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Retour en images et en témoignages sur le pèlerinage diocésain à Lourdes

Placé sous la présidence de Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, le pèlerinage diocésain à Lourdes est organisé pour permettre à chacun de venir prier devant la Grotte, de vivre pleinement les signes de Lourdes (le rocher, la lumière, l’eau, les foules, les personnes malades et les hospitaliers) dans le respect des règles sanitaires.

Photos du pèlerinage 2022

(Album-photo mis à jour quotidiennement)

Pèlerinage diocésain à Lourdes - Septembre 2022

Message de Mgr Denis Moutel

Chers amis pèlerins.

Cette année, nous nous rappelons la mission que la dame de Massabielle, Notre Dame de Lourdes a confié à Bernadette au jour de la 13ème Apparition, le mardi 2 mars 1858 : « Allez dire aux prêtres qu’on vienne ici en procession et qu’on y bâtisse une chapelle ». […] On peut se demander pourquoi ce thème « Allez dire aux prêtres » est retenu à Lourdes pour tous les pèlerinages de l’année. En fait, les prêtres, la procession, la chapelle, c’était tout simplement ce que Bernadette connaissait pour parler de l’Église. Aujourd’hui, nous disons aussi « synode », « participation de tous les baptisés », et c’est très bien.

[…] En allant à Lourdes en diocèse, nous voulons honorer et prier la Mère de l’Église. En effet, Jésus a voulu que la Vierge Marie sa Mère, soit aussi notre mère. Elle accompagne et protège l’Église et le monde, en marche vers le Royaume de Dieu. […] Que le Seigneur bénisse chacune et chacun de vous, chers pèlerins. Que Notre-Dame accompagne la conversion de nos cœurs pour une Église vraiment missionnaire ».

Programme 2022

Animations et prière communautaire dans les cars en direction du sanctuaire marial de Lourdes.

« Nous voici en route vers Lourdes. Nous avons décidé de mettre nos pas dans ceux de Bernadette et de tant de pèlerins qui, avant nous, sont venus aussi prier au cœur de la Grotte de Massabielle ! Le moment est venu de préparer notre cœur pour nous disposer à vivre ce pèlerinage comme un temps privilégié de prière, de rencontre avec le Seigneur, avec la Vierge Marie, mais aussi entre nous et avec tous ceux que nous croiserons dans le sanctuaire tout au long de cette semaine… Le Père Jean Leuduger, dont nous célébrons cette année le tricentenaire de sa mort, rappelait combien une ‘âme qui a mis son espérance en Dieu est comme un rocher au milieu de la mer ; rien au monde est capable de l’ébranler’. »

  • Matinée consacrée à la visite de Lourdes et à la découverte du sanctuaire

En cette première matinée de pèlerinage, les pèlerins costarmoricains étaient invités à découvrir le sanctuaire en groupe. Le Père Jean Le Rétif, prêtre en retraite sur la paroisse Saint-Brieuc, a questionné les Bretons l’accompagnant. « Savez-vous pourquoi des sculptures représentent Jésus avec deux ou trois doigts repliés ? Deux doigts pour souligner que Jésus est pleinement Dieu et pleinement Homme. Et trois doigts car il est le symbole de la Trinité. » Ces derniers se sont rendus ensuite dans la basilique Notre-Dame-du-Rosaire où ils ont récité un ‘Je vous salue Marie’. « Notre Dame de Lourdes, priez pour nous. Notre Dame d’Espérance, priez pour nous. Notre Dame de Toute Aide, priez pour nous. » A la sortie, les pèlerins ont croisé la route du Père Gaëtan Lormel, prêtre sur la paroisse Notre-Dame de Bon Secours (Guingamp), qui leur a témoigné sa proximité avec le sanctuaire marial. « C’est ici que j’ai mûri ma vocation de prêtre. J’avais 18 ans la première fois que j’ai découvert le Sanctuaire de Lourdes. »

