Visite pastorale sur la communauté pastorale Plestin-Ploumilliau-Plouaret
Du 25 au 29 janvier 2023, Mgr Denis Moutel – évêque de Saint-Brieuc et Tréguier – était en visite pastorale de la communauté pastorale Plestin-Ploumilliau-Plouaret. Après une visite d’une ferme à Plouaret et à Trémel, ce dernier a également rencontré les maires des dix-sept communes que compte la communauté pastorale. Mgr Denis Moutel a aussi rencontré les équipes pédagogiques et les élèves d’écoles catholiques privées du Trégor, un Ehpad congréganiste, mais aussi les équipes paroissiales investies dans le patrimoine, la catéchèse ou encore les funérailles. Zoom sur la journée du jeudi 26 janvier.
Ce sont des journées durant lesquelles l’évêque visite son diocèse. C’est l’occasion, pour chaque évêque, de maintenir un contact avec les membres du peuple de Dieu. Ces visites ont pour but d’aller à la rencontre des chrétiens pour encourager, découvrir, partager avec ceux qui ont mission d’annoncer la Bonne Nouvelle. Elles ne concernent pas uniquement les catholiques, l’Eglise étant en lien avec les réalités sociales et avec ce qui fait la vie, le quotidien de chacun. L’évêque doit accomplir sa visite en étant animé d’une charité pastorale qui le fait apparaître comme le principe et le fondement visible de l’unité de l’Eglise particulière.
Deux écoles du Trégor visitées
Durant une matinée, les élèves des écoles Saint-Louis de Plouaret, et Notre-Dame de Ploumilliau ont reçu Mgr Denis Moutel ; l’occasion de lui poser des questions sur sa mission.
- Comment devient-on évêque ? Faut-il faire beaucoup d’études ?
J’étais prêtre à Nantes, j’enseignais alors le catéchisme, je célébrais la messe et j’œuvrais en aumônerie auprès des jeunes. L’évêque m’avait demandé également d’être son bras droit, son aide. Un jour, le représentant du Pape en France – qu’on appelle nonce apostolique – m’a appelé pour me demander si j’acceptais de devenir évêque du diocèse de Saint-Brieuc. Il m’a demandé si j’avais la force d’accomplir cette mission, si j’étais en bonne santé et courageux. Ce ne sont pas tellement les études qui comptent pour devenir évêque, même si c’est important, mais surtout avoir du cœur. Il faut aimer les gens.
Quand j’ai appris cette nouvelle, j’ai d’abord été surpris. J’ai pris le temps de la réflexion pendant 24h, puis j’en ai parlé à mon conseiller spirituel. Je me suis demandé si j’étais à la hauteur. Je me suis dit que si on me le demandait, c’est qu’on pensait que j’étais capable. C’est important que vous vous disiez cela aussi, il faut avoir confiance en vos parents, en votre maîtresse quand ils vous disent que vous êtes capables.
- Comment reconnaît-on un évêque ?
Cela dépend si je célèbre la messe ou si je suis à l’extérieur de l’église. Ici, j’ai une croix pectorale qui repose sur le cœur. J’ai également un anneau qu’on appelle « anneau épiscopal » que je porte à l’annulaire droit. Quelle est sa symbolique ? C’est important d’y réfléchir. Les mariés mettent aussi un anneau qu’on appelle une « alliance » à l’annulaire gauche. Mon anneau représente une alliance avec vous qui dit que l’amour porté aux gens n’aura pas de fin. Durant la messe, j’ai aussi une mitre. Je l’appelle mon « chapeau de lumière » car l’évêque est chargé de montrer qu’on reçoit de la lumière de Dieu qui nous aime, qui nous fait connaître le sens de toute chose et de la vie. Durant la messe, j’ai une crosse. Qui a également une crosse ? Les bergers ! Ils ont un bâton pour s’appuyer, pour aller chercher les brebis égarées, pour rassembler le troupeau. C’est aussi cela le sens de la crosse d’un évêque.
- Comment se déroule une journée type d’un évêque ?
