Rentrée des chefs d’établissement de l’Enseignement catholique des Côtes d’Armor
Mardi 26 août 2025, les chefs d’établissement de l’Enseignement catholique privé des Côtes d’Armor ont officiellement fait leur rentrée scolaire. A l’invitation de la Direction diocésaine de l’Enseignement catholique, ces derniers ont vécu une journée autour de deux thèmes : celui de « la Maison sûre », et celui du « pilotage dans l’incertitude ».
Photos de la rentrée des chefs d'établissement
Intervention de Philippe Gerbel, directeur diocésain
« ‘La Maison sûre’, c’est faire de nos établissements des maisons sûres pour tous ceux qui y vivent », explique Philippe Gerbel, directeur diocésain. « On pense bien évidemment aux élèves ! Mais l’objectif ne sera atteint que si la maison est également sûre pour les adultes qui y travaillent, y compris le chef d’établissement. Si on essaye de relier les deux thèmes d’année, cela revient à construire une Maison sûre malgré un pilotage dans l’incertitude. » Incertitudes de la baisse démographique, des difficultés économiques, du contexte politique… qui peuvent conduire au risque dépuisement professionnel. « Aujourd’hui, nous ne pouvons pas nier ces réalités ou les penser éloignées de nous. Je vais prendre deux exemples concrets : pour la première année, deux écoles du diocèse font leur rentrée sans chef d’établissement, sans qu’on en ait trouvé. Il s’agit de l’école Saint-Georges de Gouarec, et l’école du Sacré-Cœur d’Éréac. Pourtant, je ne veux pas fermer ces écoles ! », a souligné avec force Philippe Gerbel. « A Éréac, il n’y a pas d’école publique, nous sommes la seule école de la commune. Notre rôle est encore plus fondamental. A Gouarec, il y a une vraie place de l’enseignement catholique. Je ne me vois pas aujourd’hui fermer cette école dans ce lieu où, avec les Sœurs Augustines, nous sommes une présence d’Église. » Une mission d’administrateur a été confiée à deux membres de la Direction diocésaine de l’Enseignement catholique. Le projet appelé à être élaboré sont des directions « multisites » à travers de nouvelles façons de travailler.
Ce dernier a rappelé l’article 42 des Statuts de l’Enseignement catholique dit ceci : « ‘Par l’ensemble de ce qui la constitue, l’école catholique est au service de la dignité humaine et de la cohésion de la société. Elle contribue largement à humaniser toujours plus la famille des hommes et son histoire’. Cela n’a de sens que si nous n’oublions pas ce pourquoi nous sommes là : l’annonce de l’Évangile. » Philippe Gerbel a témoigné personnellement avoir constaté cet été la présence de jeunes familles dans des paroisses rurales. « J’ai mis cela en lien avec les catéchumènes plus nombreux mais aussi des jeunes davantage présents lors des célébrations de la Semaine Sainte ou du Mercredi des Cendres. Je me suis posé cette question : où ces familles mettent-elles leurs enfants à l’école ? Soyons attentifs à l’annonce de l’Évangile car ce sont des familles qui souhaitent pour leurs enfants que l’Évangile soit annoncé et vécu au sein de l’établissement scolaire. Oui, il nous faut faire l’accueil de tous mais il nous faut aussi assurer notre mission d’annonce de Jésus. »
"Les jeunes générations demandent du sens"
Cette année, était invité à la rentrée des chefs d’établissement de l’Enseignement catholique en Côtes d’Armor Stéphane Drobinski, directeur général de la CCI* Nantes Saint-Nazaire et de la CCI Pays-de-la-Loire. (*Chambre de commerce et d’industrie)
« Nous parlons de ‘piloter dans l’incertitude’, je préfère parler de ‘manager autrement’. Je considère que dans les organisations quelles qu’elles soient, la valeur est faite des femmes et des hommes qui composent l’entreprise », a-t-il expliqué aux chefs d’établissement en introduction. « Pour moi, le management est au cœur du pilotage dans cette fameuse incertitude. Le lendemain n’est jamais ce qui s’est vécu la veille. » Stéphane Drobinski a insisté sur le fait que le monde est en profonde mutation où l’incertitude règne : incertitude économique et géopolitique, crise climatique et énergétique, impact de l’IA, attente des nouvelles générations… « On est dans un monde qu’on appelle ‘VUCA’ (volatility, uncertainty, complexity, ambiguity). Volatilité car le monde change très vite, imprévisibilité car il y a une difficulté à planifier dans la durée, complexité par la difficulté à comprendre le monde et ses évolutions, et ambiguïté par les signaux parfois contradictoires. » Ce dernier a insisté sur le fait que « si nous ne partageons pas avec nos équipes et nos collaborateurs, nous ne pouvons pas comprendre les attentes. »
Stéphane Drobinski a mis en parallèle son activité avec celle de l’Enseignement catholique, constituées de missions avec un sens profond. « Vous avez à enseigner et à faire grandir des jeunes. Cette vocation est extrêmement forte et on peut faire beaucoup avec. Les jeunes générations demandent du sens et du participatif. Pour moi, c’est vraiment essentiel. Nous les avons vus arriver avec des demandes différentes, avec la recherche du sens et du participatif. C’était vrai avant mais, je pense, de façon beaucoup moindre. » Celui-ci a rappelé quelques leviers à actionner face à l’incertitude : « il faut que nous ayons un cap, une direction même si le chemin évolue. La résilience, c’est accepter l’imprévu comme une donnée normale. » Il a aussi insister sur le fait que « tout collaborateur a le droit d’essayer et d’expérimenter » tout en restant connecté aux réalités du terrain et sur l’importance de s’appuyer sur ses équipes en toute confiance, moteur de l’organisation.
Ils sont dans la belle apparence extérieure d’une vie droite et juste, tandis que l’intérieur de leur cœur est peut-être loin de Dieu, loin des autres, vide de bonté. Le plus bel établissement scolaire pourrait donner l’illusion d’une belle apparence si n’apparaissait pas l’engagement de chacune et de chacun par le cœur. Il nous faut passer sans cesse de l’extérieur à l’intérieur, de l’extérieur d’une belle façade à l’intérieur d’une communauté vivante qui vit non pas de l’application automatique du règlement mais de l’engagement avec l’intelligence et le cœur. […]
Nous ne sommes jamais seuls quand il s’agit d’être envoyés pour la mission. « Apôtre », cela veut dire « envoyé pour la mission ». Il s’agit pour nous de donner, de se donner. Exercer la mission de chef d’établissement, d’animateur pastoral, de directeur diocésain, de diacre, de prêtre, d’évêque, c’est toujours se donner en écoutant, en entraînant, en réconfortant, en unifiant, en se mettant en peine pour les autres, en vivant la mission sous la forme du don.
Cela nous situe au cœur de notre baptême, dans ce lien au Christ… Servir avec les qualités qui sont les nôtres, les charismes de chacune et de chacun dans les dons que l’Esprit Saint donne à ceux qui répondent au Seigneur. Soyons heureux de rendre grâce pour tous les dons reçus.
de l’Enseignement catholique des Côtes d’Armor

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