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Vœux 2025 de Mgr Denis Moutel

Vœux de Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, à la Maison diocésaine Saint-Yves (Saint-Brieuc), lundi 6 janvier 2025.

Vœux de Mgr Denis Moutel prononcés à la Maison diocésaine Saint-Yves de Saint-Brieuc, le 6 janvier 2025.

Ces vœux que je vous présente en raison de ma responsabilité, je ne souhaite pas en faire un exercice imposé où il suffirait de dire des choses convenues, des promesses incertaines ou des résolutions trop ambitieuses, finalement si j’ose dire des vœux pieux.

Des cousins m’ont répondu récemment : « à notre tour, nous te souhaitons une bonne année 2025, selon tes vœux ». Selon tes vœux, la formule est assez juste et appelle effectivement notre désir et notre engagement, là où personne ne peut choisir à notre place.

On dit qu’un jour un homme avait rêvé du paradis et cela ressemblait à un grand magasin. Une hôtesse auréolée annonçait : « ici, chacun trouvera ce que son cœur désire. » L’homme avança, très curieux ; un ange vint l’accueillir. L’homme lui dit : « je voudrais la paix et la bonne entente sur la terre ! » « Ami, répondit l’ange, avec un sourire radieux, ici, nous ne vendons pas les fruits, mais nous donnons la semence que vous pourrez cultiver ! »

Voici donc les vœux, comme des semences à cultiver, comme autant d’attitudes et d’engagement de soi qui peuvent émerger chaque jour de cette année. C’est bien le moment dans ce jubilé de l’Espérance.

1. Je propose alors ces semences de vie d’abord pour vous et pour tous ceux qui vous sont chers. Ne manquez pas de cultiver ce jardin de vos racines, de votre demeure où l’amour circule, jour après jour. Prenons soin des liens qui nous unissent à ceux que nous aimons. Espérons pour cela la santé et le courage d’accomplir quelques-uns de nos désirs les plus chers avec nos proches. Recherchons aussi la paix intérieure et l’ouverture du cœur qui nous font regarder et rencontrer les personnes au-delà de nos horizons familiers.

Voici un petit conseil de sagesse du psaume 33, 13-15 : Qui donc aime la vie ? Qui désire les jours où il verra le bonheur ? Garde ta langue du mal et tes lèvres des paroles perfides. Évite le mal, fais ce qui est bien, poursuis la paix, recherche-la. « Vivre, ce n’est pas rêver une existence idéale, mais accueillir et assumer celle qui nous est donnée pour en faire une œuvre originale et féconde. »

2. Je voudrais accueillir ces semences de vie également pour le monde, pour notre pays. Nous savons bien que nous manquons globalement de perspectives, de visions et de chemins concrets de solidarité. Alors je forme avec vous le vœu que nous puissions recevoir des décideurs qui voient plus loin que le bout de leur nez, c’est-à-dire leur prochaine élection. Mais il ne suffit pas d’attendre cela des autres. C’est dans toutes nos rencontres que l’appel de la vie peut s’insinuer et ouvrir des brèches, rafraîchir et réchauffer, nous tirer vers le haut.

C’est pourquoi j’aime reprendre ces quelques vers que Jean Le Rétif nous a confiés dans ses vœux, en forme d’appel : « Acceptons de nous rencontrer, de nous parler et de nous écouter pour devenir inventeurs d’un monde de veilleurs. » Merci, Jean.

3. Ces semences de vie pour le paradis, je les propose enfin à l’Église, à notre Église diocésaine. A vous tous, bénévoles et salariés, chacun suivant sa vocation et sa mission, je veux exprimer d’abord ma profonde gratitude pour tout ce que vous cultivez et faites grandir sans bruit car « l’herbe qui pousse fait moins de bruit que les murs qui s’écroulent ».

Je souhaite que nous recherchions toujours le sens de ce que nous faisons, la finalité pastorale qui est portée dans nos travaux les plus quotidiens. Je souhaite que chacune et chacun puisse participer au bien recherché par tous pour le service de la mission.

Je souhaite que nous portions particulièrement notre attention vers ceux que le pape François mentionne dans sa lettre d’introduction au jubilé : les jeunes et les personnes âgées, les fidèles et ceux qui sont loin, les personnes qui souffrent ou manquent de moyens.

Je souhaite que nous puissions aborder avec confiance les changements importants de cette année : nous remercierons chaleureusement Loïc, notre économe, et nous accueillerons, le 17 février, Monsieur Olivier Grand. D’autres aussi changeront de mission ou entreront en retraite. Qu’ils comptent toujours sur notre amitié et notre soutien.

A tous les croyants, je souhaite d’avoir l’attitude des bergers de Bethléem et de la Vierge Marie. Devant ce qui est arrivé ils s’étonnent et ils racontent. C’est dans l’évangile de Saint Luc : « Après avoir vu, les bergers racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. » (Luc 2, 17-19) Oui, tous ceux qui sont liés au Christ, qui L’aiment, qui Le suivent, savent qu’Il est la source véritable de leur espérance dans un monde difficile. Pour vivre la fraternité, pour inventer de nouveaux possibles, pour attendre activement de la paix, pour porter l’espérance d’une vie qui ne finit pas, nous avons besoin de nous ressourcer ensemble et de vivre des liens fraternels.

Je vous confie, pour conclure, ces mots d’un hymne du temps de Noël : « Vois, Jésus prend naissance pour toi qui commences d’ouvrir ton cœur et tes mains pour changer la vie de tes frères. Pour toi, Jésus prend naissance. »

Bon jubilé de l’Espérance.
Bonne et Sainte Année 2025 !

+ Denis MOUTEL
Évêque de Saint-Brieuc et Tréguier

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