Patrick, pèlerin Quintinais venu avec son épouse, avoue que le sanctuaire « n’est pas une découverte » pour lui. « Nous avons habité dans la région de Toulouse pendant une trentaine d’années, et nous avions un couple d’amis à Tarbes. Lourdes faisait partie des lieux où nous avions l’habitude de venir », se confie-t-il. « Mais c’est réellement la troisième fois que je participe au pèlerinage organisé par le diocèse de Saint-Brieuc. » Finalement, qu’est-ce qui le fait revenir ? « Il y a là mystérieusement une présence qui rassemble des pèlerins du monde entier avec la même ferveur », explique Patrick. « Venir ici permet un temps de repos, de méditation… L’occasion d’évacuer aussi les problèmes professionnels. » En remontant vers l’Accueil Notre Dame, nous rencontrons Anne, hospitalière Pordicaise. « C’est la deuxième fois que je suis hospitalière. La première, c’était il y a cinq ans avec les jeunes. C’était chouette de les voir s’ouvrir, être curieux et disponibles. » Aujourd’hui à la retraite, Anne a décidé de revivre l’aventure de l’Hospitalité. « Cette année, je suis au service là où il y a besoin. Je suis partie avec plein de questions, que vais-je pouvoir donner ? Finalement, on reçoit beaucoup des autres », réalise Anne. « Une dame m’a dit : ‘Ici, je me sens bien, c’est simple’. La simplicité, c’est peut-être ça la clé du secret. »

Au pied de la Croix des Bretons, nous rencontrons Paul Plantet, diacre permanent, s’apprêtant à faire découvrir à un groupe d’hospitaliers la basilique Saint Pie X. « C’est la basilique la plus grande, c’est ici qu’est célébrée la messe internationale. » Avec une capacité maximale de 25.000 personnes, « tout le monde ne peut pas venir communier à l’autel, les prêtres viennent porter la communion », explique-t-il. « Porter la communion… j’aime bien cette expression. On porte le Corps du Christ à nos Frères qui l’accueillent en disant Amen. » Ces moments d’échange avec les pèlerins sont l’occasion de prendre un temps de catéchèse. « On porte tous Dieu en nous. C’est Dieu qui nous relève par son amour », souligne ce dernier. En remontant vers la statue de la Vierge Couronnée, nous nous arrêtons quelques instants auprès du groupe de Saint-Brieuc accompagné du Père Pierrick Jégonday, curé. « Pour qu’un miracle soit authentifié, il faut se présenter au Bureau des consultations », s’arrête-t-il devant. « A côté, il y a la chapelle de la réconciliation pour recevoir le pardon. Ce moment, nous allons le vivre en diocèse, mais vous pouvez vous présenter ici quand vous le souhaitez. »

Annick, pèlerine briochine, a décidé d’intégrer la chorale diocésaine qui accompagne le pèlerinage. « C’est là que je me sens le mieux, c’est ici que l’Esprit Saint me veut ! », sourit-elle. « Sans Lourdes, je ne pense pas que je vivrai aussi bien le reste de l’année, c’’est une semaine qui m’apaise. Ce pèlerinage fait me questionner sur le sens de ma vie, et sur l’année pastorale qui s’ouvre. De quelle mission la Vierge Marie va m’investir ? » Quant à Serge, venu d’Andel, il accompagne avec son épouse le pèlerinage de Lourdes depuis 2015. « Nous avons participé dès le premier soir à la procession mariale aux flambeaux, elle était très belle et il y avait beaucoup de monde », raconte-t-il. Cet habitué du pèlerinage diocésain retrouve, année après année, de nombreux autres pèlerins déjà rencontrés sur de précédentes éditions… « sauf une dame qui n’était pas revenue depuis vingt ans ! », s’exclame-t-il. « Nous avons toujours eu beau temps, à part une année où nous avions connu de violents orages à la Cité Saint-Pierre », se souvient Serge, plus peiné pour les malades alors présents avec lui que pour lui-même.

