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Messe d’action de grâce pour la présence des sœurs Augustines à Guingamp

Alors qu’était célébré le même jour le Dimanche de la santé et de prière pour les malades, une messe d’action de grâce présidée par Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, s’est vécue dimanche 7 février 2021 en la basilique Notre-Dame de Bon Secours pour le départ des sœurs Augustines de la miséricorde à Guingamp. Autant dire que l’émotion était forte dans l’assemblée qui a voulu remercier les huit dernières religieuses présentes dans la communauté de Kerprat en Ploumagoar. En effet, Kerprat a souvent été le lieu des rassemblements paroissiaux, étant le seul lieu ecclésial de la paroisse capable d’accueillir des groupes importants, retraites de profession de foi, préparation au mariage, formations. L’accueil des sœurs était apprécié de tous.

Histoire des Soeurs Augustines de Kerprat

En 1676, six religieuses de la communauté de Tréguier viennent s’installer à Guingamp. En 1699, c’est la construction du monastère, l’actuelle mairie de Guingamp. Les religieuses sont hospitalières tout en ayant une vie communautaire conventuelle rythmée par la prière. « On n’arrêtait pas. On travaillait à la dure, on portait tout à bras. On a vécu l’évolution du métier d’infirmière mais aussi de la société. La prière et la vie en commun encadraient le service à l’hôpital. »

A Kerprat, il y eut, entre 1920 et 1978, un orphelinat, tenu par des sœurs franciscaines. En 1983, 23 religieuses de la Congrégation des Augustines de la Miséricorde de Jésus quittent l’hôpital pour rejoindre Kerprat, qui devient une maison de retraite pour les sœurs et une maison d’accueil pour d’autres. La maison s’adapte aussi pour recevoir des personnes en difficulté et reçoit un grand nombre de rencontres pastorales.

Les paroisses du diocèse de Saint-Brieuc disent au-revoir aux sœurs le dimanche même de prière pour les malades et pour la pastorale de la santé.  Dans son message pour la journée mondiale des malades, le pape François dit ceci : « Une société est d’autant plus humaine qu’elle prend soin de ses membres fragiles et souffrants et qu’elle sait le faire avec une efficacité animée d’un amour fraternel ».

Dans son mot d’accueil au début de la messe sœur Clémence s’est adressée aux religieuses de Kerprat en ces termes : « La mission n’est pas terminée. Vous rejoignez d’autres communautés pour continuer le service jusqu’au bout dans la mesure de vos forces. Vous êtes des femmes de compassion, de fraternité avec le plus fragile et cela reste votre mission. Donc l’heure n’est pas à la résignation, ni au regret, ni à la nostalgie. L’heure est à l’ouverture de nouvelles perspectives, à l’aventure continuée avec Dieu dans l’espérance. C’est dans cette assurance que nous rendons grâce au Seigneur avec vous et lui demandons la force de continuer le chemin, afin que nous demeurions ensemble des témoins de l’amour inlassable de Dieu pour toute l’humanité qu’Il veut sauver. »

Homélie de Mgr Denis Moutel

[ Extraits ]

Dans ce temps de l’épreuve de la pandémie, c’est une mission pour nous tous : quand tout nous sépare, nous ne pouvons pas renoncer à la proximité. La parole qui dit bonjour, la parole qui encourage ou qui atténue une solitude, c’est toujours à l’ordre du jour.

Jésus ne limite pas son message à quelques uns. D’abord il est dans la maison de Simon-Pierre. Puis il rencontre la ville entière. Enfin il choisit de partir vers d’autres villages et il demande à ses disciples de faire de même.

« Partir vers d’autres villages », c’est l’objectif de la mission. Nous ne pouvons pas rester seulement entre nous si nous avons reçu l’Évangile. Ce fut l’itinéraire des sœurs. La miséricorde est un beau mot pour dire ce mouvement du cœur qui consiste à sortir de soi pour aller vers les autres. La miséricorde est un pilier qui soutient la vie de l’Église, c’est une attitude profonde qui nous conduit à nous adresser toujours aux autres avec douceur, tendresse, volonté de pardon

J’ai eu ce témoignage de miséricorde, vendredi, de jeunes de 6e, qui se préparaient à la première communion à Dinan. Je leur demandais : « Est-ce qu’il vous arrive de vous disputer ? » Il y eut une réponse positive, un oui unanime. Alors je continuais : « Comment faites-vous ? » L’une d’elle me dit : « Moi j’écris sur mon carnet, le soir, ce que j’ai sur le cœur, ça m’apaise ». Et une autre ajoute : « Quand je vois ce qui est méchant dans ce que j’ai écrit, je mets à la poubelle ».

Je vous dédie cette histoire, mes sœurs. Dieu regarde avec bienveillance l’œuvre accomplie ici, il retient tout ce qui est bon et il continuera ce qu’il a commencé. Que votre cœur soit en paix. Et nous, nous rendons grâce et nous prions aussi pour que, d’une manière ou d’une autre, le feu la miséricorde continue d’embraser d’amour des cœurs disponibles.

Outre sœur Clémence, supérieure générale des Augustines de la Miséricorde, et sœur Agnès Stéphan, déléguée épiscopale à la Vie Religieuse, le député Yannick Kerlogot et le maire de Ploumagoar Yannick Échevest étaient présents. Ce dernier leur a remis la Médaille de la Ville « pour tout le travail accompli auprès des plus démunis et des malades ». En effet, leur action, pendant quelque 350 ans, a consisté à prendre en charge malades et démunis. Elles ont assuré pendant des années l’hébergement d’urgence de personnes fragiles, et, jusqu’à 2018, d’adultes handicapés. Le père Guy Marzin, curé de Guingamp, a remis à chaque religieuse une statuette de Notre-Dame de Bon Secours, patronne de Guingamp. Cela leur gardera un contact avec leur période guingampaise, avant qu’elles rejoignent leurs nouvelles communautés fin mars à Gouarec et à Morlaix.

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