Évêques de 1802 à 2010

Le département des Côtes-du-Nord – dénommé à partir de 1990 Côtes d’Armor – fut créé en 1790. Le Concordat, signé le 15 juillet 1801 et promulgué solennellement le 18 avril 1802, faisait coïncider les limites du nouveau diocèse de Saint-Brieuc avec celles du département. Le diocèse de Saint-Brieuc fut érigé canoniquement le 10 avril 1802 par décret du cardinal Caprara. Un décret de la S.C. consistoriale en date du 23 janvier 1852 a autorisé les évêques de Saint-Brieuc à joindre à ce titre celui d’évêque de Tréguier.

Jean-Baptiste-Marie Caffarelli

  • Né au Falga (Haute-Garonne), le 1er avril 1763
  • Ordonné prêtre en 1786
  • Nommé évêque de Saint-Brieuc le 8 avril 1802 (arrêté du 19 germinal an X)
  • Sacré à Paris, dans l’église Saint-Roch, le 1er mai 1802
  • Est décédé le 11 janvier 1815

Armoiries de Mgr Caffarelli. Parti au 1 d’argent au lion de sable, au 2 coupé : le 1 taillé d’argent et de gueules, le 2 tranché d’argent et de gueules au chef cousu d’or sur les deux parties. Pas de devise.

Bref historique de son épiscopat. Né au Falga en 1763, il a 39 ans à son arrivée. Vicaire en 1789 à Loubens de Lauragais, il est nommé dans le sillage de ses frères dévoués au Nouveau Régime. Il l’est lui-même à Napoléon, mais il sait que le caractère du peuple de Bretagne « est plus marqué et plus décidé que celui de tout autre » (lettre du 24 févr. 1808).

En treize ans, il organise – sans difficultés majeures – un diocèse stable. Il est secondé par l’abbé Manoir, ancien secrétaire de l’évêché. Les rangs du clergé s’éclaircissent rapidement. Ouverture du séminaire (1803) et d’une école ecclésiastique annexe. En 1804, à Dinan, école ecclésiastique des Cordeliers. Trente-six écoles presbytérales préparent la relève. Religieuses hospitalières et enseignantes, sœurs de la Charité ont repris ou reprennent leurs activités.

Mgr Caffarelli mourut subitement le 11 janvier 1815. Il fut inhumé derrière le chœur de sa cathédrale, où le clergé du diocèse lui a élevé un mausolée en 1850.

À la mort de Mgr Caffarelli, quatre vicaires capitulaires sont élus. Parmi eux, Jean-Marie de La Mennais, qui, le 18 mars 1814, était devenu secrétaire de l’évêque. Rachat puis ouverture du petit séminaire de Tréguier. Missions. Premiers frères de l’Instruction chrétienne. Fondation (1818) des Filles de la Providence de Saint-Brieuc.

Mathias Le Groing de la Romagère

  • Né à Saint-Sauvier (Allier), le 5 décembre 1756
  • Ordonné prêtre en 1786
  • Nommé en 1817 à l’Évêché de Saint-Brieuc
  • Préconisé le 23 août 1819
    Sacré évêque de Saint-Brieuc le 19 octobre 1819
  • Est décédé le 19 février 1841

Armoiries de Mgr Le Groing de la Romagère. D’argent à trois têtes de sanglier arrachées de gueules.

Devise : Aper, non asper (Fort « comme un sanglier », mais non féroce).

Bref historique de son épiscopat. L’œuvre de reconstruction et d’éducation entamée par Mgr Caffarelli se poursuit avec Mgr Mathias Le Groing de la Romagère (1819-1841), rescapé des pontons de Rochefort. Apôtre mais impulsif, ce qui explique la démission de l’efficace J.-M. de La Mennais de son poste de vicaire général. Ses opinions semi-gallicanes le mettent en porte-à-faux avec le « jeune clergé ».