  • 15h : Célébration eucharistique d’ouverte à l’église Sainte-Bernadette

« Nous sommes à Lourdes ! Nous commençons notre pèlerinage diocésain, bienvenue chers frères et sœurs ! Soyez dans la joie », a introduit la célébration Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier. « Nous ne sommes pas seuls, nous vivons ce pèlerinage avec tout le diocèse mais aussi avec toute l’Église, l’Église universelle. »

« Bernadette ne cherche pas à convaincre, elle transmet simplement la demande de Marie : ‘Allez dire aux prêtres’. Elle a compris son rôle », a souligné Serge Kerrien, diacre permanent, dans son homélie. « C’est le même message qui nous est adressé aujourd’hui, quelque soit notre situation dans l’Église. Marie demande à ceux que nous côtoyons de leur dire que leur vie a un sens, que Dieu les aime, et qu’ils sont invités à suivre le Christ. » Celui-ci a rappelé que « seul l’amour de Dieu peut nous faire vivre, voici la vraie liberté ! » ; martelant que « notre monde a besoin de témoins de l’Évangile ».

Pour témoigner de l’amour de Dieu et aller répandre la Bonne Nouvelle, « il ne faut pas être religieux ou cultivé », précise Serge Kerrien, mais plutôt « d’avoir un cœur ouvert à ce que l’Esprit Saint demande aux Églises pour aujourd’hui ». Il a également rappelé que « nos communautés chrétiennes ont besoin de lieux où chacun serait accueilli », c’est-à-dire en premier lieu « dans nos cœurs ». Celui-ci a appelé les fidèles présents à apporter leur pierre au renouvellement des communautés chrétiennes « qui n’ont rien à vendre mais tout à témoigner » ; les chrétiens étant « capables d’ouvrir d’horizons nouveaux ». « Le Christ n’a rien à vendre, il n’a que de l’amour à donner », a-t-il conclu.

  • 17h : Passage des pèlerins malades à la Grotte accompagnés des hospitaliers et hospitalières

10h : Célébration eucharistique à l’église Sainte-Bernadette au terme de laquelle des hospitaliers s’engageront au sein de l’Hospitalité diocésaine (retransmission en direct sur RCF Côtes d’Armor)

  • Homélie de Serge Kerrien (extraits) : Né en 1550 en Italie, Saint Camille de Lellis, surnommé le « géant de la charité », est à sa manière allé dire la tendresse de Dieu pour les pauvres et les malades. Car oui, il n’y a pas qu’une seule manière de le dire, elles sont multiples ! […] Camille avait entendu la parole de Dieu que nous venons de recevoir dans l’Évangile : « Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Ainsi le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. » […] Jésus implante en nous le désir de vivre en communion avec Lui et d’agir au nom de cette communion, c’est-à-dire d’agir non pas comme celui qui sait mais comme celui qui sert. […] En servant avec simplicité et humilité sans chercher la première place, vous [hospitaliers qui vous engagez au sein de l’hospitalité] direz par votre attention aux malades que Dieu aime tous les hommes. […] Nos gestes, notre attention, notre regard, nos sourires et nos paroles diront plus que tous les discours savants. A chacun de nous, Marie fait la même demande qu’à Bernadette : « Allez dire ! ».
  • Mot de Mgr Denis Moutel lors de l’engagement d’hospitaliers au sein de l’Hospitalité diocésaine : Notre Église diocésaine a besoin de vous pour que vos frères et sœurs malades soient accompagnés dans l’épreuve de la maladie par les visites, l’écoute de la Parole de Dieu, la communion, la préparation aux sacrements. Vous serez le lien entre les malades et la communauté chrétienne pour qu’ils soient toujours des membres à part entière de notre Église. Auprès d’eux, vous témoignerez de la tendresse de Dieu et de l’espérance qui est en vous, celle que vous avez reçue du Christ Jésus, le Serviteur. Oui, vous saurez les réconforter au nom de votre foi.

