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Véronique Devise a rencontré la délégation costarmoricaine

Véronique Devise, présidente nationale du Secours Catholique-Caritas France, a rencontré les acteurs engagés en Côtes d’Armor début mars. Le 1er mars 2023, celle-ci a donné une conférence-débat à l’amphithéâtre du lycée Sacré-Cœur (Saint-Brieuc) sur le thème « Pauvreté et précarité, ou comment aller vers ceux qui en ont besoin ».

Philippe Le Faou, président de la délégation du Secours Catholique des Côtes-d’Armor, a dévoilé le combat difficile de la pauvreté plus prononcée au sud de la RN 12, dû à la mobilité réduite, au manque de bénévoles et de ressources. Il a ensuite mentionné les nombreux espaces solidaires, comme l’Escale Famille, présente à la Maison Saint-Yves à Saint-Brieuc, dédiée à l’accompagnement parental. L’année dernière, un nouveau projet a été mis en place : le Fraternibus, un camping-car qui offre un lieu de convivialité et d’accompagnement d’aide sur la région de Dinan.

Véronique Devise, présidente nationale du Secours Catholique-Caritas France, a pour objectif de « construire un monde juste et fraternel qui est notre devise au Secours Catholique » exprime-t-elle. Le Secours Catholique, c’est aussi 3 500 équipes de 60 000 bénévoles et 1 000 salariés mobilisés sur tout le territoire national, « ce qui fait notre force » déclare la présidente. En 2021, c’est un million de personnes accueillies et aidées en France et 2,4 millions de personnes avec le réseau Caritas Internationalis qui regroupe 165 pays dans le monde.

La mission du Secours Catholique se définit en une phrase : « Aller à la rencontre des personnes les plus pauvres pour lutter avec elles contre la pauvreté en développant leur pouvoir d’agir ». En effet, les personnes en plus grande pauvreté ne bénéficient plus dans des services sociaux pour plusieurs raisons : une mobilité compliquée, un manque de connaissance des services… « c’est pour cela qu’il faut aller à leur rencontre ». Il est très difficile d’aller vers le Secours Catholique ou d’autres associations « car cela veut dire qu’on ne peut pas s’assumer seul », a souligné Véronique Devise. Le Secours Catholique s’engage à aider ces personnes dans la durée pour « les remettre debout, qu’elles prennent toutes leurs places au sein de la société ». L’objectif est de lutter ainsi contre cette pauvreté et cet isolement pour « créer ce lien fraternel, cette amitié sociale » cite-t-elle le Pape François.

Aujourd’hui le seuil de pauvreté est de 1 132€ de ressources mensuelles par personne, là où la moyenne des personnes accueillies est de 548€. En prenant compte de leurs dépenses pré-engagées (eau, électricité, loyer…), cela représente 60% de leurs ressources mensuelles contre 30% concernant la moyenne nationale. Pour certain, c’est vivre avec cinq euros par jour et par personne ! Cette situation touche neuf millions de personnes en France (14,8%), dont la moitié sont issue de migrations (47% dont un tiers est sans papier). Les personnes pauvres sont majoritairement des familles (54,2%), un enfant sur cinq qui vit dans la pauvreté, mais aussi les personnes de plus de 60 ans très présentes dans les Côtes-d’Armor (15,7%). Les bénéficiaires du Secours Catholique viennent principalement pour se nourrir (58,6%) mais aussi pour échanger et demander des conseils (55,1%).

Durant la période du COVID, le gouvernement a aidé de nombreuses familles, « moins sont venues au Secours Catholique mais d’autres sont arrivés », a-telle rappelé. En premier lieu, plusieurs étudiants sont venus demander de l’aide, des étudiants isolés sans travail, mais aussi des jeunes en rupture familiale. En deuxième lieu, « on retrouve des personnes et des auto-entrepreneurs qui ont perdu leur profession dû à la crise ». Les personnes en précarité issus des territoires hypers-ruraux sont touchés d’abord par l’éloignement des services publics où beaucoup ont fermé lors de la crise. « Pour cela, le Secours Catholique propose des espaces communs (jardins partagés), des temps de rencontres (cafés solidaires) ou encore des réseaux de producteurs locaux (paniers solidaires) pour lutter contre cet isolement », a expliqué Véronique Devise. Les personnes en précarité issus des territoires hypers-ruraux sont touchés d’abord par l’éloignement des services publics où beaucoup ont fermé lors de la crise. « Pour cela, le Secours Catholique propose des espaces communs (jardins partagés), des temps de rencontres (cafés solidaires) ou encore des réseaux de producteurs locaux (paniers solidaires) pour lutter contre cet isolement », a expliqué Véronique Devise.

« Au Secours Catholique, nous avons le défi de la mobilité rurale », a martelé la présidente du mouvement. Il est ainsi proposé des transports personnalisés par des bénévoles pour aller chez le médecin par exemple, et des garages solidaires appelés « Solidarauto » pour réparer les voitures à cout minime. Véronique Devise a conclu en soulignant que quatre millions de personnes vivaient dans un logement insalubre en France. « Avec l’inflation énergique, les personnes ne chauffent pas suffisamment, ce qui engendre des maladies », pointe-t-elle du doigt. Aussi, le Secours Catholique a mis en place des visites à domicile, ainsi que des partenariats avec Réseau Eco Habitat, pour les aider à rénover leur habitat.  La France, engagée auprès de l’ONU, a pour objectif d’éradiquer la très grande pauvreté en France pour 2030 ; « ce qui est cohérent avec les engagements pris par l’État français et notre demande d’augmenter les minima sociaux », répète-t-elle.

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