Cependant, réouverture du petit séminaire de Plouguernével (1822). Fondation (1821) à Saint-Quay-Portrieux, des Filles des SS. Cœurs de Jésus et de Marie ; en 1826, à Créhen, des religieuses de la Divine Providence ; en 1828, à Broons, des Filles de Ste-Marie de la Présentation, pour ne citer que les fondations de droit diocésain. Fondation d’une école de sourds-muets par l’abbé Garnier.

D’une grande charité, il alla porter son réconfort aux populations de Paimpol et de Bréhat lors de l’épidémie de choléra dans son diocèse en 1832. Il mourra en février 1841 à l’âge de 85 ans, après soixante ans de sacerdoce, et vingt-deux d’épiscopat. Il est inhumé dans la cathédrale de Saint-Brieuc.

Jacques-Jean-Pierre Le Mée

  • Né à Yffiniac, le 23 juin 1794
  • Ordonné prêtre à Saint-Brieuc en 1817
  • Sacré évêque de Saint-Brieuc dans la cathédrale de Saint-Brieuc le 8 août 1841
  • Est décédé le 31 juillet 1858

Armoiries de Mgr Le Mée. D’azur à la croix terrassée et alésée d’or rayonnante de même, chargée au pied de deux ancres d’argent en sautoir.

Devise : Ecclesiae securitas (La sûreté de l’Église)

Bref historique de son épiscopat. Jacques-Jean-Pierre Le Mée succède à Mgr Le Groing de la Romagère, dont il fut le vicaire général à deux reprises. Son nom est d’abord attaché au rétablissement de la liturgie romaine.

Supérieur des Filles du Saint-Esprit, il préside à leur développement, tient un synode en 1851, fait bâtir un nouveau grand séminaire. L’évêque fonde à Saint-Brieuc l’école Saint-Charles, l’institution Notre-Dame à Guingamp, le collège Saint-Joseph à Quintin.

On lui doit également la fondation de l’Archiconfrérie de Notre-Dame d’Espérance ainsi que l’essor imprimé à toutes les œuvres, notamment à la Propagation de la Foi. Il mourut le 31 juillet 1858, à l’âge de 64 ans. Il est inhumé dans la cathédrale de Saint-Brieuc.

Guillaume-Elisée Martial

  • Né à Bordeaux, le 4 novembre 1796
  • Ordonné prêtre en 1821
  • Nommé évêque de Saint-Brieuc et Tréguier le 3 août 1858
  • Préconisé à Rome le 27 septembre 1858
  • Sacré à Bordeaux, dans la primatiale de Saint-André, le 21 novembre 1858
  • Est décédé à Saint-Brieuc le 26 décembre 1861

Armoiries de Mgr Martial. D’azur au lion d’or.

Devise : Traham eos in vinculis charitatis (Je les attirerai par les liens de la charité)

Bref historique de son épiscopat. Nommé évêque de Saint-Brieuc le 3 août 1858, il reçut la consécration épiscopale le 21 novembre suivant, dans la primatiale de Saint-André de Bordeaux, des mains du cardinal Donnet. Pendant son court épiscopat, il se fit remarquer par sa grande charité pour les pauvres, son zèle ardent pour le culte et son dévouement au Saint-Siège.

On lui doit l’organisation de la caisse des retraites ecclésiastiques et l’institution dans le diocèse du Denier de Saint-Pierre et de l’œuvre des Tabernacles. Il mourut subitement, le 26 décembre 1861. Il est inhumé dans la cathédrale de Saint-Brieuc. Il était décoré de la Légion d’honneur.

Augustin David

  • Né à Lyon le 28 mars 1812
  • Ordonné à Lyon le 28 mai 1836
  • Nommé évêque de Saint-Brieuc et Tréguier le 14 janvier 1862
  • Préconisé à Rome le 7 avril 1862
  • Sacré à Valence le 2 juillet 1862
  • Est décédé à Saint-Brieuc le 27 juillet 1882

Armoiries de Mgr David. D’azur à la tour crénelée d’argent mouvante d’ondes en courroux de même et surmontée d’une étoile d’or.