14h30 : Célébration pénitentielle à l’église Sainte-Bernadette

  • Mot d’accueil de Mgr Denis Moutel : « Depuis notre départ, nous nous sommes mis en route pour redécouvrir, pas à pas avec Marie, le don extraordinaire que Dieu nous fait de son amour par l’écoute de sa Parole et par ses sacrements. Hier, nous nous sommes accueillis et nous avons accueillis le Christ, Parole de lumière et Pain de vie. Mais nous le savons bien : pour que la Parole soit lumière, il faut la laisser éclairer les ombres de nos vies ; pour que le pain soit vraiment nourriture, il nous faut en réapprendre la saveur. Au début de ce temps de prière, tournons-nous vers Dieu pour qu’Il nous apprenne à mieux suivre le Christ. »
  • Au terme de la célébration pénitentielle, les pèlerins étaient invités à aller jusqu’au bout de la démarche pénitentielle jusqu’à la rencontre personnelle avec un prêtre pour recevoir l’absolution sacramentelle : soit à la chapelle de la réconciliation du Sanctuaire de Lourdes, soit dans la Prairie où les prêtres diocésains se tiendront à disposition, soit dans un dialogue avec un prêtre au hasard d’une rencontre lors de ce pèlerinage.

17h : Procession eucharistique

  • Témoignage de Corentin, hospitalier de Lannion : Je suis cette année à Lourdes pour accompagner les malades, c’est ma sixième année au sein de l’Hospitalité diocésaine. C’est important pour moi d’être au service. Saint Paul dit qu’il y plus de joie à donner qu’à recevoir, c’est vrai. C’est toujours une joie de retrouver année après année les pèlerins malades et les hospitaliers.
  • Témoignage d’Hubert, pèlerin malade de Moncontour : Alors que j’allais quasiment tous les jours à la messe, je ne pouvais plus le faire quand je me suis cassé le col du fémur… ni recevoir l’eucharistie à domicile. Cela fait la troisième année que je viens à Lourdes. C’est un ami, que je connais bien car il lit souvent à la messe, qui m’a décidé à venir… sans oublier les articles lus dans Le Pèlerin et Prions en Église !

09h45 : Célébration eucharistique à la Grotte (retransmission de la messe en direct sur RCF Côtes d’Armor)

Serge Kerrien, diacre permanent, fera tout au long de son homélie un parallèle entre Jeanne Courtel, jeune bergère de Querrien (La Prénessaye), et Bernadette Soubirous, jeune bergère de Lourdes : « Jeanne Courtel va raconter au prêtre de sa paroisse ce qu’il s’est passé. La ‘belle dame’ révèlera son nom ‘Je suis la Vierge Marie’ et exprimera son souhait : ‘Je veux qu’on m’édifie une chapelle au-milieu de ce village’. Étrange similitude entre ce qu’elle vit dans ce hameau de chez nous, et ce que vivra 200 ans plus tard Bernadette à la Grotte de Massabielle. »

Serge Kerrien a rappelé le cœur du message que rapportent les deux jeunes filles : « Allez dire ». « Dans les deux cas, c’est la demande de Marie. Comme Jeanne et Bernadette, et tant d’autres, elles deviennent apôtres à leur manière. L’apôtre, c’est celui qui annonce. » Serge Kerrien a rappelé à la Grotte devant les pèlerins Costarmoricains que « la même demande est adressée à chacune et chacun d’entre nous ». Celui-ci a rappelé que « nous avons reçu la grâce des sacrements. Le Christ nous demande en raison de notre baptême d’aller dire à ceux que nous côtoyons que Dieu les aime gratuitement, et que cet amour sauve ». Serge Kerrien a redit avec force à l’assemblée que « nous avons à leur dire que la Bonne Nouvelle est pour eux et que leur vie peut être changée. »

Serge Kerrien a traduit le message de Dieu reçu lors des Apparitions à Jeanne Courel (1652) et Bernadette Soubirous (1858) afin qu’il soit encore audible au XIXe siècle. « Si le Christ ne nous demande pas de construire des chapelles, il nous demande de nous engager à cause de notre foi, à l’édification d’un monde plus juste et plus fraternel. Encore faut-il que nous sortions de nos enfermements, que nous quittions nos peurs ! » Serge Kerrien a demandé aux pèlerins d’accepter l’invitation de Marie « à suivre le Christ », « à mettre nos pas dans les siens », et « à aller à la rencontre des autres ». Ce dernier a appelé les pèlerins à avoir « l’audace » de Bernadette Soubirous et de Jeanne Courtel pour « tisser des liens dans nos villages, nos écoles et nos communautés ». Il s’agit pour cela de « sortir de nos conforts et de nos habitudes » et de « nous laisser guérir de tous nos enfermements ».

