Le pape émérite Benoît XVI est décédé ce samedi 31 décembre 2022
Le 24 avril 2005, le cardinal allemand Joseph Ratzinger avait été élu 265ème Pape de l’Église catholique. Sous le nom de Benoît XVI, il avait choisi comme devise « Nous devons servir de cette manière que nous soyons coopérateurs de la vérité. » (« Nos ergo debemus sublevare huiusmodi, ut cooperatores simus veritatis. »). Le 28 février 2013, après huit années de pontificat, il a renoncé à sa charge, il avait alors 86 ans. Le pape émérite Benoît XVI est décédé ce samedi 31 décembre 2022 à l’âge de 95 ans au monastère Mater Ecclesiae.
Le jour des obsèques de Benoit XVI à la basilique Saint-Pierre de Rome, l’abbé Hervé Le Vézouët, vicaire général, présidera l’eucharistie avec les chanoines du Chapitre cathédral, en action de grâce pour le pontificat du pape Benoit XVI : Jeudi 5 janvier 2023 à 10h30 à la chapelle du Cèdre (6, rue de la Corderie – Saint-Brieuc). Célébration ouverte à tous. Cette même intention sera portée dans la prière lors des messes célébrées dans le diocèse, en paroisse et en communauté, le jeudi 5 janvier, à l’invitation du Pape François : « Nous nous unissons tous ensemble, d’un seul cœur et d’une seule âme, pour rendre grâce à Dieu pour le don de ce fidèle serviteur de l’Évangile et de l’Église. » (Angélus – dimanche 1er janvier 2023).
Communiqué de la Conférence des évêques de France en réaction au décès du pape émérite Benoît XVI
Nous venons d’apprendre avec une grande tristesse le décès du pape émérite Benoît XVI.
Au nom de la Conférence des évêques de France, nous appelons les catholiques à prier pour lui le Dieu vivant, « qui n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Lc 20,38), en le confiant à sa miséricorde et à la puissance de Résurrection du Christ.
Des messes et des célébrations seront organisées dans les diocèses et les paroisses pour rendre grâce pour ce qu’il a apporté à l’Église et au monde, et pour intercéder pour lui comme il le souhaitait.
Joseph Ratzinger a été un grand théologien. Sa participation au Concile l’avait mis face aux grands défis de l’Église dans le monde de la fin du XXème siècle. Il en a été un grand interprète, lucide et courageux, exigeant quant à la vérité, fidèle à la Tradition mais libre de toute nostalgie.
Archevêque de Munich, puis préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, il a servi le saint pape Jean-Paul II en admirant le pasteur et le saint, cherchant avec sa vive acuité théologique à expliciter les fondements de l’action du Pape. Le rencontrer était toujours vivre un moment de lumière, de clarté, d’espérance aussi. Les évêques en ont fait l’expérience à chaque visite ad limina. Ils en gardent de grands souvenirs.
Devenu pape à son tour, il a voulu servir l’unité de l’Église en la fondant sur la vérité la plus précise, tant dans les relations œcuméniques que dans son approche des groupes dits traditionalistes dans l’Église catholique. Il a voulu continuer l’œuvre de ses prédécesseurs en œuvrant pour la rencontre des religions et la paix dans le monde. Il a cherché à affermir ses frères et ses sœurs dans la foi par ses encycliques sur l’espérance et la charité et sur le développement humain intégral dans la justice et la charité.
Dans un monde sécularisé, dans un climat culturel marqué par le relativisme, il a incarné la recherche exigeante mais aussi joyeuse de la foi qui aspire à adhérer à Dieu par le lien vivant que celui-ci propose aux humains.
Il a affronté avec courage le fait des agressions sexuelles commises par des prêtres ou des religieux et n’a voulu préserver personne de la vérité qu’il y avait à faire en ce domaine. Sa lettre aux catholiques d’Irlande, en mars 2010, a ouvert une ère nouvelle, en deçà de laquelle il ne sera plus possible de retomber.
Les Français se souviennent avec émotion du magnifique voyage de Benoît XVI en France en 2008, à Paris et à Lourdes, à l’occasion du 150ème anniversaire des apparitions de la Vierge à Lourdes. Au cours de la messe sur l’esplanade des Invalides, juste quelques semaines avant qu’éclate la crise financière de 2008, il avait appelé à « fuir les idoles » et rappelé, après saint Paul, « que la cupidité insatiable est une idolâtrie » (Cf. 3,5) et que « l’amour de l’argent est la racine de tous les maux », tandis que dans son discours au monde de la culture au collège des Bernardins il avait montré, à l’école de l’expérience monastique, que « la recherche de Dieu et la disponibilité à L’écouter, demeure aujourd’hui encore le fondement de toute culture véritable », comme une quête de la vérité dont ne peut se dispenser sans grave dommage l’humanité contemporaine.
