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Le Mercredi des Cendres vécu auprès de la DDEC des Côtes d’Armor

En réunion au sein de la Maison Saint-Yves, à Saint-Brieuc, ce mercredi 14 février 2024, la Direction diocésaine de l’Enseignement catholique  (DDEC) des Côtes d’Armor a pu vivre en fin de journée la célébration du Mercredi des Cendres, premier jour de Carême. Une journée de travail « bien choisie puisque cela nous donne l’occasion de démarrer ensemble l’exercice du Carême, l’entraînement du Carême comme le disent certaines prières », a souligné en introduction de la messe le Père Mathieu Colin, prêtre accompagnateur de l’Enseignement catholique en Côtes d’Armor. « Nous nous mettons ensemble sous le regard de Dieu. Mettons aussi toutes les personnes qui nous sont confiées dans nos responsabilités. »

Mercredi des Cendres, premier jour du Carême

Durant la célébration, de la cendre est appliquée sur le front par le célébrant pour appeler les catholiques à la conversion, par le chemin de l’humilité. La cendre, c’est ce qui reste quand le feu a détruit la matière dont il s’est emparé. C’est l’image de notre pauvreté et notre fragilité. Tout en le marquant, le prêtre dit au fidèle : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». L’évangile de ce jour est un passage de saint Matthieu qui incite les fidèles à prier et agir dans le secret de leur cœur.

Homélie du Père Mathieu Colin

Notre façon de vivre dit quelque chose de Dieu, mais de quel Dieu ? Celui qu’on s’imagine ? Celui à qui on veut plaire ? Pour donner l’image d’un Dieu qu’on voudrait qu’il soit, on se cache derrière un masque et on devient l’hypocrite de l’Évangile du jour. C’est ça l’hypocrisie : se cacher derrière un masque, jouer un rôle. Dieu sera fier de moi car je fais un bel acte de charité, certes, mais je suis surtout fier de le faire savoir. Nous sommes là à mettre un filtre pour montrer à Dieu et aux autres une belle image de soi. Sous prétexte de témoignage, on met soigneusement la poussière sous le tapis. Le Carême, au contraire, la véritable conversion, ce serait plutôt de secouer le tapis, accepter parfois de ne pas valoir beaucoup plus que cette fine poussière. Mais ce n’est pas grave car Dieu nous dit d’aller vers Lui comme cela. Il est présent dans le secret, répète Jésus dans l’Évangile. Alors, à quoi ça sert de Lui cacher qui nous sommes ? Osons lui présenter aujourd’hui, et pendant ces quarante jours qui viennent, tout ce qui n’est pas glorieux dans nos vies, nos poussières. Dans la Genèse, c’est à partir de la poussière que Dieu crée l’être humain. Il ne pourra pas nous recréer dans la nuit de Pâques si nous ne Lui fournissons pas la matière. Le Christ est notre Sauveur, Il ne le sera vraiment que si nous Lui donnons quelque chose à transformer. Et c’est cette poussière-là qui est à transformer. […]

Saint Paul le dit : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu, acceptez que Dieu fasse quelque chose pour vous, que Dieu vienne vous relever. » C’est, je crois, le premier exercice du Carême : nous débarrasser de nos illusions sur nous-mêmes, nous présenter à Dieu en pleine vérité tels que nous sommes. Le deuxième exercice, c’est une conséquence de cela : il s’agit d’accepter Dieu tel qu’Il est, supprimer nos fausses images de Lui. L’enjeu de notre conversion est toujours de nous redemander sans cesse qui est Dieu. Nous découvrons dans la Parole de Dieu un Dieu vers lequel nous pouvons revenir, qui donne le Salut. Le Carême, avec Pâques, est le temps pour redécouvrir un Dieu qui vient prendre sur Lui nos laideurs, nos difficultés à avancer, un Dieu qui ne craint pas ce qui est faible, l’échec. Il l’a connu sur la Croix. Acceptons-nous un Dieu qui n’a pas honte de nous ? C’est nous qui avons peur du ridicule, de l’image que nous renvoyons. Mais Lui, Dieu, n’a pas honte de nous parce qu’Il nous l’annonce : « Voici maintenant le jour du Salut ». Nous ne sommes pas condamnés à rester le nez dans la poussière, dans notre poussière. Il nous sauve. C’est cela accepter un Dieu tel qu’Il est, qui agit pour nous parce que nous, nous ne pouvons pas tout, nous ne pouvons pas tout seul faire le ménage en nous. […]

Notre façon de vivre dit quelque chose de Dieu. Nous espérons témoigner de Lui à ceux qui nous entourent, et c’est notre mission. Dieu n’a pas craint de venir prendre notre humanité, de prendre sur Lui nos faiblesses sur la Croix et Il nous a sauvés. Ne laissons pas sans effet la grâce reçue de Lui comme le dit saint Paul. Notre témoignage, le seul témoignage, est de laisser voir l’action de Dieu, que de notre poussière Dieu en fait quelque chose, de notre poussière Il nous relève et Il nous sauve. Alors, encore faut-il d’abord se laisser faire, se laisser réconcilier. C’est ce que nous demandons particulièrement aujourd’hui. 

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