Enfin, Serge Kerrien a conclu en formulant des vœux auprès des jeunes Bretons présents sur le pèlerinage diocésain à Lourdes. « Les influenceurs, les réseaux sociaux, les pseudos philosophes ou scientifiques cherchent à vous rendre sourds et muets en vous enfermant dans leurs filets. Demandez à Marie de vous libérer de ces certitudes artificielles qui n’ont pour but que d’aveugler votre bon sens et votre sagesse. »

11h : Photo de groupe

Après-midi : geste de l’eau, geste de la lumière, chapelet à la Grotte, ou spectacle musical « Bernadette de Lourdes ». 330 pèlerins inscrits en paroisse, malades, hospitaliers et jeunes Costarmoricains ont assisté à la représentation.

21h : Procession mariale

Chaque soir d’avril à octobre les pèlerins sont invités à rejoindre la procession depuis la Grotte des Apparitions. Les participants, équipés de leurs flambeaux, suivent alors la statue de Notre-Dame de Lourdes en l’accompagnant de leurs chants et de prières. Des « Ave Maria » et des « Je vous salue Marie » (Me ho salud Mari) ont été récités en breton. « Ce sera ma contribution durant la procession mariale », avait sourit quelques heures plus tôt le Père Antoine Le Meur, prêtre au service des paroisses de Saint Brieuc et de Ploufragan.

  • Père Jean Mabundi, recteur du sanctuaire marial de Querrien (La Prénessaye) depuis le 1er septembre 2022, jusqu’alors curé de Dinan : « Ce pèlerinage diocésain se déroulant au même moment que le Pardon de Notre Dame de Toute-Aide, je souhaitais être présent cette dernière année avec les pèlerins à Lourdes. Il y a une ambiance particulière ici, on se sent porté par la prière communautaire essentielle pour notre foi. Un pèlerinage, c’est une marche de foi et de conversion, c’est une halte pour mieux rebondir. »
  • Nicole, paroissienne de Notre-Dame de Grande Puissance (Lamballe) : « Lourdes, c’est un lieu où l’on vient avant tout pour prier. La première fois, on vient peut-être un peu par curiosité, et puis on se laisse prendre par l’atmosphère et on revient année après année. J’aime bien l’église Sainte-Bernadette, il y a une ambiance… Cette année, la messe internationale est présidée par notre évêque, on a de la chance de participer à une messe en français ! »

9h30 : Messe internationale à la basilique Saint Pie X

Extraits de l’homélie de Mgr Denis Moutel :

« C’est le temps de la mission. Au matin de Pâques, ce sont des femmes qui ont porté aux apôtres la nouvelle du tombeau vide à la fois remplies de crainte et d’une grande joie… elle coururent porter la nouvelle aux disciples. C’est ce que nous venons d’entendre dans la finale de l’évangile selon saint Matthieu. Et à Lourdes, c’est Bernadette, une jeune fille, qui porte la demande qui lui a été confiée par la dame de Massabielle, au jour de la 13ème apparition, le mardi 2 mars 1858 : ‘Allez dire aux prêtres qu’on vienne ici en procession et qu’on y bâtisse une chapelle.’ […]

« Soyez sans crainte ! N’ayez pas peur ! Parce que c’est dit souvent dans les consultations synodales de nos diocèses, j’ai envie de dire : ‘Vous les femmes, n’ayez pas peur de l’Église’ et aussi ‘Toi l’Eglise, n’aie pas peur des femmes’. Soyez sans crainte pour prendre part à la mission, à tous les niveaux de la vie de l’Église, pour enseigner et pour aimer, pour prier et pour conduire l’Église. Ce n’est pas une place, un rang, un rôle que vous demandez mais la possibilité de mieux vivre vos charismes au sein de l’Église. […]

« Vous allez recevoir une force quand le Saint Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. (Actes 1,7) L’Esprit Saint est donné au cœur de notre pèlerinage… il réveille ceux qui sont endormis, il remet en chemin l’Église si elle s’est arrêtée, il rapprochent ceux qui ont peur les uns des autres, il guérit celles et ceux qui sont blessés. Il fait toutes choses nouvelles. Viens, Esprit Saint, fais de nous des missionnaires de l’Évangile avec la Vierge Marie, Notre-Dame de Lourdes, Notre-Dame de la Visitation. »