Devise : Ruunt et stat (Ils se ruent et il tient) (Ils : ennemis de l’église = les vagues ; il : Mgr David = la tour)

Bref historique de son épiscopat. Après le court épiscopat de Mgr Martial (1858-1861), Augustin David est sacré dans la cathédrale de Valence le 2 juillet 1862, par le cardinal de Bonald, archevêque de Lyon. Orateur, musicien, littérateur, archéologue, il se met à apprendre le breton.

Il encourage restaurations et constructions d’églises. On lui est aussi redevable de la reconstruction du petit séminaire de Plouguernével, de la création de la Semaine Religieuse (le 1er numéro paraît le 21 novembre 1867), du couronnement de Notre-Dame d’Espérance, du relèvement et du développement de nombreux pardons.

Au 1er concile du Vatican, il fait partie de la minorité avec Mgr Dupanloup mais imite la soumission de celui-ci. Il mourut le 27 juillet 1882. Il est inhumé dans la cathédrale de Saint-Brieuc. Il était officier de la Légion d’honneur, comte romain et assistant au trône pontifical.

Eugène-Ange-Marie Bouché

  • Né à Rostrenen, le 7 septembre 1828
  • Ordonné prêtre le 22 décembre 1855
  • Nommé évêque de Saint-Brieuc et Tréguier le 20 septembre 1882
  • Préconisé à Rome le 25 septembre 1882
  • Sacré dans la cathédrale de Saint-Brieuc le 30 novembre 1882
  • Est décédé à Tréguier le 4 juin 1888

Armoiries de Mgr Bouché : D’hermine à trois fasces de gueules qui est de Rostrenen, au buste de Vierge couronnée d’argent brochant.

Devises : Pro Deo et pro patria et In charitate et in pace. (Pour Dieu et pour la patrie et Dans la charité et la paix)

Bref historique de son épiscopat. Eugène Bouché fut tiré de sa retraite pour le siège épiscopal de Saint-Brieuc, en septembre 1888.

Parmi les œuvres de son épiscopat, il faut citer la réédification du tombeau de saint Yves dans la cathédrale de Tréguier, la création de l’œuvre de la Cléricature, le rachat de l’École Saint-Charles qui menaçait de disparaître, enfin la restauration de l’antique dévotion à Notre-Dame de Rostrenen.

Il mourut presque subitement, à Tréguier, en cours de visites pastorales, le 4 juin 1888. Il est inhumé dans la cathédrale de Saint-Brieuc. Il était assistant au trône pontifical, comte romain, et chevalier de la Légion d’honneur.

Pierre-Marie Fallières

  • Né à Mézin (Lot-et-Garonne), le 9 avril 1834
  • Ordonné prêtre à Amiens le 7 septembre 1856
  • Nommé évêque de Saint-Brieuc et Tréguier le 28 août 1889
  • Préconisé à Rome le 30 décembre 1889
  • Sacré à Pons (Charente-Inférieure) le 23 février 1890
  • Est décédé à Saint-Brieuc le 11 mai 1906

Armoiries de Mgr Fallières. D’azur au calice d’or.

Devises : Zelo zelatus sum et Sacerdos in aeternum (J’ai l’amour du zèle et Je suis prêtre pour l’éternité)

Bref historique de son épiscopat. Pierre-Marie Fallières reçoit la consécration épiscopale le 23 février 1890, dans la chapelle de l’Institution Notre-Dame de Pons, où il avait fait ses études, des mains de Mgr Ardin, évêque de la Rochelle.

Mgr Fallières sera surnommé l’évêque des écoles. Il crée une œuvre quelques mois après son arrivée : la présidence en sera assurée à partir de 1893 par l’abbé Morelle. Il encourage cercles d’études et patronages. Il met en place une coordination diocésaine des œuvres. Placé à la tête d’un diocèse relativement moins fécond en vocations que les autres en Bretagne, il réorganise l’œuvre de la cléricature (1890), fonde l’association catholique en faveur des prêtres pauvres (1902).

