action de grâce a été célébrée le mardi 16 décembre 2025 en la cathédrale Saint-Etienne de Saint-Brieuc en mémoire d’Eugène Lemoine, jociste et briochin béatifié, martyr de l’apostolat.

Les photos de la célébration

« Samedi 13 décembre après-midi, ce fut un grand moment d’émotion quand nous avons entendu et reçu la lettre apostolique du Pape Léon XIV qui déclarait bienheureux les 50  martyrs de l’apostolat, dont Eugène Lemoine, originaire de Siant-Brieuc », a introduit Mgr Denis Moutel la célébration d’action de grâce. « Eugène Lemoine s’est fait disciple en suivant le Christ, en le faisant connaître à ses camarades. Jociste, il s’est fait disciple en suivant le Christ dans la souffrance. »

Action de grâce en mémoire d'Eugène Lemoine

Extraits de l'homélie de Mgr Denis Moutel

« Nous recevons dans notre diocèse ce beau cadeau [ndlr : la béatification d’Eugène Lemoine], nous recevons un frère suivant les mots de l’un de ses compagnons. C’est le sens de notre prière d’action de grâce pour dire merci à Dieu. Avec les 50 martyrs, c’est une fenêtre qui s’ouvre sur le ciel, une porte ouverte sur les autres. […] En contemplant le message d’amour de ces jeunes hommes, nous apprenons à les connaître, à partager leur enthousiasme mais aussi leur crainte, leurs élans de générosité et leur souffrance. Nous mesurons combien ils ont vécu les mots de l’apôtre Paul. L’espérance ne déçoit pas puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs. […]

« Il est beau de recevoir cette béatification dans la lumière de Noël, de pouvoir compter sur Eugène Lemoine, témoin d’espérance. Ce don qui nous est fait dans la béatification nous rappelle notre baptême, que notre foi au Christ est communion. Nous avons besoin que grandisse notre baptême. Nous avons besoin que grandisse, jour après jour, cette communion. Eugène Lemoine a appris dans ses engagements jocistes, dans sa vie chrétienne, dans l’écoute de l’Évangile, à connaître et aimer le Christ avec ses camarades. […] La foi d’Eugène Lemoine s’exprime dans des gestes de solidarité et de charité. Sa vie jociste et ses responsabilités l’y ont préparé. Il en va de même pour nous. Notre foi baptismale est appelée à grandir, à s’inscrire dans une pratique de la communion et de la charité fraternelle pour que dans ce beau temps qui nous prépare à Noël, puisse grandir notre attention aux autres. »

Evocation son parcours et son histoire

Eugène Lemoine est né le 6 janvier 1920 à Saint-Brieuc, rue de Quintin. Il appartient à une famille modeste. Bon élève, il est repéré par ses professeurs et bénéficie au début des années 1930 d’une bourse pour étudier à l’école Saint-Charles. Il se destine à entrer dans les ordres religieux. A Pâques 1934, il déclare à ses parents qu’il ne veut pas devenir prêtre, qu’il quitte l’établissement Saint-Charles et entre en apprentissage pour devenir menuisier. Très vite, il rejoint la Jeunesse Ouvrière Chrétienne. En 1942, il est le dirigeant fédéral des Côtes-du-Nord.

En mars 1943, il part en Allemagne dans le cadre du Service du travail obligatoire (STO) pour soutenir ses camarades alors qu’il n’y était pas obligé, lui qui était soutien de famille en raison du décès de son père en 1940. A son arrivée en Allemagne, il débute un journal de bord dans lequel il raconte son quotidien dans le camp de Wittenberg. A demi-mot pour ne pas se faire repérer, il décrit ses actions militantes dont ses déplacements pour aller à la rencontre de ses camarades jocistes. Dans son récit, la fraternité est centrale pour lui, c’est un des piliers de la JOC. Sa joie de vivre et son dynamisme font l’unanimité dans les témoignages de ses amis rescapés. C’est d’ailleurs pour être venu en aide à un camarade qu’il est arrêté par la Gestapo en septembre 1944.

Eugène Lemoine est condamné et est envoyé au camp disciplinaire de Zöschen où les conditions de vie sont très dures. Selon les autorités allemandes, il décède d’épuisement le 8 février 1945.

Depuis 2010, une rue porte son nom à Saint-Brieuc. Elle se trouve dans le quartier de Robien.

Revivre la messe de béatification à Paris

Samedi 13 décembre 2025, la cathédrale Notre-Dame de Paris a accueilli la messe de béatification des 50 martyrs de l’apostolat catholique, dits martyrs du STO. Ces Français – prêtres, religieux, séminaristes et fidèles laïcs -, sont morts par haine de leur foi sous le régime nazi en 1944 et 1945.

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