Aujourd’hui, je suis avec vous. Cet après-midi, nous allons visiter des personnes âgées de l’Ehpad à Plestin-les-Grèves, avant de rencontrer des paroissiens ce soir. C’est une journée particulière de visite. Les autres jours, je me lève à 6h, je me prépare et je vais prier à la crypte de la Maison Saint-Yves, à Saint-Brieuc. Je reçois des personnes pour évoquer leur mission, je peux être également invité à bénir une école, je réponds à des courriers, je prépare une homélie pour le dimanche… Ma mission consiste avant tout d’aimer les gens, les rencontrer, les écouter, mais aussi les encourager dans leur travail.
Je travaille en collaboration avec les prêtres, les diacres, les laïcs en mission, les directeurs de l’Enseignement catholiques… Avec tous ceux qui sont en responsabilité au sein de l’Église catholique en Côtes d’Armor. Mais je ne rencontre pas que des chrétiens, mais aussi par exemple les maires des communes, j’écoute leurs projets et leurs difficultés. On ne parle pas de la foi mais de leurs responsabilités civiles. Je rencontre également des musulmans, ils ont la foi mais ne sont pas chrétiens.
- Êtes-vous heureux dans le diocèse de Saint-Brieuc ?
Oui ! Ce n’est pas une évidence, c’est une confiance. Si on est parfois malheureux, il faut se demander quoi faire pour être heureux. On peut avoir des raisons d’être malheureux mais il y a une recette qui marche toujours, il faut essayer de donner de l’amour à son prochain et de la bonté à son voisin. Il faut s’efforcer de sourire, c’est contagieux de sourire.
Photos de la journée du 26 janvier
A la rencontre de l'Ehpad Notre-Dame
Durant l’après-midi, Mgr Denis Moutel a rencontré la direction, le personnel et les résidents de l’Ehpad Notre-Dame, à Plestin-les-Grèves. L’occasion également d’un échange avec les Filles du Saint-Esprit présentes au sein de l’établissement congréganiste.
« Le sens d’une visite pastorale d’un évêque, c’est se rapprocher et écouter. Il y a une grande cohérence d’être dans une école le matin et une maison pour personnes fatiguées l’après-midi. Il m’est important de descendre pour me mettre à la bonne hauteur : descendre dans son cœur, dans son attention, dans ses représentations pour bien écouter la voix et les expressions de chacun », explique l’évêque de Saint-Brieuc et Tréguier au personnel. « Le plus beau cadeau c’est quand il y a un mot ou un sourire donné. C’est ce qui vous est demandé au quotidien, dans un monde où tout va très vite, dans une société d’efficacité et de productivité. Vous avez un mouvement du cœur à faire, à être dans l’attention de l’autre. La valeur travail, c’est quand on y met du cœur, quand vous mettez en œuvre ce qu’il y a de meilleur de l’humanité. Votre travail est bien plus qu’un travail, c’est le sentiment qui m’habite. Ici, vous vivez le mystère de la personne humaine. Le plus beau est à l’intérieur : si on oublie cela, la société perd sa richesse et son âme. »
« Les personnes que l’on soigne nous apporte aussi. Nous sentir utile est réconfortant », souligne en retour une aide-soignante. « La mixité entre religieuses et laïcs à la Maison Notre-Dame contribue à la convivialité sur place. Bien sûr, nous manquons de personnel et de moyens, cependant il y a un esprit ici qui tient au caractère des personnes qui y travaillent et à l’histoire du lieu », rajoute un docteur.
A la rencontre des Filles du Saint-Esprit
Lors de la rencontre avec les religieuses présentes au sein de l’Ehpad Notre Dame, certaines ont témoigné de leur engagement au sein de la Mission Universelle vécue à l’étranger, puis à Plestin-les-Grèves. « J’ai longtemps été missionnaire dans le sud de la Hollande, je suis arrivée dans la communauté l’année dernière. Ici, je porte la communion, je rends visite. Rendre visite, cela demande d’être à l’écoute, en fraternité », explique Sœur Marie-Ange.