14h30 : Chemin de croix dans la Prairie

Le Chemin de Croix des Espélugues étant difficilement accessible aux personnes à mobilité réduite, il fut donc décidé d’aménager un autre parcours qui leur serait spécialement, mais non exclusivement, destiné dans les années 2000. Il fut réalisé par une seule artiste, Maria de Faykod. Chaque station est constituée par un unique bloc de marbre. Les Chemins de Croix traditionnels comportent quatorze stations, s’arrêtant à la mise au tombeau. Celui-ci se prolonge en trois stations : Marie le Samedi Saint dans l’espérance de la Résurrection, la Résurrection, et le pain rompu pour les disciples d’Emmaüs. [ En savoir plus ]

16h30 : Discussion avec Mgr Denis Moutel

« Je repense à la messe que nous avons vécu à la Grotte, j’y ai vu une Église diocésaine rassemblée dans la lumière. A Lourdes, nous sommes là pour être dans la lumière, pour être dans l’amour de Dieu Créateur », a introduit son propos l’évêque de Saint-Brieuc et Tréguier. « Et nos oreilles ont entendu couler l’eau de la source. Ce que nos oreilles entendent sont parfois ce que notre cœur ignore. L’amour du Seigneur coule en permanence en nous, et parfois on l’oublie », explique-t-il. « Peut-être que des jeunes sont parmi nous pour la première fois et comprennent qu’une source coule au cœur de notre Église diocésaine, dans nos paroisses. A nous de désensabler parfois cette source ! »

Mgr Denis Moutel a appelé les pèlerins costarmoricains présents « à être missionnaires ». « Le Pape François nous redit bien qu’au nom de notre baptême, nous sommes porteurs de la Parole de Dieu. » Le Père Jean Le Rétif a pris la parole à sa suite pour souligner que « l’expérience est déterminante » dans notre monde actuel. « On le voit à travers l’engagement des jeunes au sein de l’Hospitalité diocésaine. » Propos qui a fait également réagir le Père Pierrick Jégonday : « La porte d’entrée de ces jeunes est le service. C’est important que, dans nos paroisses, on leur propose de servir. A nous de savoir être dérangés dans nos habitudes pour, ensuite, leur proposer d’aller plus loin et de mieux les intégrer lors des célébrations eucharistiques. »

20h30 : Chemin de croix des Espélugues

La colline des Espélugues fut achetée par Mgr Laurence dès 1869 mais c’est seulement en 1912 que le Chemin de Croix fut achevé. Sa réalisation a duré treize ans. L’œuvre compte, au total, 115 personnages. Les statues sont en fonte, peintes en doré. Chaque station a été offerte, soit par un bienfaiteur, soit par un groupe, soit par un diocèse. [ En savoir plus ]

  • André, paroissien de Caulnes : « Je viens à Lourdes depuis vingt ans pour l’ambiance. On y retrouve des pèlerins de longue date, et on en accueille de nouveaux chaque année. J’aime particulièrement aller me recueillir à la Grotte. J’y vais le matin seul, vers 6h-6h30, pour y allumer des cierges selon les intentions de prière qu’on me confie. Et j’y retourne le soir au moment de la procession mariale, on y voit des jeunes qui regardent, qui se questionnent… »
  • Jeannine et Robert, hospitaliers : « Nous avons vécu une épreuve personnelle, nous avons perdu notre fils accidentellement. On a désormais besoin de ce rendez-vous à Lourdes… Être hospitaliers nous aide à supporter cette épreuve. Nous participons là à notre quatorzième pèlerinage, nous venons deux fois par an : une fois en mai au sein de l’ hospitalité Notre-Dame de Lourdes, et une fois en septembre avec le pèlerinage diocésain. C’est important d’aider les malades : on s’aide soi-même. Chaque année, nous nous effondrons mon mari et moi lors de la messe internationale à la basilique Saint Pie X. Il y a toujours beaucoup d’émotions. Je ne sais pas l’expliquer. »

10h : Messe d’onction des malades en la basilique Saint Pie X

Extraits de l’homélie de Serge Kerrien, diacre permanent.

