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Des bénévoles de la paroisse Saint Brieuc participent à une maraude

Tous les mardis, à 11h ou 14h, un « café de la rue » est organisé dans le centre-ville de Saint-Brieuc par des bénévoles de la paroisse. Durant 1h, ils déambulent à la rencontre des plus démunis. Nous avons suivi le Père Pierrick Jégonday, curé, et Stéphane, bénévole. Vous souhaitez, vous aussi, vous investir dans le « café de la rue » ? Vous avez des questions, besoin de renseignements ? Contactez dès à présent la paroisse Saint Brieuc au 02 96 33 24 54 ou envoyer un mail à paroisse.stbrieuc@diocese22.fr.

Mardi 18 juin 2024, le rendez-vous est donné à 14h à tous ceux qui sont disponibles au Presbytère de la Source, 18 rue Vicairie à Saint-Brieuc. D’une semaine sur l’autre, le Père Pierrick Jégonday ne sait pas combien de bénévoles briochins seront présents, ni combien de personnes il rencontrera dans la rue. « Pendant une heure, je marche dans les rues de Saint-Brieuc à la rencontre des SDF », explique le Père Pierrick Jégonday, curé de Saint Brieuc, qui ne met pas en avant sa croix ni qu’il est prêtre.

Sur le parking Poulain Corbion, situé entre le presbytère et la mairie de Saint-Brieuc, ils rencontre Christian, souvent installé au pied de la borne de paiement. Les hommes se reconnaissent et se saluent. Dans le sac à dos que porte Stéphane, il y a un thermos d’eau chaude, des sachets de café, de thé et des dosettes de sucre. « Un café avec deux sucres. Je connais les habitudes ! C’est pas compliqué », sourit le Père Pierrick Jégonday. « Fais gaffe, c’est chaud », lui dit-il en lui tendant le gobelet en carton. « Tu vas bien ? Tu as passé un bon week-end ? » « Comme tous les jours. » Nous quittons Christian et apprenons qu’une boulangerie lui donne un sandwich quotidiennement, offert par l’association ADALEA.

Sur le chemin, Stéphane nous explique pourquoi il a eu envie de s’impliquer dans cette maraude. « C’est pour aider son prochain ! Ce qu’on peut faire, on le fait à l’image du Bon Samaritin. Tout paroissien devrait participer à une œuvre de la paroisse selon le temps dont il dispose. On apprend et on découvre d’autres réalités. Ceux qui ont réussi à se sortir de la rue offrent à leur tour des cafés. »

« On est les pieds et les mains du Christ. Les ‘Il y a qu’à…’, ‘Il faut qu’on…’, il ne s’agit pas juste de dire, il faut faire ! Ici, avec cette maraude, nous mettons tout simplement du concret sur notre foi », réagit le Père Pierrick Jégonday. « Certaines personnes que nous rencontrons ne veulent pas de café, juste discuter. Certains, on les connaît car ils sont à la sorties des églises. On fait des équipes de deux, pas plus, pour ne pas effrayer la personne. » Cinq à six Briochins donnent régulièrement due leur temps au « café de la rue » propose par la paroisse ; initiative qui existe depuis deux ans. « Ils ne nous demandent jamais d’argent. Ils sont plus en recherche d’échanges, de dialogues, d’écoute. Ils nous remercient de notre passage. Parfois, ils cherchent du travail, des vêtements. On les conseille et les oriente. »

Ainsi, les bénévoles ont toujours sur eux des fiches avec des numéros utiles sur Saint-Brieuc. Sur une feuille imprimée, nous retrouvons ainsi les coordonnées de la Mairie, du CCAS, de la Croix Rouge, du Samu social, d’Emmaüs, du Secours catholique, du Secours populaire, des Restos du cœur, de Saint-Vincent-de-Paul, d’Habitat Humaniste, de la CPAM, de la CAF, de La Cimade… La liste est encore longue. A l’entrée du U Express, rue Saint-Guillaume, nous rencontrons Guy, connu également de la paroisse. « Tu as passé le week-end chez ta fille en Normandie ? », entame la conversation le Père Pierrick Jégonday. « Oui ça s’est bien passé. » « Elle tient une boulangerie c’est ça ? Et ton fils, qu’est-ce qu’il devient ? » « Il s’est engagé dans l’Armée, il veut devenir officier de Marine », répond Guy, heureux de ce bref échange.

Un peu plus loin, Stéphane reconnaît Jimmy de dos. « On te paye un café ? », demande le Père Pierrick Jégonday. « Non, j’ai pas les moyens… » « Attends, on a ce qu’il faut dans le sac ! », s’empresse Stéphane de retirer son sac à dos de l’épaule. « Qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? », lui demande le Père Pierrick Jégonday. « Je vais rentrer. Je suis seul, je n’ai pas grand chose à faire. » Jimmy s’allume une cigarette, sourit de ce moment amical, et repart à pied. « Pour beaucoup d’entre eux, ils ont eu un emploi, une famille… et puis c’est la chute », explique le curé de Saint Brieuc. « Parfois, on ne croise personne. Cela nous arrive d’aller au Parc des promenades et à la gare. On se demande si cela ne vaudrait pas le coup de prendre une voiture pour aller jusqu’à La Croix Saint-Lambert ou le quartier Ginglin. »

Rue Saint-François, Stéphane et le Père Pierrick Jégonday aperçoivent un homme assis par terre, qu’ils n’ont encore jamais rencontré. « Tu as un beau chapeau ! », lui lance le curé de Saint Brieuc pour amorcer la discussion. « Oui, c’est un cadeau d’un ami d’enfance. Je l’ai depuis 8 ans. » « Comment tu t’appelles ? Tu es de Saint-Brieuc ? » « Moi, c’est David. Je viens de Lyon, j’ai bougé 14 fois. » Le Père Pierrick Jégonday lui donne alors la liste des numéros utiles sur Saint-Brieuc. « Tu as un logement ? », lui demande ce dernier. « Oui heureusement ! Cinq ans dans la rue, j’ai donné… »

Stéphane et le Père Pierrick Jégonday reprennent la route, commençant à prendre doucement le chemin retour vers le presbytère. « Ce n’est pas compliqué de faire plaisir et de redonner une dignité aux gens, de les rendre humains. Qu’est-ce qu’une heure dans la semaine ? », sourit ce dernier. « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un des plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait », cite-t-il l’évangile de saint Matthieu.

« Bonjour ! », se font-ils alpaguer par Nadine et Jean-Pierre, place de la Résistance. « Vous voulez un petit café ? », leur demande le Père Pierrick Jégonday. « Oui, merci. J’essaye d’arrêter l’alcool, mais petit à petit sinon ça me crée des crises d’épilepsie. J’ai une prise de sang à faire aussi pour ma glycémie… » Stéphane leur demande leur programme de l’après-midi. Nadine et Jean-Pierre expliquent rejoindre leur squat, qui n’est pas chauffé. « La Croix Rouge vient nous servir une soupe chaude les lundis et les jeudis soirs. »

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