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Retour sur la Journée diocésaine 2024 de la Pastorale de la santé

Jeudi 17 octobre 2024, la Pastorale des jeunes du diocèse de Saint-Brieuc a organisé sa journée diocésaine annuelle à la Maison Saint-Yves (Saint-Brieuc) autour de notre rapport à la souffrance. Durant l’eucharistie, présidée par Mgr Denis Moutel, les participants de cette journée ont été rejoints par ceux formés à l’accompagnement spirituel au sein du diocèse de Saint-Brieuc, également en réunion au sein de la Maison diocésaine.

Journée diocésaine 2024 de la Pastorale de la santé

Le contexte de la journée 2024

Cette journée de réflexion individuelle et collective avait pour thème notre rapport à la souffrance. La souffrance comporte de multiples dimensions, que s’attachent à comprendre les disciplines médicales et diverses sciences humaines dont la psychologie. Mais les chrétiens en parlent aussi sur le plan spirituel, mettant en jeu diverses compréhensions du péché et du salut, de l’épreuve et de la compassion, les ouvertures ou les obstacles pour l’espérance, fondée sur la foi en la Résurrection. La journée s’est efforcée de faire le point sur ce vécu qui nous concerne tous.

Mgr François Bousquet fut l’intervenant de cette journée diocésaine de la Pastorale de la santé. Professeur honoraire de la Faculté de Théologie de l’Institut catholique de Paris, il fut recteur de Saint-Louis-des-Français à Rome de à . Il est également membre du Conseil pontifical pour la culture et consulteur pour le Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux.

Journée diocésaine 2024 de la Pastorale de la santé

Intervention de Mgr François Bousquet

Nous devrions relire le Livre de Job. Ce n’est pas parce que nous sommes pauvres ou malades que nous sommes maudits, au contraire ! On est proche du cœur de Dieu. Dieu a dit à Job : « Où étais-tu quand j’ai fondé la terre ? » (Job 38,4) Il faut interpréter le sens : pas plus que tu ne maîtrises ton origine, pas plus tu dois désespérer de ta fin. Nous ne devons pas dire « la croix nous sauve » mais « à la croix, Jésus nous a sauvés » N’oublions pas le médiateur. Rappelons-nous également le psaume 22 : « Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal car tu es avec moi. »

C’est à sa non-violence radicale qu’on reconnaît Dieu. Lors de sa Passion, Jésus ne s’est pas retourné avec violence contre l’homme mauvais. S’il avait réagi à cela, on aurait compris que Jésus n’était pas Dieu. Le pardon que Dieu Sauveur donne permet de reconstruire ce qu’on a démoli. Le pardon a une force re-créatice. S’il n’y avait que jugement sans promesse, ce serait désespérant. S’il n’y avait que promesse sans jugement, ce ne serait qu’illusoire. Avec la fête de l’Ascension, nous ne pouvons plus imaginer Dieu sans l’homme. Nous ne pouvons plus toucher à Dieu sans toucher l’homme, et vice-versa.

La compassion, c’est souffrir avec, prendre part à la souffrance de l’autre. La compassion s’exprime par la présence. Dieu est présent à nos côtés jusqu’à la souffrance et la mort. Il prend place dans ce qui nous anime au cœur de notre humanité. Jésus n’a pas honte de nous appeler ses frères, peut-on lire dans la Lettre aux Hébreux (2,11). Comment pourrait-il nous appeler ses frères s’il ne partageait pas ce qui nous arrive ? Dieu est notre Créateur et notre Sauveur. Ce sont dans les périodes de grande souffrance et de grand dépouillement que se réalisent les plus grandes conversions.

Un jour, j’ai accompagné un groupe de jeunes à Lourdes. Des pèlerins trisomiques sont passés à côté de nous en direction de la Grotte. Les jeunes m’ont demandé où était Dieu, comment pouvait-Il autoriser le handicap ? Nous avons pris le temps de la réflexion et de l’échange. Dieu n’est pas à distance ou en surplomb de nos souffrances. Je leur ai répondu « Mais vous venez de voir passer Dieu ! » C’est ça la compassion. Réjouissons-nous de la différence dans la communion.

Homélie de Mgr Denis Moutel

Saint Ignace d’Antioche alla sur le chemin de son supplice à Rome. Il a écrit des lettres à ceux qui l’avaient visité pour les encourager. Ici, nous avons entendu une lettre de saint Paul aux Éphésiens. Nous avons entendu une présentation de ce pourquoi nous sommes faits et ce à quoi nous sommes appelés.

Le Père nous a comblé de bénédictions de l’Esprit. Dans le Christ, Il nous a choisi pour que nous soyons saints dans l’amour. Que ce soit dans notre présence fraternelle et spirituelle auprès des personnes malades, souffrantes, habitées par l’espérance ou proches de leur mort, c’est bien cette espérance qui nous porte. Dans l’Évangile en saint Luc, il est question de ceux qui tuent les prophètes et de ceux qui donnent leur vie. Nous comprenons que les prophètes, Jésus Christ, saint Ignace d’Antioche et nous tous aussi, nous sommes appelés à donner sens quand et comme nous le pouvons à ceux qui sont dans nos vies et qui vivent douleurs, épreuves, passages difficiles.

Chers amis, rendons grâce à Dieu de nous ajuster sans cesse à ce qui nous est demandé quand nous sommes auprès de ceux qui cherchent à déchiffrer le sens de leur vie, de leur existence. Il nous rend capable d’être dans le Christ serviteur auprès de tous ceux qui veulent le rencontrer.

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