Découvrez l'espace "Réjouis-toi" du lycée Saint-Joseph de Lamballe
Le lycée Saint-Joseph de Lamballe est un établissement catholique sous contrat avec l’État de 830 élèves qui accueille des filières générale, technologique et professionnelle. Doté d’infrastructures au service du bien-être des jeunes, le lycée aide chaque élève dans sa scolarité pour le mener vers la réussite de ses études et de son projet d’orientation. Zoom sur l’aumônerie de l’établissement, appelée « l’espace Réjouis-toi ». Reportage.
Emmanuel Ferron, directeur de l'établissement
Au sein de l’établissement, nous n’utilisons pas le terme de projet pastoral mais projet d’animation pastoral. Pour beaucoup d’entre nous, le projet pastoral, c’est l’église, le prêtre, l’évêque, le pape. On utilise le terme d’animation pastorale, ce qui montre bien que ça apporte une dynamique, une vie à un établissement scolaire. Dans les établissements privés, on accueille beaucoup d’élèves qui sont athées, qui ne connaissent pas du tout la religion. Notre enjeu, ici à Saint-Jo, c’est comment amener les élèves à comprendre le monde qui les entoure par le biais de l’animation pastorale.
Au sein de notre établissement à chaque rentrée lors des réunions pédagogiques, il y a obligatoirement un moment où on traite avec la commission pastorale du plan d’animation pour l’année avec des dates bien précises qui suivent le calendrier liturgique. On travaille également sur un fil rouge caritatif. Notre enjeu est de se dire : avec quelle association locale on va travailler et que va-t-on mettre en place ? L’enjeu aussi est de faire venir dans l’établissement des témoins. Cela peut être l’évêque, des prêtres mais aussi des personnes d’autres religions afin que les élèves puissent comprendre que l’œcuménisme existe au sein de notre société même si certains politiques voudraient nous faire croire le contraire.
Fin août, nous planifions ce qu’on veut vraiment pour nos jeunes durant année en terme pastoral autour d’une équipe, constituée de sept ou huit personnes, qui a envie de s’investir dans l’établissement d’une manière différente que par les cours. L’enjeu, via un projet pastoral mis en place il y a quelques années avec Sœur Solange et l’équipe, c’est de travailler plusieurs points :
- Travailler autour des valeurs de l’Évangile, c’est-à-dire le partage, le respect des autres, l’ouverture d’esprit…
- Travailler l’aspect caritatif qui, pour nous, est essentiel. Beaucoup de nos jeunes sont engagés avec les Restos du Cœur ou le Secours catholique. La notion d’engagement est aussi noté dans notre projet éducatif.
- Travailler sur l’éveil à l’autre et à la foi. En Seconde, on travaille notamment à la culture des religions. Une religion, ça sert à quoi ? Quelles sont leurs origines ? Leurs histoires ? Leurs conséquences sur nos sociétés ?
Sœur Solange reçoit, quant à elle, les Secondes, les Premières et les Terminales au sein de l’espace « Réjouis-toi ». Les jeunes peuvent s’épancher sur leurs problématiques familiales et scolaires, mais aussi créer nombres de projets. Je suis là depuis 2015, et je vois une progression assez incroyable par rapport au nombre et à la typologie d’élèves. A l’origine, nous n’avions que des bacs pros qui venaient voir Sœur Solange. Aujourd’hui, tout le monde est mélangé. Nous avons un lycée général, technologique et professionnel et nous souhaitons que tout le monde vive ensemble. Le « Réjouis-toi » est un exemple symbolique du fait que Saint-Joseph est un seul établissement et pas trois établissements.
S’engager dans la société signifie quelque chose. Depuis la période Covid, on a vécu pour soi, chez soi. S’engager signifie s’ouvrir aux autres, partager du temps avec les autres. Nous souhaitons, ici à Saint-Jo, montrer à tout le monde que s’engager pour les autres est essentiel. Le Pape François parle de la « Maison commune », la nôtre est à une petite échelle. Quand nos jeunes nous quitteront après leurs 18 ans, ils garderont en tête cette notion d’engagement qui va leur permettre d’avancer dans la société. Ils vivront leur engagement qu’il soit pastoral, caritatif, écologique, politique…
Des élèves de Saint-Joseph à Lamballe témoignent :
- Clara, lycéenne en Terminale STMG : « Je viens à l’espace ‘Réjouis-toi’ tous les midis, c’est un lieu de détente. On peut parler de tout avec Sœur Solange, ce qu’on n’ose pas dire à nos parents par exemple. Sœur Solange apporte des réponses à des questions. Aussi, l’année dernière, on a mené le projet ‘Léo super héros’ pour aider un enfant qui avait du mal à marcher. On a organisé un repas solidaire au lycée. »
- Laurann, lycéenne en Terminale ST2S : « Je viens à l’espace ‘Réjouis-toi’ depuis que je suis en Seconde. A l’origine, je suis venue sur les conseils d’amis qui m’ont dit que c’était intéressant. J’ai voulu tester et c’est vrai que je ne suis pas déçue. A chaque fois, on repart de l’espace ‘Réjouis-toi’ avec le sourire. J’ai eu aussi l’occasion d’aller à Lourdes en début de Terminale avec d’autres élèves, c’était très enrichissant. »
- Igla, lycéenne en Terminale STMG : « Comme les filles, je viens au ‘Réjouis-toi’ tous les midis car on y trouve ici de la joie et de la bonne humeur. On peut faire de nouvelles connaissances de personnes avec lesquelles on ne parle pas forcément dans le lycée. Sœur Solange est toujours à notre écoute, dans les bons comme les mauvais moments. Venir au ‘Réjouis-toi’ permet de couper avec une longue matinée. »
- Loïs, lycéen en Terminale STMG : « Je viens à l’espace ‘Réjouis-toi quand j’ai le temps sur la pause du midi. C’est avec plaisir qu’on vient, il y a toujours une bonne humeur et on peut parler de sujets d’actualité. C’est bien de pouvoir échanger car on est dans une société où chacun est sur son téléphone. Je conseille les élèves du lycée et les futurs lycéens à venir ! »
S’il n’y avait qu’une phrase à citer qui décrirait bien l’espace « Réjouis-toi », les jeunes citent sans hésiter Mère Térésa : « Ne laissez personne venir à vous et repartir sans être plus heureux.«
Sandrine et Nadine, enseignantes
Sandrine et Nadine sont enseignante et membres de l’équipe d’animation pastoral au lycée Saint-Joseph de Lamballe.
