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Retour sur la journée "Ressources" décentralisée proposée par la CEF

Chaque année, la Conférence des Evêques de France (CEF) propose une journée « Ressources » dans leurs locaux à Paris. En 2024, il a été fait le choix de proposer cette journée de manière décentralisée en diocèses afin d’inviter largement les acteurs concernés : les équipes de l’économat et de la communication, les responsables ressources des paroisses et les communicants des paroisses, les prêtres considérés comme les interlocuteurs les plus légitimes pour parler du don, les équipes de la pastorale des jeunes particulièrement concernées par le thème du rajeunissement des donateurs, mais aussi les autres équipes pastorales intéressées par cette journée. Concernant le diocèse de Saint-Brieuc, une quarantaine de personnes a répondu présent et s’est réunie à la Maison Saint-Yves de Saint-Brieuc.

Une matinée axée sur les jeunes

Ce jeudi 10 octobre 2024, la première édition de la journée « Ressources » décentralisée proposée par la Conférence des Évêques de France a permis aux participants de suivre des tables rondes en plénière par visioconférence, avant de pouvoir échanger en petits groupes. A partir d’une enquête réalisée au plan national et présentée lors de la matinée, dix enseignements ont été dégagés en vue de rajeunir l’âge des donateurs à l’Église.

  • – Enseignement 1 : 51% des 18-35 ans réalisent au moins un don. 44% des 18-35 réalisent des actions de bénévolat.
  • – Enseignement 2 : Nous devons adapter le discours pour être compris des jeunes et leur expliquer concrètement la manière de réaliser un don à l’Église.
  • – Enseignement 3 : Expliquer clairement le fonctionnement de l’Église (et donc ses besoins) que les jeunes méconnaissent. Les jeunes ont un déficit d’informations, à nous de distinguer les différentes formes de don qui existent.
  • – Enseignement 4 : Les jeunes veulent se sentir utiles par leur don. S’ils sont assurés que le don servira à la cause choisie de manière efficace, les jeunes seront prêts à donner.
  • – Enseignement 5 : Les communications de l’Église doivent être en cohérence avec le message qu’elle porte, l’Évangile. Cette cohérence doit porter en même temps la tradition et la diversité, la charité et la foi.
  • – Enseignement 6 : Les moyens digitaux de paiement sont utilisés par 51% des 35-54 ans. Le prélèvement automatique n’est pas à négliger : 61% des 35-54 ans l’utilisent.
  • – Enseignement 7 : Le démarchage en face à face est bien plus efficace pour les 18-35 ans que pour les 35-54 ans. Le prêtre et la communauté locale sont des créateurs de liens incitant les jeunes à donner. La proximité et le sentiment d’appartenance sont essentiels pour le don des jeunes à l’Église.
  • – Enseignement 8 : Les messages de l’Église doivent coller à la profondeur spirituelle et au sérieux de l’Église.
  • – Enseignement 9 : Les jeunes souhaitent appartenir à leur communauté. L’engagement des jeunes dans des activités pastorales pourrait faciliter leur fidélité au don à l’Église. Cependant, les jeunes estiment que le don financier n’est pas la seule manière de donner.
  • – Enseignement 10 : 64% des 18-34 ans estiment qu’ils donneront plus lorsqu’ils gagneront plus. A noter que 36% des jeunes donnent pour « faire une bonne action ». Une grande déperdition de donateurs intervient à 40 ans : seuls 20% des 18-39 ans recrutés en 2008 étaient encore donateurs en 2022.

Réactions au sein du diocèse de Saint-Brieuc

  • – Loïc Blin, économe diocésain : L’enquête nationale est riche d’enseignement et confirme la générosité des jeunes. Il y a du potentiel ! Les jeunes s’investissent sur des projets et non sur la durée.
  • – Marie-Josée, paroisse de la Bonne Nouvelle : Je me disais que les jeunes n’avaient pas beaucoup d’argent mais je me rends compte qu’ils sont prêts à donner !
  • – Jean-Luc, paroisse de Paimpol : En tant que trésorier, on me dit parfois « Moi, je ne suis pas là pour demander des sous, je suis là pour faire de la Pastorale. »
  • – Philippe Le Chaffotec : dans les préparations au baptême ou au mariage, j’essaye de plus en plus d’expliquer à quoi sert leur don. On ne paye pas une prestation, on accompagne une démarche d’Eglise par un don.

Homélie de Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier (extrait)

La liturgie de l’Église n’a pas été spécialement prévue pour cette journée des ressources. Dans les églises du monde entier, ce sont ces textes de l’Écriture Sainte qui sont prononcées… mais il y a une grande connivence avec les sujets qui sont les nôtres ! « Offrir » est un mot très important dans le contexte du don, dans les ressources que nous pouvons partager. Vous l’avez entendu dans l’Évangile, nous sommes passés du prêt au don. La suite insiste sur la relation : demandez et on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez et on vous ouvrira. Chercher pour trouver les bons chemins, les bons moyens pour que vive la mission de l’Église !

Finalement, au cœur de notre journée de réflexion, d’échange et de partage sur les ressources, il s’agit avant tout de don… Dans la lettre de saint Paul aux Galates, c’est exactement cela qu’il dit aux chrétiens de Galatie, en Turquie actuelle. L’Évangile n’est là pour imposer un rite, une manière de faire mais pour vivre du Christ, de vivre profondément libre. C’est bien là l’enjeu de toutes nos missions : accueillir le Saint Esprit de Dieu. Quel est le sens du don que tant et tant de fidèles font et continuent à faire ? Comment vais-je porter leur don dans ce qu’il y a de meilleur ? L’offrande de soi, le sens que nous donnons à notre vie, savoir pourquoi nous vivons… c’est tout cela aussi donner.

Intervention de Sylvain Guillebaud, secrétaire général adjoint de la CEF (extrait)

Tout est pastoral dans ce que nous vivons. Faire vivre nos prêtres, c’est pastoral ! Le Canon n°222 nous dit ceci : « Les fidèles sont tenus par l’obligation de subvenir aux besoins de l’Église afin qu’elle dispose de ce qui est nécessaire au culte divin, aux œuvres d’apostolat et de charité et à l’honnête subsistance de ses ministres. Ils sont aussi tenus par l’obligation de promouvoir la justice sociale et encore, se souvenant du commandement du Seigneur, de secourir les pauvres sur leurs revenus personnels. »

Les jeunes représentent un enjeu particulier au vue de l’augmentation de catéchumènes et de confirmands. Comment répondre à leurs attentes et comment les sensibiliser à la vie matérielle de l’Église ? Nous devons prendre soin des uns et des autres, les ressources en font partie. Nos bénévoles les plus actifs devraient être les premiers ambassadeurs ! Alors que la moyenne d’âge de nos donateurs est de 70 ans, c’est intéressant de travailler sur la tranche d’âge 35-60 ans.

Je me réjouis de cette question des jeunes et du don. Les jeunes que nous recevons en Eglise sont les mêmes jeunes que nous croisons dans la société. Trois jeunes sur dix s’engagent dans une association. Beaucoup d’entre eux ont pris l’habitude de donner de manière dématérialisée, par leur téléphone portable. Ces jeunes ont besoin de savoir pourquoi ils donnent, à quoi les dons vont servir. A noter que le premier don qu’ils réalisent n’est pas financier mais un don de temps.
Père Julien Dupont
Délégué national à la pastorale des jeunes et jeunes pros
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