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Un journaliste témoigne de la fraternité du Saint-Père durant ses voyages

Dans le cadre de l’ouverture du mois de Marie et de la collégiale Notre-Dame de Grande Puissance (Lamballe), une rencontre spirituelle fut proposée samedi 1er mai en présence du journaliste Arthur Herlin, responsable de agence de presse I.Media au Vatican. Il a témoigné de la fraternité du Saint-Père durant les voyages apostoliques avant un échange avec la salle. Près d’une centaine de personnes ont répondu présent à l’invitation du Père Laurent Le Meilleur, curé.

L'histoire, le théâtre, puis la presse

Il a 33 ans et est journaliste au Vatican depuis bientôt cinq ans. Arthur Herlin a ce qu’on appelle un parcours atypique. Aujourd’hui à la tête d’une agence de presse, il suit l’actualité du Pape. « Je viens d’une famille qui n’est pas forcément très chrétienne, plutôt athée. J’ai grandi à Paris avec ma mère », débute-t-il son témoignage, presque pudique. Baptisé tardivement à la demande de sa grand-mère, Arthur Herlin se souvient d’avoir « délaissé rapidement la religion ».

« J’avais en moi des questions existentielles que je n’ai pas pris le temps d’approfondir », s’excuse-t-il presque. Il entre à la Sorbonne, entreprend des études d’Histoire qu’il délaisse pour intégrer une troupe de théâtre « pour devenir artiste ». « J’avais envie de changer le monde. Je suis parti voyager en Inde, au Sri Lanka, au Laos, en Thaïlande… », se souvient-il. « Je suis revenu à Paris avec une seule idée en tête, celle de devenir journaliste. »

De Padre Pio à Saint Joseph

Très vite, Arthur Herlin veut devenir reporter de guerre. Pendant ses études de journalisme, il fait « des rencontres de chrétiens, de catholiques, de personnes affirmées dans leur foi » qui le marqueront à jamais. « J’ai rencontré Padre Pio en Italie. C’est un héro ! », s’exclame-t-il. « Il a mis sur pied la Casa Sollievo della Sofferenza (« maison pour soulager la souffrance » en italien) dans les années 40, un hôpital dans une région extrêmement pauvre d’Italie. »

Un soir, Arthur Herlin entre dans l’église Sainte-Marie des Batignolles, dans le 17e arrondissement de Paris. « Ça faisait peut-être quinze ans que je n’étais pas rentré dans une église », se souvient-il. « La messe a commencé et j’ai décidé de rester. » Arthur Herlin se souvient également de la beauté des chants et de la liturgie, mais aussi de l’homélie qui le bouleversa. C’est comme cela qu’il commence à prier Saint Joseph, saint patron des travailleurs.

"Fratelli tutti, un manuel universel de la fraternité"

« J’ai commencé à faire mes armes en tant que journaliste chez Aleteia, puis à Famille Chrétienne. Comme je parlais italien, j’ai été repéré par I.Media« , une agence de presse spécialiste du Vatican. Aujourd’hui, cela fait cinq ans qu’Arthur Herlin travaille là-bas. « Il ne s’est pas passé une semaine sans qu’un chef d’État ou un artiste ne soit venu visiter le Pape. » Quand on lui demande ce qu’il l’a plus touché, Arthur Herlin répond sans hésiter « la sortie de l’encyclique Fratelli tutti« , cette lettre adressée aux catholiques du monde entier.

Il le reconnaît, « le Pape François est chaleureux, très spontané, avec toujours une plaisanterie, une anecdote, une confidence. Le Pape François a une manière très pragmatique d’avancer »… sans oublier l’affection prononcée du Saint-Père pour la solidarité et la charité qu’il a su mettre en œuvre à sa manière. « La fraternité, il l’a vit profondément, même au niveau politique et international. L’encyclique Fratelli tutti est un manuel universel de la fraternité à appliquer à tous les niveaux », souligne le journaliste vaticaniste. « Le Pape François encourage à accueillir les migrants selon la capacité de chaque pays », tout en exhortant « le droit des peuples à rester chez eux. Cet accueil des migrants ne doit pas se faire au détriment de leur culture », retransmet Arthur Herlin les propos du Saint Père.

"Les périphéries, c'est son idée fixe"

« Un jour, j’ai demandé au Pape quand viendra-t-il en France », sourit Arthur Herlin. « Il a répondu que ça viendra mais qu’il préférait d’abord aller aux périphéries. Les périphéries, c’est son idée fixe. » Le journaliste vaticaniste se souvient du premier voyage du Saint-Père à Lampedusa dans un geste de fraternité pour les migrants et réfugiés, puis à Lesbos où il était revenu avec des familles syriennes de confession musulmane.

Mais c’est aussi « à Hiroshima où le Pape François a condamné la bombe nucléaire, en Suède pour les 500 ans du protestantisme, en Birmanie pour défendre les droits des Rohingyas, ou encore à Cuba pour rapprocher le pays des États-Unis », cite-t-il. « Aux Émirats Arabes Unis, le Pape François devient le premier chef de l’Église catholique à fouler le sol de la péninsule Arabique. Son voyage en Irak, en mars dernier, fut historique. C’était la première fois qu’un pape allait dans un pays d’une telle instabilité. »

« Est-ce que certains pays refusent de recevoir le Pape ? », demande une personne dans la salle. « A ma connaissance, il y en a deux », répond Arthur Herlin. « La Chine, pays qui compte pourtant 25 millions de catholiques, et la Russie. Si Poutine a été reçu plusieurs fois au Vatican, c’est l’église orthodoxe russe qui n’est pas d’accord à accueillir le Pape. Il existe une hostilité encore forte, l’église orthodoxe se disant directement liée à la tradition des Apôtres. »

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