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"Chante ô ma mémoire !" - Jean-Paul Lécot, une vie de musicien d’Église

Suffit-il qu’une œuvre musicale utilise des textes sacrés pour en avoir le caractère ? À cette question Jean-Paul Lécot répond « Non », catégoriquement. La musique qui accompagne ces textes doit s’élever à leur niveau et créer une dramaturgie spirituelle propre à inspirer. Elle doit transcender le texte. C’est la mission du compositeur et de l’interprète. En cela, cette musique est sacrée. Pour l’auteur, elle fait partie intégrante de la Nouvelle évangélisation.

Jean-Paul Lécot est ce que l’on appelle un « musicien d’Église ». Un organiste hors-pair, un virtuose reconnu en Europe. Mais il est surtout un compositeur aux centaines d’oeuvres, un des meilleurs connaisseurs vivants de la « musique sacrée » et un amoureux des instruments qui en sont le cœur : les orgues d’églises. Maître de chapelle attitré de Lourdes, il a inauguré des instruments rénovés et joué sur des orgues mythiques dans des églises de toute l’Europe. Au cours de ces cinquante dernières années, il a mis en musique les moments les plus solennels de l’Église et écrit des liturgies reprises dans le monde entier ; il a également travaillé avec les plus grands interprètes.

Pour la première fois Jean-Paul Lécot se livre. Ses mémoires fourmillent de rencontres, de réflexions et d’anecdotes, mais aussi d’explications de sa musique et de son jeu, afin de susciter des vocations pour que la musique sacrée ne cesse de vivre et de s’enrichir. Né en 1947 à Provins. Jean-Paul Lécot commence le piano très jeune et fait ses études au Conservatoire national de Toulouse sous la houlette de Xavier Darasse, organiste renommé. En 1969 il devient organiste-adjoint au Sanctuaire N-D de Lourdes puis maître de chapelle en 1994. L’une de ses grandes compositions liturgiques, « Christ hier, Christ aujourd’hui » sera même choisie pour le Grand Jubilé de l’an 2000 et chantée en 27 langues par plusieurs millions de fidèles. Jean-Paul Lécot est frère Missionnaire de l’Immaculée Conception de Lourdes, la communauté des premiers chapelains.

Retour sur l’interview de Jean-Paul Lécot donné au diocèse de Tarbes et Lourdes :

  • Comment la musique (instrumentale ou chantée) se met-elle au service de la liturgie ?

La musique liturgique a forcément suivi l’évolution de la musique tout court. Les formes se sont élaborées peu à peu, et même précisées au point que de nombreux rituels de diocèses français rentraient dans d’innombrables détails. La musique liturgique a pris une place considérable dans nos rites : cf jadis le grégorien, puis, à la Renaissance, de riches polyphonies. Face à cette évolution, le Concile de Trente a rappelé que la musique devait avant tout servir – et non rendre inaudible ou encore moins entraver – la Parole de Dieu et le déroulement de l’action liturgique. Les Pères du Concile Vatican II ont souhaité que l’assemblée participe davantage. Et l’on pourrait difficilement, aujourd’hui, admettre des liturgies où l’assemblée resterait muette du début à la fin, sans pouvoir chanter sa foi.

Le ministre de la Culture a élevé Jean-Paul Lécot au rang de Chevalier de l’Ordre des Arts et Lettres, et le Pape Jean-Paul II l’a nommé membre de la Pontificia Insigne Academia elle Belle Arte e Lettere dei Virtuose a Pantheon. Il a été pendant vingt ans Directeur artistique du Festival International de Musique Sacrée de Lourdes, où ont été invités les meilleurs ensembles français et européens.

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