Au sujet de l’animation pastorale :
Sandrine : Je garde un souvenir assez extraordinaire d’un séjour que nous avions fait à Rome, il y a quelques années. C’était émouvant car c’est un lieu très particulier, j’en étais revenue transformée et motivée. Mon entrée au sein de l’équipe d’animation pastoral date de cette expérience. Nous observons que les jeunes ne connaissent très peu les religions. Le seul prisme qu’ils ont est par rapport à l’actualité et à la violence. On s’est dit qu’il serait intéressant de leur proposer une découverte des différentes religions. Au gré du calendrier scolaire, j’aborde des fêtes comme Hanouka, évidemment les fêtes chrétiennes qu’ils connaissent mieux, on voit les différences entre le Carême et le Ramadan, et les points communs avec nos prophètes. Je m’appuie sur des supports ludiques, comme des films par exemple ; cela crée une dynamique au niveau des jeunes. Avec Sœur Solange et une professeure de philosophie, nous abordons des thèmes comme la procréation médicalement assistée, la bioéthique ou encore la fin de vie. Nous avons tous des visions différentes que l’on soit religieux, philosophe, juriste… Les élèves posent des questions, il y a une richesse d’échanges entre nous. Notre rôle, en tant que membres au sein de la commission pastorale, est de mettre en place un planning d’année à travers des temps-forts et des moments privilégiés.
Au sujet de sorties pédagogiques :
Nadine : J’ai été amenée à accompagner des jeunes au Sanctuaire de Lourdes en 2010 si ma mémoire est bonne. Ayant accompagné mes enfants au niveau du caté, je me suis dis que c’était dans mes cordes. De fil en aiguille, on a rencontré Sœur Solange qui a marqué mes élèves et depuis, tous les ans, nous accompagnons des lycéens à Lourdes ! Je dis souvent aux jeunes : « On ne revient pas de Lourdes comme on y est venu ».
Sandrine : Quelque chose se passe chez les élèves qu’on accompagne à Lourdes en début de Terminale. On parle de la magie de Rome mais Lourdes est un endroit très spécial. Nous accueillons à Saint-Joseph des filières en santé et en social avec des élèves qui ont pour projet de travailler dans le soin et l’accompagnement des personnes âgées et en situation de handicap. Pour ces élèves, c’est une chance et une opportunité de découvrir leur futur métier. Cela joue sur leur façon d’être mais aussi sur leur savoir-faire. Sœur Solange propose également un projet pour les adultes qui prend la forme d’une journée de ressourcement. Enseignants, personnel de vie scolaire, personnel administratif… tout le monde est invité. J’ai beaucoup apprécié le travail que nous avions fait sur le « Notre Père ».
Sœur Solange, animatrice pastorale
L’aumônerie du lycée Saint-Joseph de Lamballe s’appelle l’espace « Réjouis-toi », c’est une idée des lycéens eux-mêmes. Quand je suis arrivée en 2012, il fallait trouver un nom et, après discussions, ils se sont arrêtés sur « Réjouis-toi ». Ils m’ont dit qu’ils étaient heureux quand ils venaient ici, qu’ils se sentaient bien en repartant. Pour eux, c’est un lieu d’accueil et de pause. On ne leur met pas une Bible dans les mains dès qu’ils arrivent. Ils viennent d’abord pour se rencontrer entre amis. Pour leur proposer la foi, nous partons d’abord de là où ils sont, à travers des activités ludiques. Parfois, ils ne savent pas qui est Jésus. On leur pose des questions, on leur demande comment ils préparent Noël, temps très important dans l’Église. On essaye de réajuster leurs réponses par rapport à celles de l’Église. On évoque l’Avent et Noël, le Carême et Pâques, la Toussaint…
Il y a une mixité d’élève qui vient à l’espace « Réjouis-toi ». Il y a ceux qui croient en Dieu, et ceux qui se disent athées ou agnostiques. Pour mieux les accueillir, on prend un temps de prière avec les lycéens qui le souhaitent, et nous essayons de dire ce qu’est notre foi à ceux qui sont plus éloignés. Ils adhèrent ou non mais ils posent des questions, cela nous permet de cheminer avec eux. En Terminale, des jeunes sont venus me voir car ils avaient le projet d’être hospitaliers à Lourdes alors qu’ils me disaient ne pas croire en Dieu. Pour certains, un déclic s’est fait durant le pèlerinage et ont demandé le baptême qu’ils recevront à la veillée pascale de cette année. Je me dis qu’il faut toujours semer car on ne sait pas dans quelle terre les graines tombent. J’encourage toute personne qui est en lien avec les jeunes de laisser une parole, on ne sait jamais où ça tombe ! La parabole du semeur sème et, parfois, cela tombe dans une bonne terre.
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