Édito de Dominique Quinio, présidente des Semaines sociales de France :

En novembre 2019, l’acte 1 de notre rencontre des Semaines sociales de France, à Lille, nous avait permis de dresser le diagnostic des fractures qui fragilisaient notre tissu social, nos liens inter-générationnels, notre relation à l’environnement. Puis est survenue la pandémie du Covid-19, inédite dans les moyens sanitaires et économiques mis en œuvre pour la combattre. Une crise qui a, hélas, été très révélatrice des inégalités en matière de logement, d’éducation, de revenus de travail… La sortie de la pandémie est un défi immense. Comment ne pas créer de nouveaux fossés, entre générations par exemple : retraités épargnés économiquement par la crise, jeunes confrontés au chômage et au poids de la dette contractée ? Comment ne pas sacrifier l’environnement à la volonté de faire repartir vite l’économie ? Les catastrophes peuvent être des moments de transformations profondes, de nouveaux commencements.

Nous, Semaines sociales de France, voulons nous engager pour cette transformation. Malgré la complexité des sujets, malgré la faiblesse de nos moyens, nous croyons que chacun peut peser sur les événements : des intervenants, acteurs, experts et témoins nous en convaincront. Nous élaborerons et proposeront ensemble des pistes de solution ; nous les travaillerons en ateliers : nous les présenterons à ceux qui détiennent le pouvoir, les pouvoirs ; nous les interpellerons au cours de tables-rondes. Ces engagements doivent aussi être personnels : qu’allons-nous inscrire comme changement dans le quotidien de nos vies ? « Puiser à cette source vivante qu’est la pensée sociale de l’Église pour apporter en croyants, en dialogue avec d’autres, une contribution capable d’ouvrir des chemins d’espérance ». La citation rappelée dans les conclusions de Lille, plus que jamais, nous oblige.

Vendredi 27 novembre :

• 15h : Ouverture avec Dominique Quinio, présidente des Semaines sociales de France
• 15h30 : « Qui suis-je pour vouloir changer le monde ? » – Avec Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste. Nous nous retrouvons souvent seuls pour imaginer contribuer à une marche différente du monde. La crise liée au Covid-19 nous laisse un peu plus dans le doute, sur l’avenir mais aussi sur nos capacités à l’influer. Pourquoi vouloir changer le cours des choses ? Quelle est ma légitimité pour le faire ? Est-ce que ma vocation n’est pas déjà de faire « ce que je peux » ?
• 17h : Fil rouge théologique avec Grégoire Catta, jésuite, théologien, directeur du Service national famille et société à la Conférence des évêques de France (CEF) ; et Agnès von Kirchbach, pasteure de l’Église protestant unie de France
• 17h15 : « Pauvreté, écologie, nouvelles technologies : peut-on réellement agir ? » – Avec Véronique Fayet, présidente du Secours Catholique ; Dominique Lang, assomptionniste et journaliste à Pèlerin ; et Eric Salobir, dominicain et président d’Optic Technology. La crise dans laquelle nous sommes plongée appelle à l’action et questionne notre engagement. Notre action individuelle ou avec d’autres peut-elle encore avoir du poids ?
• 18h30 : Fil rouge théologique

Samedi 28 novembre :

• De 9h à 13h : Ateliers thématiques

Dimanche 29 novembre :

• 9h : Fil rouge théologique
• 9h30 : « La mission des responsables politiques pour refaire société en France » – Avec François Garay, maire des Mureaux ; et Jean-Jacques Brot, préfet des Yvelines ; et une autre personnalité du monde politique. Pour changer le monde, les responsables politiques ont un rôle majeur à jouer. Comment favoriser les échanges élus-citoyens, faire davantage entendre la parole de tous et pousser à l’engagement sur le terrain ? Une nouvelle distribution des compétences des collectivités locales demain peut-elle contribuer à une vie politique renouvelée ?
• 11h15 : « Quel rôle des religions pour refaire société? » – Avec Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la CEF ; Pauline Bebe, rabbin de la Communauté Juive Libérale d’Ile de France ; et une personnalité du monde musulman. Les religions chrétienne, juive et musulmane portent dans leur tradition et leur vocation le service du frère mais leur témoignage est souvent insuffisamment entendu. Dans ce contexte d’une France fracturée, a fortiori après la crise du coronavirus, à quelle contribution au service de l’autre sont appelés les croyants ?
• 14h30 : Fil rouge théologique
• 14h45 : « Quelle vie économique demain et quelle vie, tout court ? » – Avec Sven Giegold, député européen ; et Bertrand Badré, directeur général et fondateur de Blue like an Orange Sustainable Capital et ancien directeur de la Banque Mondiale ; et une autre personnalité du monde de l’entreprise. La crise actuelle questionne avec encore de plus de force qu’auparavant nos modèles de croissance et de développement. Sur quelles bases réussirons-nous demain à mesurer notre efficacité collective ? Quel est le rôle des responsables économiques dans cette refondation ? Et quel rôle pour chacun de nous ?
• 16h : Envoi avec Dominique Quinio, présidente des Semaines sociales de France

Les Semaines sociales de France :

Les Semaines sociales de France sont un lieu de formation, de débat et de propositions sur les grands enjeux de société au travers de la pensée sociale chrétienne. Depuis leur création en 1904, les Semaines sociales de France ont influencé la vie sociale et politique de notre pays. Elles ont inspiré de nombreuses dispositions légales : le 1% logement, le complément familial, le revenu minimum garanti, le compte personnel d’activité, le droit à la formation tout au long de sa vie… et formé un très grand nombre d’hommes et de femmes.

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