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Bon anniversaire Sœur Tugdual qui fête ses 104 ans !

Fille de la Croix, Sœur Tugdual vient de fêter ses 104 ans ! Le 9 février 2024, Sœur Tugdual, aujourd’hui dans la communauté de Merdrignac, a réuni autour d’elle les personnes qui lui sont chères. De toute son amitié, elle nous confie ses secrets de vie. Une leçon de vie à méditer ! Un article paru dans le bulletin de la Paroisse de Merdrignac de mars 2024.

Une enfance heureuse dans une famille ancrée dans la foi et les traditions bretonnes

« Une bien longue vie, dont 82 années dans la vie religieuse (1939-2024) chargée de beaucoup d’événements dont l’évocation, surtout en cette dernière période de vie, suscite en moi, beaucoup d’action de grâce envers le Seigneur qui m’a appelée à sa suite, et de reconnaissance envers mes supérieures, qui m’ont donné des périodes d’études. Il me plaît de reprendre ces mots de Claudel ‘Dieu écrit droit avec des lignes courbes’.

Après une enfance heureuse dans une famille ancrée dans la foi et les traditions bretonnes, à Ploudalmézeau, extrême pointe du Finistère, une expérience d’enseignante à Tréguier, je réponds à l’appel du Seigneur et j’entre au Noviciat de la Congrégation des Filles de la Croix à Epernon en octobre 1939, et c’est la guerre…

Ma profession religieuse en 1942 ouvre une vie consacrée à la prière, en mission auprès des enfants, en alternance avec des périodes d’études jusqu’en 1974. Et là ce fut pour une tout autre mission. Le Concile, que nous avions suivi très fidèlement à Brest, demandait aux Congrégations de revoir leur Règle de Vie, et éventuellement de voir à des regroupements, je fus appelée à Paris pour ce travail. Le Décret d’érection de ‘La Congrégation des Sœurs’ fut donné à Rome le 6 août 2016 – devenue membre du Conseil général je suis restée de longues années pour aider à la réalisation des objectifs qu’imposait ce changement de structures. 

«La solitude pas tout à fait : en communauté de sœurs, on n’est jamais seule ! »

En 1984, retour en Bretagne (pour mon bonheur) : Guingamp, Tréguier, Merdrignac en 2008. J’y trouvais Sœur Vincent, ma sœur, et le souvenir de ma sœur aînée ; Sœur Françoise qui avait assuré la direction de l’École Sainte Anne, jusqu’à son décès en 1964 – Bien des personnes de Merdrignac se souviennent encore d’elles. J’y arrive le 13 août 2008, après avoir fermé la Maison de Tréguier fondée en 1667 ; libérée,  de toute activité spécifique ; j’allais enfin pourvoir me donner totalement selon les termes de la Règle de Vie : Signe de la communion que le Christ est venu instaurer entre les hommes, la communauté tout entière, rassemblée par et pour la mission, est envoyée en un lieu donné, pour s’y insérer et vivre là, en peuple et en Église.

Sœur Solange et Sœur Vincent, déjà bien insérées dans la Paroisse qui intégrait les orientations du Concile : Liturgie, Parole de Dieu, MCR… avaient annoncé mon arrivée. J’y ai été accueillie très     chaleureusement, à l’Ehpad aussi. Je me suis trouvée très intégrée, et heureuse ; c’était mon nouveau terrain de mission et je m’y suis investie rapidement. Ajouter à cela, quelques services de communauté, il me restait du temps pour méditer, lire…

Puis sont arrivés quelques accidents de santé. Et désormais, c’est la solitude pas tout à fait : en   communauté de sœurs, on n’est jamais seule. C’est le temps, de longs moments de relation au Seigneur, d’en remettre certains à sa miséricorde, et surtout de Lui rendre grâce pour tout ce qui fut heureux, de prier en Église et pour l’Église, pour notre monde perturbé et aussi pour ce qui s’y vit de beau et de grand, et il y en a ; et alors vivre profondément la vertu d’Espérance. Et pour l’avenir attendre l’Heure de l’Appel, en souhaitant d’être encore assez lucide pour répondre ‘me voici’. »

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