On lui doit également la publication d’un nouveau catéchisme et de nouveaux Statuts Diocésains, à la suite d’un synode tenu en 1893. Il joua enfin un rôle dans la réactivation du culte des saints locaux : le pardon de Saint-Brieuc, fondateur du diocèse ; le nouveau tombeau de Saint-Yves, dont il préside la bénédiction (cathédrale de Tréguier, 1891).

Il est mort le 11 mai 1906, à l’âge de 72 ans, et a été inhumé, selon son désir, dans la chapelle de Notre-Dame de la Fontaine, près de l’Oratoire de Saint-Brieuc, qu’il avait magnifiquement restauré.

Jules-Laurent Morelle

  • Né au Plessier-Rozainvilliers (Somme), le 16 mai 1849
  • Ordonné prêtre à Amiens le 20 décembre 1873
  • Nommé évêque de Saint-Brieuc et Tréguier le 13 juillet 1906
  • Sacré dans la cathédrale de Saint-Brieuc le 26 août 1906
  • Est décédé à Saint-Brieuc le 9 janvier 1923

Armoiries de Mgr Morelle. Coupé : Au premier d’azur à l’Esprit-Saint s’essorant sur une mer de sinople, au second de gueules au calice d’or à l’hostie issante d’argent. À la bordure d’hermine. L’écu sommé de la croix, de la mitre et de la crosse : le chapeau épiscopal sur le tout.

Devise : Dre nerz ar Spered Glan (Par la volonté de l’Esprit Saint)

Cri : Ut anima patris (Comme l’âme d’un père)

Bref historique de son épiscopat. L’épiscopat de Mgr Morelle sera marqué par la Séparation des Églises et de l’État, puis par le premier conflit mondial.

À peine devenu évêque, il subit l’expulsion de son palais épiscopal (décembre 1906), puis celle du Grand Séminaire et des petits séminaires de Tréguier et Plouguernével.
Il fait face aux problèmes les plus urgents : il trouve des lieux d’accueil pour les religieuses expulsées ; il transfère le petit séminaire de Tréguier à Lannion (1907) et celui de Plouguernével à Campostal-Rostrenen (1910). Les grands séminaristes sont dispersés dans la ville de Saint-Brieuc.

Il assure de nouvelles ressources à l’Église diocésaine par la fondation du Denier du Culte. Libéré du Concordat, il envisage de nouvelles paroisses (Ste Anne de Robien, 1911 ; Sacré-Cœur des Villages, érigée quelques années après sa mort, en 1927). De 1910 à 1914, il suscite 72 missions paroissiales. Et il encourage la communion des petits enfants.

Guerre 14-18. Né dans la Somme, Mgr Morelle est particulièrement meurtri par ce conflit qui s’acharne cruellement sur sa terre natale. Il se rend régulièrement à la gare avec les autorités civiles et militaires pour réconforter les soldats partant au front, pour accueillir les réfugiés belges ou français de la région du Nord, et pour l’arrivée des trains de blessés, dirigés vers les hôpitaux de l’arrière…

Chevalier de la Légion d’honneur et commandeur de l’ordre de Léopold II, Mgr Morelle meurt le 9 janvier 1923, à l’âge de 72 ans. Il a souhaité être inhumé dans la chapelle N.D. de la Fontaine de Saint-Brieuc, près de son maître et prédécesseur, Mgr Pierre Fallières.

François-Jean-Marie Serrand

  • Né à Billé (Ille-et-Vilaine), le 12 décembre 1874
  • Ordonné prêtre à Rennes le 27 mai 1899
  • Nommé évêque de Saint-Brieuc et Tréguier le 4 juin 1923
  • Sacré dans la Métropole de Rennes le 6 août 1923
  • Intronisé dans sa ville épiscopale le 13 août 1923
  • Est décédé à Saint-Brieuc le 20 mars 1949

Armoiries de Mgr Serrand. De gueules, au cœur flamboyant d’or, entouré d’une couronne d’épines d’argent ; au chef d’hermines.

