Rencontre avec le Père Serge Kougnandé, incardiné il y a quelques mois
Le 8 décembre 2023, le Père Serge Kougnandé, curé des paroisses de la communauté pastorale Notre-Dame des Sources*, était incardiné dans le diocèse de Saint-Brieuc. Deux mois après, nous sommes allés à sa rencontre comprendre comment il abordait désormais sa mission pastorale au sein de l’Église catholique en Côtes d’Armor. Ordonné au Bénin en 2009, et arrivé dans les Côtes d’Armor en 2015, le Père Serge Kougnandé fêtera le 25 juillet prochain ses quinze de prêtrise. (*Paroisse Notre-Dame de Châtelaudren, Paroisse Notre-Dame de Délivrance, Paroisse de Plaintel, Paroisse de Ploeuc-sur-Lié)
"J'aime profondément ce que je vis"
Depuis la célébration d’incardination, le 8 décembre 2023, « j’aborde différemment la mission. Je suis habité d’une joie de servir et rempli « d’une gratitude pour le clergé qui m’a accueilli dont je fais partie désormais », explique d’emblée le Père Serge Kougnandé. « Mgr Denis Moutel et son conseil m’ont fait confiance. Cette joie qui m’anime ravive ma vocation sacerdotale. » Ordonné dans le diocèse de Cotonou en 2009, le Père Serge Kougnandé est arrivé dans le diocèse de Saint-Brieuc en tant que prêtre Fidei Donum en 2015. « Aujourd’hui, je trouve une stabilité dans ce diocèse. Auparavant, je ne me projetais pas aussi loin comme je le fais désormais. Quand on est prêtre Fidei Donum, on pense forcément à l’après dans une nouvelle mission » au sein du diocèse d’origine. « Là, je me sens chez moi. Avoir été incardiné change mon rapport aux paroissiens, nous souhaitons construire ensemble. »
Le Père Serge Kougnandé n’a pas pour autant brisé les liens avec son diocèse d’origine. Rentré en famille pour les fêtes de fin d’année, ce dernier a échangé les bons vœux avec l’évêque du Bénin mais aussi a visité ses confrères et amis de sa promotion de séminaire. « J’accueille également sur la communauté pastorale Notre-Dame des Sources des prêtres africains en études en France. Il est important de garder des liens. Aujourd’hui, j’appartiens au diocèse de Saint-Brieuc mais je ne m’incarnadine pas en coupant les ponts », souligne-t-il. « Ici, nous avons un très beau territoire, très divers et sans climat rude. Je me suis incardiné dans les Côtes d’Armor parce que j’aime cette terre et que je souhaite continuer à mettre en place le projet pastoral. J’aime profondément ce que je vis. »
Ce dernier a témoigné des « très jolis mots reçus » de la part des prêtres bretons lors de son incardination au sein du diocèse de Saint-Brieuc. « Ils m’ont témoigné leur joie, ils ont prié pour moi. Je me suis senti accueilli, j’ai pu sentir l’enthousiasme des paroissiens. Mgr Denis Moutel a saisi toutes les occasions où j’étais présent pour témoigner de cette nouvelle : lors du conseil presbytéral, de l’assemblée diocésaine… Les gens sont heureux que je sois resté. » Lui qui parle avec pudeur de cet « appel très intime » à l’incardination en terre costarmoricaine… « La célébration d’incardination vécue le 8 décembre dernier m’a renouvelé, m’a ravivé dans la foi. »
"Donnons-leur ce qu'ils attendent !"
Désormais, le Père Serge Kougnandé souhaite poursuivre ses engagements pastoraux, « continuer à tisser des liens forts et être à l’écoute ». « Nous avons réussi à dépasser l’esprit de clocher, je m’en réjouis. Il existe un fort lien d’amitié et de fraternité » sur la communauté pastorale Notre-Dame des Sources, constate-t-il ; les paroissiens n’hésitant plus « à se déplacer facilement d’une paroisse à l’autre lors de rassemblements communautaires ». Le Père Serge Kougnandé souhaite poursuivre l’approfondissement du projet pastoral en lien avec les délégués pastoraux pour continuer « à construire l’humain et à bâtir des liens ». « Durant ces six années que je suis présent, on a appris à s’aimer. Quand je dois m’absenter, je ne m’inquiète jamais », assure-t-il.
Chaque année, est choisi un thème d’année pour la communauté pastorale entière. « Cette année, nous avons choisi ‘Artisans de paix’ qui sera décliné durant le temps de Carême, dans l’eucharistie… », précise le Père Serge Kougnandé. « Nous avons eu une prise de conscience il y a trois ans, nous essayons de ne pas nous éparpiller et nous gardons un cap grâce à ce thème d’année. » Ce dernier se félicite également que la communauté pastorale soit présente à la jeunesse. « Par exemple, au sein de l’établissement scolaire Jean XXIII, à Quintin, nous développons les parrainages. Je dois vraiment remercier les APS (adjoint en pastorale scolaire). » Projet à long terme travaillé avec les parents, cela permet de « garder les jeunes dans une dynamique pastorale en lien avec la paroisse », explique-t-il, ému. « Cette dynamique existe aussi à Ploeuc-sur-Lié. Un groupe de jeunes va partir prochainement à Rome ! Des paroissiens souhaitent les accompagner sur leurs deniers personnels. »
"Je rends grâce pour les richesses de la mission"
Celui qui se dit être « un curé heureux » se félicite de ces « belles petites pousses » qui témoignent de la vivacité du territoire. « Un jour, un papa m’a dit que sa fille souhaitait être baptisée, désormais elle veut poursuivre avec du catéchisme. Je constate aujourd’hui que les jeunes veulent s’investir dans l’initiation chrétienne, donnons-leur ce qu’ils attendent ! » A été alors initiées des messes en joie « pour tous ceux qui sont en périphérie, sur la formule des messes en famille », développe le Père Serge Kougnandé. « L’équipe de préparation est mixte, entre jeunes et personnes âgées. Ils font un travail extraordinaire. Les homélies sont parfois interactives par des questions que les paroissiens viennent poser à l’ambon. Ça rend la messe très vivante ! », sourit-il. « Les messes en joie rassemblent très largement, nous invitons les enfants en marche vers le baptême à y participer »… permettant ainsi aux jeunes familles de trouver leur place et proposer plus facilement des animations sur la paroisse.
Bien sûr, le Père Serge Kougnandé « pleure » le départ des jeunes diplômés qui partent faire leurs études ailleurs mais se dit « heureux qu’ils puissent continuer leur chemins de foi dans d’autres paroisses ». Attaché à la communauté pastorale de Notre-Dame des Sources qui l’a accueilli à son arrivée en terre bretonne en 2015, celui-ci témoigne « de la sincérité et de la fidélité des paroissiens. Le bénévolat est très marqué en France, j’ai tout de suite été frappé de cet engagement lorsque je suis arrivé. Je rends grâce pour toutes les richesses de la mission. »
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