« Allez dire. » Par la façon dont Thérèse de Lisieux a vécu sa maladie, par sa prière et sa vie au Carmel, celle-ci a joué un rôle de premier plan dans l’évangélisation du monde. Ce n’est pas par hasard qu’elle ait été proclamée « patronne des missions ». […]

« Allez dire aux prêtres. » La demande de Marie à Bernadette s’adresse à vous aussi, frères et sœurs malades. Cela peut vous paraître surprenant, peut-être même provocateur, alors que votre maladie et la vieillesse ont diminué vos forces et vous empêchent d’aller dire. Pourtant, comme la petite Thérèse clouée par la maladie dans son carmel, vous pouvez aller dire à votre manière à celles et ceux qui vous entourent, mais aussi à l’Église, que votre foi reste forte, que votre espérance ne faiblit pas, que votre amour du Christ ressource sans cesse votre amour des autres. […] Pour « aller dire » la Bonne Nouvelle de l’Évangile, il n’est pas forcément nécessaire de faire des discours […]. On peut « aller dire » sans bouger de chez soi en témoignant par nos attitudes, nos sourires, notre prière de notre espérance et de notre charité, c’est-à-dire de notre amour du Christ et des autres. […]

Certains d’entre vous vont recevoir le sacrement des malades. L’huile sainte dont vos corps seront marqués vous dira que Dieu vous donne sa grâce, c’est-à-dire la gratuité de son amour, pour soutenir votre foi dans l’épreuve et la souffrance. Votre vie ne se résume pas à être malades, sachez que nous avons besoin de vous, nous avons besoin de votre prière, nous avons besoin de votre témoignage : vous nous aidez à tenir notre foi, notre espérance et notre charité dans la mission que le Seigneur nous a confiée et dans notre vie de tous les jours. […] Vous, frères et sœurs malades, vous nous invitez à passer d’une pastorale de la performance à une pastorale de la bienveillance, d’une pastorale du chiffre à une pastorale du don. Vraiment, le Christ n’a rien à vendre, il n’a que de l’amour à donner.

14h30 : Célébration d’envoi à l’église Sainte-Bernadette

Extraits de l’homélie de Mgr Denis Moutel.

Dans cette année 2022 du tricentenaire de la mort de Jean Leuduger, le diocèse de Saint-Brieuc reçoit comme un vrai cadeau le « Bouquet de la Mission ». Les Filles du Saint-Esprit n’ont pas voulu garder pour elles les dons reçus par ce prêtre diocésain qui accompagna Marie Balavenne et Renée Burel dans la fondation de la Maison de la Charité du Légué en 1706, devenue plus tard la congrégation des Filles du Saint-Esprit, et une famille spirituelle qui associe de nombreux laïcs. Nous avons entendu tout à l’heure le récit de la Pentecôte où les apôtres, avec la Vierge Marie, ont reçu l’Esprit Saint. L’accueil de l’Esprit est central dans la vie de Jean Leuduger. « C’est le Saint-Esprit qui unit ensemble, par le lien de la foi, de l’espérance et de la charité tous les chrétiens qui sont répandus dans le monde. Ils sont tellement liés par la même charité qu’ils n’ont tous qu’un même cœur et une même âme. »

Chers frères et sœurs, je vous invite à partir en mission, ensemble. […] Oui, c’est l’Évangile qu’il nous faut annoncer, dans la joie d’être aimés de Dieu, sauvés dans le Christ, réveillés par l’Esprit Saint. En Dieu trois fois saint, tout n’est que gratuité. L’Évangile n’est pas à vendre… l’Évangile est offert à tous et il n’est qu’Amour.

Durant la célébration d’envoi, des pèlerins ont pris la parole pour témoigner de cette semaine vécue en diocèse au Sanctuaire de Lourdes.