Devise : Deus caritas est. (Dieu est amour)

Bref historique de son épiscopat. Dès son arrivée dans le diocèse, Mgr Serrand entreprend la construction d’un nouveau Grand Séminaire, dont il bénit la première pierre le 17 août 1925 et consacre la chapelle le 14 juillet 1929. Soucieux du recrutement sacerdotal, il réorganise l’œuvre de la Cléricature qui devient l’œuvre des Vocations et entreprend la construction du petit séminaire de Quintin, dès l’achèvement de son Grand Séminaire.

Très attaché à l’Enseignement chrétien, il stimule l’agrandissement des collèges secondaires de St-Joseph de Lannion, de N.D. de Guingamp, des Cordeliers et de Campostal. Pour subvenir aux besoins des écoles primaires, il organise les kermesses cantonales annuelles, auxquelles il se fait un devoir d’assister régulièrement, et se déplace pour la bénédiction des nouvelles écoles paroissiales.

Sensible au développement de l’Action Catholique, il fonde les mouvements spécialisés de la J.A.C., de la J.O.C., de la J.M.C., de la J.I.C. et donne un vigoureux essor à la Croisade Eucharistique. Encourage les Scouts de France, le Secrétariat social et l’action sociale animée par l’abbé Armand Vallée (mort au camp de Mauthausen, mars 1945).

Il avait accueilli (oct. 1936) dom Alexis Presse qui entreprit de relever de ses ruines l’abbaye de Boquen. Il est décédé en sa maison épiscopale le 20 mars 1949 et est inhumé dans la crypte de la chapelle du Grand Séminaire dont il fut le bâtisseur.

Armand Coupel

  • Né à Piré (Ille et Vilaine), le 30 avril 1883
  • Ordonné prêtre à Rennes le 19 décembre 1908
  • Préconisé Évêque Coadjuteur de Mgr Serrand
  • Evêque de Saint-Brieuc et Tréguier, le 29 décembre 1945
  • Sacré dans la Métropole de Rennes le 19 janvier 1946
  • Évêque de Saint-Brieuc et Tréguier le 20 mars 1949
  • Démissionnaire en 1961
  • Est décédé le 7 juin 1966

Armoiries de Mgr Coupel. Écartelé d’argent et d’azur, à la croix recroisettée au pied fiché, d’or, brochante, au franc canton du premier chargé d’une moucheture d’hermine de sable.

Devise : Nemo sibi vivit (Épitre aux Romains, « Personne ne vit pour soi », XIV, 7)

Bref historique de son épiscopat. Préconisé évêque coadjuteur de Mgr Serrand en 1945, Armand Coupel devient évêque de Saint-Brieuc et Tréguier à la mort de celui-ci, le 20 mars 1949, à l’âge de 66 ans. Dès 1950, il tient un synode qui aboutit à de nouveaux Statuts diocésains ; puis il fait faire en 1954 une enquête sur la pratique religieuse et, à la suite, organise une pastorale d’ensemble.

Il crée un comité des chantiers diocésains : cinq centres paroissiaux sont construits. Une Commission d’Art Sacré voit également le jour, et sur son initiative, les Beaux-Arts restaurent la cathédrale de Saint-Brieuc. Dans le même esprit, il appuie efficacement son ami Dom Alexis Presse, pour parvenir à la restauration juridique et matérielle de l’Abbaye de Boquen. Mgr Coupel s’intéresse aussi de près à l’enseignement technique et agricole et suit avec attention l’action des mouvements spécialisés, de la J.A.C. en particulier.

Côté missions à l’extérieur, plusieurs prêtres répondent à l’appel du pape et partent au titre de Fidei donum.