« Quelle est votre espérance pour le diocèse ? », le questionne Sœur Marie-Thérèse. « La première chose que je dis pour encourager les personnes dans l’espérance, c’est que le Seigneur est dans la barque de Pierre, il est le premier dans la mission, il n’abandonne pas sa famille. Mais cela ne suffit pas, il nous faut nous mettre en marche, par exemple avec la Cousinade qui a eu lieu en octobre 2021 à La Ville Davy », a répondu Mgr Denis Moutel. « Ce qui me donne beaucoup d’espérance aussi, c’est le Village Saint-Joseph (Plounévez-Quintin) qui accueille sans condition. A Saint-Brieuc, à la Maison Saint-Yves, nous avons voulu un espace pour les familles en difficulté. A l’Escale Familles, on y vient se reposer et partager l’amitié. »
L’évêque de Saint-Brieuc et Tréguier a également redit sa joie d’avoir ordonné trois prêtres en juillet dernier, mais aussi d’avoir visité fin 2022 le Bénin et le Togo qui ont des liens privilégiés avec le diocèse de Saint-Brieuc par l’accueil de prêtres Fidei Donum.
Extraits de l'homélie de Mgr Denis Moutel
Au terme de les différentes rencontres réalisées au sein de l’Ehpad Notre-Dame, Mgr Denis Moutel a célébré l’eucharistie dans la chapelle de l’établissement congréganiste.
« Ce soir, je suis heureux d’éprouver un sentiment de paix. Dans l’Évangile de Saint Luc, Jésus envoie les apôtres sans bourse, ni sac, ni sandale, cela nous dit qu’il ne faut pas trop s’alourdir, s’encombrer. Une sœur m’a demandé tout à l’heure mes raisons d’espérer. Chères frères et sœurs, nos ressources, les moyens de la mission, c’est le don de Dieu, c’est ce que le Seigneur donne jour après jour. C’est lui qui nous donne le courage d’annoncer son Évangile, de mettre notre confiance en lui quelque soit nos pauvretés, nos fatigues, nos difficultés.
« Ce n’est pas l’Esprit de peur que Dieu nous a donné mais l’Esprit de force, d’amour et de pondération. Nous n’avons rien d’autre que l’Esprit Saint et la multitude de ses dons pour porter de bons fruits. Dans la prière du Notre Père, nous demandons le pain de chaque jour. Bien sûr, c’est le pain qui nourrit nos corps et nos existences, mais c’est le pain de l’amour et de la vie du Christ qui nous est donné dans l’Eucharistie. Nous sommes ainsi fait que nous avons envie parfois de faire des provisions, de prendre du pain pour aujourd’hui, mais aussi pour demain et après-demain. Dans la prière du Notre Père, nous disons ‘Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour’. Nous vivons notre foi chaque jour, nous demandons au Seigneur de nous donner ce qu’il faut pour ouvrir son cœur. »
A la rencontre des paroissiens
Au terme de la journée du 26 janvier dernier, Mgr Denis Moutel est allé à la rencontre des paroissiens de la communauté pastorale Plestin-Ploumilliau-Plouaret.
« Il faut d’abord reconnaître et se réjouir sur ce qui est beau et bon sur notre paroisse. C’est dans les moments de fragilité que la charité doit se manifester. Nous devons trouver les mots pour faire comprendre aux nouvelles personnes qu’elles sont capables pour telle ou telle mission. Nous devons nous efforcer d’être dans la conversion et dans l’écoute », a-t-il appelé les paroissiens à l’espérance. « Les célébrations de la Parole sont des célébrations missionnaires. Invitons-y des personnes éloignées de l’Église, par exemple ! », a-t-il suggéré. « Nous ne devons pas voir la célébration de la Parole comme une messe au rabais. Nous sommes tous baptisés, c’est ensemble que nous devons proposer et imaginer. »
L’abbé Jean-Marc L’Hermitte, curé de la communauté pastorale Plestin-Ploumilliau-Plouaret. a rappelé la tenue d’une assemblée paroissiale le 12 mars prochain à Ploumilliau. « Cette assemblée nous permettra de nous retrouver, de rassembler nos trois paroisses. Notez bien cette date dans votre agenda ! »
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