« Je voudrais rendre grâce au dévouement des hospitaliers et aux sourires des jeunes. Moi aussi tout au long de la semaine, j’ai entendu les merveilles de Dieu », explique François, jeune hospitalier ayant reçu la confirmation il y a peu. « A vous les jeunes : cheminez, témoignez, allez dire à vos paroisses, à vos familles, à vos amis la joie d’être ici car Dieu n’a rien à vendre mais tout à donner. »

« Dimanche après-midi. nous avons vécu le geste de l’eau », témoigne le Père Yves Poilvet. « Un jeune de 17 ans nous a rejoint et a posé une question, interpellé par la demande de Marie à Bernadette : ‘Allez boire à la source et vous y laver’. ‘L’a-t-elle fait par instinct ?’, m’a-t-il demandé. Je pense plutôt qu’elle avait confiance en cette belle dame. »

  • Sœur Solange, hospitalière depuis 2009 : « Je suis heureuse d’être auprès des jeunes que j’accompagne à l’aumônerie du lycée Saint-Joseph (Lamballe). Ils font à Lourdes l’expérience du service, ils repartent avec des souvenirs marquants. Il y a beaucoup d’émotion vécue lors de la célébration des malades. Ils me disent que, même s’ils ne comprennent pas tout, ils sont présents auprès des malades, et c’est très important. Pour ma part, j’aime me rendre à la Grotte, la Vierge y est apparue, c’est très symbolique. Elle a parlé à une petite fille pauvre. Ici, on croise des gens cabossés par la vie qui viennent malgré tout exprimer leur joie à Lourdes. »
  • Sandrine, jeune pèlerine briochine : « A la fin de ce pèlerinage à Lourdes, je souhaite à mon tour inviter les pèlerins présents à oser témoigner de leur foi autour d’eux. Je suis nouvelle dans la foi, depuis octobre dernier, et j’ai besoin qu’on me parle de Dieu. Je sais qu’Il agit dans ma vie et dans celle des autres. A ceux qui ne se sentent pas proches de Dieu, j’aimerais leur dire : Laissez-lui une chance, acceptez de vous laisser interpeler, et ouvrez-lui votre cœur. »

Animations et prière communautaire dans les cars en direction des Côtes d’Armor. Relecture du pèlerinage.

Aujourd’hui prend fin le pèlerinage diocésain à Lourdes présidé par Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier. Près de 800 pèlerins costarmoricains ont répondu présent, dont 160 malades et 250 hospitaliers.
 
Dans chaque car, les pèlerins ont pris un temps de prière, l’occasion de rendre grâce pour cette semaine vécue sous le signe de la fraternité et de la rencontre : « Le Seigneur nous a accordé, durant ce pèlerinage, un temps de grâce particulier. Il nous a conduits à Lourdes, il nous a invités à contempler la disponibilité de la Vierge Marie et l’audace missionnaire de Bernadette. »
 
Les objets de piété, ramenés par les pèlerins pour leurs proches ou pour eux-mêmes, ont été bénis : « Les objets de piété que vous avez apportés à bénir expriment, d’une certaine manière, votre foi car ils ont pour rôle de vous rappeler l’amour de Dieu et d’augmenter votre confiance dans l’aide de la Vierge Marie et des saints. »
 
Et n’oubliez pas chers pèlerins, comme nous tous baptisés : « Le Christ n’a rien à vendre, il n’a que de l’amour à donner… » (Serge Kerrien, diacre permanent et prédicateur de ce pèlerinage 2022)

Les signes de Lourdes

A proximité de la Grotte, des millions de cierges brûlent sans discontinuer depuis le 19 février 1858. Ce jour-là, Bernadette arrive à la Grotte avec un cierge bénit qu’elle tient allumé entre ses mains jusqu’à la fin de l’apparition. Avant de partir, la Vierge Marie lui demande de le laisser se consumer à la Grotte. Les cierges offerts par les pèlerins se consument depuis lors, jour et nuit. Chaque année, 450 tonnes de cierges brûlent pour vous et pour ceux qui n’ont pas pu venir. D’ailleurs, ce signe de la lumière est omniprésent dans l’Histoire Sainte. Les pèlerins et visiteurs de Lourdes en procession avec un flambeau à la main expriment l’espérance.

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