À l’annonce du Concile (25 janvier 1959), Mgr Coupel estime qu’il doit laisser la place à un évêque plus jeune. En avril 1960, il demande à Jean XXIII d’être relevé de sa charge, ce qui lui est accordé le 19 janvier 1961. Il se retire dans la villa du Sacré-Cœur à Lancieux. Il y décède le 7 juin 1966. Après les obsèques à la cathédrale de Saint-Brieuc, il est inhumé au cimetière de la Communauté de Créhen.

François-Louis-Marie Kervéadou

  • Né à Guiscriff (Morbihan), le 3 mai 1910
  • Ordonné prêtre à Vannes le 25 juillet 1935
  • Préconisé évêque de Saint-Brieuc et Tréguier le 19 janvier 1961
  • Sacré dans la cathédrale de Vannes le 6 mars 1961
  • Intronisé à la cathédrale de Saint-Brieuc le 12 mars 1961
  • Démissionnaire en 1976
  • Est décédé à Malestroit (Morbihan) le 8 janvier 1983

Armoiries de Mgr Kervéadou. Au premier d’azur, à l’étoile d’or. Au second, de gueules à l’hermine passante au naturel, colletée de la cravate flottante d’hermines. L’écu moderne est disposé sur la hampe d’une croix celtique posée en pal : il est surmonté du chapeau héraldique aux cordons terminés par six houppes.

Devise : Gratia et Veritas (Grâce et Vérité)

Bref historique de son épiscopat. Mgr Kervéadou est l’évêque du IIè concile du Vatican. Père conciliaire puis membre du conseil pour l’application de la Constitution sur la liturgie, Mgr Kervéadou applique avec conscience et fidélité les réformes conciliaires.

En 1969 et 1970, il convoque un synode dont les sessions ne furent pas continuées. Il est le témoin attristé de la crise des séminaires et du clergé ; tandis que du côté des œuvres catholiques et des mouvements de jeunesse, le climat se détériore… Après une période « mouvante », l’abbaye de Boquen est confiée, en 1976, par le P. abbé de Lérins, aux sœurs de Bethléem.

Toutes ces épreuves, ajoutées aux séquelles d’une très dure captivité de quatre ans en Silésie, ne permettent pas à Mgr Kervéadou de porter plus longtemps le poids de sa mission. Épuisé, il remet au Saint-Père, en 1976, le mandat reçu de Rome en 1961. Il quitte alors l’évêché et se retire à la Communauté des Augustines de Malestroit où, après une retraite souffrante de 6 ans, il meurt le 8 janvier 1983. Ses obsèques sont célébrées à la cathédrale de Saint-Brieuc le 11 janvier. Selon son désir, il est inhumé dans l’abbatiale de Boquen, près de dom Alexis.

Pierre Kervennic

  • Né à Saint-Pierre-Quilbignon (Finistère), le 10 juin 1922
  • Ordonné prêtre à Quimper le 29 juin 1945
  • Nommé évêque de Saint-Brieuc et Tréguier le 2 octobre 1976
  • A reçu l’ordination épiscopale en la cathédrale de Saint-Brieuc le 28 novembre 1976
  • Est décédé à Saint-Brieuc le 21 décembre 1991

Armoiries de Mgr Kervennic. Mgr Kervennic n’a pas choisi d’armoiries.

Devise : « Ensemble au service de l’Évangile« 

Bref historique de son épiscopat. Nommé en 1976 dans une période de turbulences, Mgr Pierre Kervennic s’applique à calmer les esprits.

Avec persévérance, il relance les mouvements d’Action Catholique déprimés. Il soutient en particulier le M.R.J.C., le C.M.R., la J.O.C. et l’A.C.O. Il confie la direction de l’enseignement catholique à une équipe de laïcs. Fait face au vieillissement du clergé (paroisses regroupées, participation des laïcs, conseils d’église, équipes d’animation pastorale).