Benoît XVI restera aussi dans l’histoire en raison de sa démission qui prit tout le monde par surprise. Elle était dans la ligne de sa profonde humilité et de son sens exigeant du service de l’Église. Il était épuisé et paraissait près de mourir. Il a finalement accompagné de longues années son successeur, assurant un ministère de recueillement et d’intercession, interrompu par peu d’interventions, toutes visant à éclairer l’intention profonde du pape François contre de mauvaises interprétations.
En confiant à Dieu le pape émérite Benoît XVI, les catholiques rendent grâce à Dieu pour ce qu’il a donné à l’Église, visiblement et invisiblement. En leur nom, nous remercions celles et ceux qui ont voulu ou voudront lui rendre hommage. Nous invitons également tous ceux qui le voudront bien à prier avec instance pour le pape François. Qu’il poursuive sa mission avec courage et persévérance, dans la force du Christ et de l’Esprit-Saint, pour que soit loué le Nom de Dieu,
La Présidence de la CEF :
+ Eric de Moulins-Beaufort
+ Dominique Blanchet
+ Vincent Jordy
« J’ai la douleur de vous annoncer que le pape émérite, Benoît XVI, est décédé aujourd’hui à 9h34, au Monastère Mater Ecclesiae, au Vatican », peut-on lire dans la note du directeur de la Salle de Presse, Matteo Bruni, publiée dans la matinée.
Le pape François avait voulu partager publiquement la nouvelle de l’aggravation de l’état de santé de son prédécesseur à la fin de la dernière audience générale de l’année, mercredi 28 décembre 2022, lorsqu’il avait invité les gens à prier pour le pape émérite, qui était «très malade», afin que le Seigneur le console et le soutienne « dans ce témoignage d’amour pour l’Église jusqu’à la fin ». Sur tous les continents, les initiatives de prière se sont immédiatement multipliées avec des messages de solidarité et de proximité provenant également du monde non ecclésial.
Lundi matin 2 janvier 2023, la dépouille du pape émérite défunt sera exposée à la vénération des fidèles dans la basilique Saint-Pierre.
Dès maintenant je veux m’unir à la tristesse de tous mais partager aussi notre action de grâce pour son ministère de fidélité et de simplicité. Sur la barque de Pierre, il a conduit l’Église en suivant Jésus. Il nous a sans cesse encouragés dans la recherche de la vérité et dans un dialogue ouvert avec tous.
Je me rappelle, dans l’action de grâce et la confiance, qu’il m’a envoyé auprès de vous en 2010 pour être votre évêque.
Je demande que l’on prie pour lui et pour l’Église, demain 1er janvier, dans toutes les paroisses et communautés du diocèse. Que le Seigneur accueille son bon et fidèle serviteur Benoît.
Nous portons aussi le pape François dans notre prière et nous demandons à Dieu le courage nécessaire pour les chemins d’espérances qu’il nous ouvre.
Que la Vierge Marie, Mère de Dieu, intercède pour lui et nous garde tous dans l’espérance, au seuil de cette nouvelle année.
Homélie en la cathédrale de Lomé
Homélie de Mgr Denis Moutel prononcée au cours de la messe en hommage au Pape Benoît XVI en la cathédrale de Lomé (capitale du Togo).
Les obsèques de Benoît XVI
Les encycliques du pape Benoît XVI
Lettres solennelles du Pape adressées à l’ensemble de l’Église catholique ou plus spécifiquement à une des parties d’entre elles évêques, clergé, fidèles, les encycliques sont des textes qui ont le plus souvent valeur d’enseignement et peuvent rappeler la doctrine de l’Église à propos d’un problème d’actualité. Quelles sont les trois encycliques que nous a laissées le pape Benoît XVI ?
- Deus Caritas est (2005). « Dieu est amour » est la première encyclique du pape Benoît XVI, publiée le 25 décembre 2005, ne concerne ni la morale ni la liturgie, mais le cœur même de la théologie chrétienne : Dieu est amour. Elle est un signe adressé au monde sur ce qu’est Dieu pour l’humanité dans l’histoire du salut.
Spe Salvi (2007). « Sauvés par l’espérance » est sa deuxième encyclique, publiée le 30 novembre 2007, elle traite de l’espérance, en partant des fondements théologiques, et de son lien avec la foi.
Caritas in veritate (2009). Signée le 29 juin 2009, fête de Saint Pierre et Saint Paul, l’encyclique Caritas in veritate (« La charité dans la vérité ») reprend les sujets sociaux de la Populorum Progressio (écrite par Paul VI en 1967). Cette 3ème encyclique du pape Benoît XVI entend développer certains aspects du développement durable dans le respect de la dignité de l’homme.
Le pontificat de Benoît XVI en images
Dossier complet autour de Benoît XVI
Retrouvez sur le site officiel de l’Église catholique en France un dossier complet autour de Benoît XVI à travers :
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