Nouvelles du Père Xavier de Guibert parti en mission au Brésil

Dans une lettre adressée aux paroissiens guingampais fin août, le Père Xavier de Guibert raconter son début de mission pastorale au Brésil.

« Chers paroissiens, parents et amis,

« Voici quelques Nouvelles de ces 3 derniers mois.  La saison des pluies s’en est allé, la saison sèche est arrivée et avec elle le soleil et la chaleur. Cependant, ici a Poranga nous sommes sur un plateau à 700m d’altitude. Le climat est plus agréable, surtout moins chaud que dans la plaine. Dans le Nord-Est du Brésil, la fin du mois de juin est l’occasion de célébrer les 3 fêtes « Juninas » : le 13 juin, fête de Saint Antoine ; le 24 juin, Nativité de St Jean-Baptiste ; et le 29 juin, fête de Saint Pierre. Cette tradition est très ancienne. Au soir de chacune de ces fêtes, on allume un grand feu (fogueira) devant chaque maison. C’est aussi la coutume ce jour-là de choisir un parrain et une marraine de « fogueira ». Et comme souvent, à la dimension religieuse se mélange la fête païenne : le feu est l’occasion de faire griller la viande et manger en famille et entre voisin.

« Au Brésil et en particulier dans le Nord-Est, les fêtes patronales sont très importantes. Elles correspondent à nos Pardons Bretons. Les gens se réunissent chaque soir pendant 9 jours pour célébrer le saint Patron de la chapelle. Le prêtre vient le jour de la fête pour célébrer les baptêmes et éventuellement les mariages de la communauté. Du 15 au 25 juillet, c’était la fête de l’Eglise Matriz (Mère) de Poranga. Fête de La Sainte Famille, célébrée normalement après Noël. A la fin de la fête, on organise un « leilão », sorte de vente aux enchères au bénéfice de la paroisse. Cette année le thème de la fête était « En famille, avec Jésus, Marie et Joseph, se laisser habiter par la parole de Dieu ».

« Ces dernières semaines plusieurs personnes sont venus prendre quelques jours de prière à la maison. Ces visites permettent de vivre des moments d’échange et de prière avec les retraitants. Les gens qui viennent sont surtout touchés par le silence et la beauté du lieu. Certes, l’église en pierre ne rivaliserait peut être pas avec les chapelles bretonnes du pays de Guingamp, mais elle est quand même plus belle que les banales chapelles en briques que l’on trouve partout dans les communautés rurales souvent construite avec les moyens limités de la communauté.

« Dans l’idéal, les communautés de bases ont l’intérêt de donner aux laïcs une vraie responsabilités dans leur communauté et aussi de permettre à des communautés rurales éloignées de garder une vitalité religieuse quand le Prêtre ne vient que quelques fois dans l’année, mais dans la pratique, il faut reconnaître que ça n’est pas si simple que cela. Les deux grands défis pour les communautés de base sont d’une part la formation (humaine et spirituelle) des animateurs de communauté ; et aussi chercher une meilleure intégration des communautés de base dans la vie paroissiale et diocésaine.

« Cette semaine je suis allé célébrer la messe dans un petit village d’une dizaine de maisons. C’était très émouvant car c’était la première fois qu’il y avait la messe à cet endroit. Ce n’est pas encore une communauté organisée, mais ce sont les personnes elles-mêmes qui ont souhaité qu’il y ait la messe. Il y avait beaucoup d’enfants très curieux, qui n’avaient jamais vu un prêtre en aube et assisté à une messe de leur vie. Du coup, nous allons essayer de faire un groupe de caté, mais la difficulté est de trouver une personne capable de les accompagner qui n’habite pas trop loin. Pour terminer, voici aussi des nouvelles de la communauté des « amis de Jésus » qui accueille des personnes avec un handicap mental. La joie de vivre, les moments de partage, de prière, de fête, les célébrations… est ce qui marque le plus les gens qui passe à la communauté.

« En plus des questions humaines, viennent se greffer les problèmes administratifs : tenir une comptabilité des recettes et dépenses, respecter les contraintes sécuritaires inhérentes aux maisons d’accueil comme la nôtre. Nous n’avons ni la compétence ni le temps pour gérer tout cela. Nous avons demandé à la Caritas (Secours catholique local) de nous accompagner et nous soutenir dans ces démarches, ce qu’ils ont accepté de faire. Par les médias, nous entendons parler de ces pays d’Europe où les gens manifestent dans la rue pour rester libres d’être vaccinés ou pas. Ici c’est un débat qui n’existe pas. Tout le monde attend avec impatience de recevoir le vaccin et se font même prendre en photo pour immortaliser ce moment tant attendu. La situation de la pandémie s’améliore nettement.

« J’espère que vous allez bien, que beaucoup peuvent profiter de l’été pour prendre un peu de repos et visiter amis et familles. Que le Seigneur vous bénisse et vous donne la joie et la paix. »

Père Xavier