Renouveau des pardons locaux et du sanctuaire de N.D. de Toute-Aide (à Querrien). Soutient le séminaire interdiocésain de Vannes et se réjouit d’une lente reprise des ordinations. Membre des commissions épiscopales du monde ouvrier et des migrations. Délégué près des évêques des diocèses des D.O.M.-T.O.M., il encourage l’animation missionnaire.

Mgr Kervennic qui pensait avoir six années encore devant lui, avant la retraite des évêques, est emporté par une crise cardiaque, le 21 décembre 1991. La veille, il venait de signer son rapport pour la visite ad Limina de février 1992. Il n’avait que 69 ans. Il est inhumé dans la cathédrale de Saint-Brieuc.

Quatre chantiers venaient de s’ouvrir sur le diocèse : les débuts de l’antenne universitaire de l’UCO d’Angers ; à l’ancien Carmel, une nouvelle Maison de retraite pour le clergé ; à Saint-Brieuc, une radio diocésaine : Radio-Clarté ; enfin, la « Restructuration » du diocèse à partir du document publié en septembre 1990 par Mgr Kervennic : « Ensemble au service de l’Évangile ».

Lucien Fruchaud

  • Né au Loroux-Bottereau (Loire-Atlantique), le 23 octobre 1934
  • Ordonné prêtre à Rennes le 30 juin 1962
  • Nommé évêque de Saint-Brieuc et Tréguier le 17 juillet 1992
  • A reçu l’ordination épiscopale en la cathédrale de Saint-Brieuc le 19 septembre 1992
  • Démissionnaire en 2010 pour raison d’âge

Armoiries de Mgr Fruchaud. Mgr Fruchaud n’a pas choisi d’armoiries.

Devise : « À cause de Jésus et de l’Évangile« 

Bref historique de son épiscopat. L’aménagement pastoral restera l’un des grands chantiers entrepris par Mgr Lucien Fruchaud. Le 16 juillet 1997, l’évêque promulgue l’ordonnance sur les paroisses qui érige 70 paroisses (puis 64 en 2002 et 61 en 2005) au lieu des 416 précédemment existantes dans le diocèse.

Parmi les orientations de ses 18 années d’épiscopat, citons pêle-mêle : La priorité donnée à la Pastorale des Jeunes à travers les assises « Déclic-Jeunes » et la participation active aux JMJ ; la naissance de l’APES (Antenne Pastorale Économique et Sociale) ; le soutien aux établissements d’enseignement catholique ; l’appel aux Ministères ordonnés ; « Eucharistie-Dimanche » ; le projet catéchétique diocésain.

Des temps forts auront aussi marqué l’épiscopat de Mgr Fruchaud : Le grand rassemblement diocésain du dimanche 6 mai 2001 au stade du Roudourou à Guingamp où plus de 13000 diocésains se réunissent ; le 7è centenaire de la mort de Saint-Yves en 2003 marqué par de nombreuses manifestations culturelles ; l’aménagement du sanctuaire de N.D. de Toute-Aide à Querrien ponctué le 2 février 2005 par un décret érigeant le sanctuaire en « Sanctuaire Marial Diocésain ».

Sur le plan national, Mgr Fruchaud occupa différentes fonctions : de 1996 à 2002, Président de la Commission épiscopale de la Vie Consacrée ; en novembre 2002, membre de la Commission sociale des Évêques de France ; en mars 2004, Président du Comité épiscopal Justice et Société et membre du Comité Canonique ; en septembre 2005, membre de la Commission de la Mission de France.

En octobre 2009, Mgr Fruchaud atteignant l’âge de la retraite, 75 ans pour les prêtres et prélats, a transmis sa lettre de démission au pape Benoît XVI, via le nonce apostolique à Paris. Son successeur, Mgr Denis Moutel, est nommé le 20 août 2010 et sacré en la cathédrale de Saint-Brieuc le 10 octobre suivant.