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25 septembre 2022 : Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié

Cette année, la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié sera célébrée dimanche 25 septembre 2022. Cette 108ème édition a pour thème : « Construire l’avenir avec les migrants et les réfugiés ».

Message du Pape François (extraits)

« Nous attendons avec impatience un nouveau ciel et une nouvelle terre, où résidera la justice » (2P 3,13). La justice est l’un des éléments constitutifs du Royaume de Dieu. Dans la recherche quotidienne de sa volonté, il faut la construire avec patience, sacrifice et détermination, afin que tous ceux qui en ont faim et soif soient rassasiés (cf. Mt 5,6). La justice du Royaume doit être comprise comme l’accomplissement de l’ordre divin, de son dessein harmonieux, où, dans le Christ mort et ressuscité, toute la création redevient « une bonne chose » et l’humanité « une très bonne chose » (cf. Gn 1,1-31). Mais pour que cette merveilleuse harmonie règne, il faut accueillir le salut du Christ, son Évangile d’amour, afin que les inégalités et les discriminations du monde actuel soient éliminées.

Personne ne doit être exclu. Son projet est essentiellement inclusif et place les habitants des périphéries existentielles au centre. Parmi eux, on compte beaucoup de migrants et de réfugiés, des personnes déplacées et des victimes de la traite. La construction du Royaume de Dieu se fait avec eux, car sans eux, ce ne serait pas le Royaume que Dieu veut. L’inclusion des plus vulnérables est une condition nécessaire pour y obtenir la pleine citoyenneté. Car le Seigneur dit : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli, j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi » (Mt 25, 34-36).

Construire l’avenir avec les migrants et les réfugiés signifie également reconnaître et valoriser ce que chacun d’entre eux peut apporter au processus de construction. J’aime voir cette approche du phénomène de la migration dans la vision prophétique d’Isaïe, dans laquelle les étrangers n’apparaissent pas comme des envahisseurs et des destructeurs, mais comme des ouvriers volontaires qui reconstruisent les murs de la nouvelle Jérusalem, la Jérusalem ouverte à tous les peuples (cf. Is 60,10- 11).

Dans la même prophétie, l’arrivée d’étrangers est présentée comme une source d’enrichissement : « Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi, vers toi viendront les richesses des nations » (60,5). En effet, l’histoire nous enseigne que la contribution des migrants et des réfugiés a été fondamentale pour la croissance sociale et économique de nos sociétés. Et c’est encore le cas aujourd’hui. Leur travail, leur capacité de sacrifice, leur jeunesse et leur enthousiasme enrichissent les communautés qui les accueillent. Mais cette contribution pourrait être bien plus importante si elle était valorisée et soutenue par des programmes ciblés. Il s’agit d’un potentiel énorme, prêt à s’exprimer, si seulement on lui en donne la possibilité.

Réflexion du P. Benoist de Sinety, curé à Lille (extraits)

Il y a, dans notre pays, même si le chiffre réel est impossible à obtenir, des centaines de milliers de personnes étrangères en situation irrégulière. Elles sont entrées sur notre territoire parfois après de longues années de misères et de violences subies, parfois en prenant l’avion plus simplement.  Certaines fuient la pauvreté, d’autres les persécutions ou les guerres. Certaines aussi viennent pour trouver une vie plus confortable. Quelles que soient les raisons, elles ne sont ni criminelles ni délinquantes.

Il y a des refus d’agir qui constituent en soi une politique : en ne cherchant pas à savoir les motivations des arrivants, en ne protégeant pas d’une manière particulière les plus fragiles et les plus vulnérables d’entre eux, en ne prévoyant pas l’accompagnement psycho-social de personnes qui ont pu vivre, pendant des années des violences, profondément traumatisantes, on prend le risque de fabriquer des situations endémiques de délinquance et de tensions.

C’est pour trouver des remèdes à cela que le pape François appelle aussi l’Église à se mobiliser comme un hôpital de campagne. Être sur ce terrain-là, afin de permettre à ces hommes et femmes de ne pas devenir ce que nous ne voulons pas qu’ils soient.

Oui, l’avenir de nos villes et de nos nations ne pourra se construire qu’avec celles et ceux qui viennent quémander le droit d’entrer : c’est ainsi que, chrétiens, nous bâtissons le Royaume, en ne nous contentant de jouir de la sécurité précaire que nous offrent nos murailles d’or ou d’argent. Mais en acceptant qu’elles deviennent le cadre d’une communion fraternelle dont nous savons bien, au fond de nous, qu’elle est le seul avenir possible de l’humanité.

Le Père Benoist de Sinety est curé de la paroisse Saint-Eubert à Lille, et auteur de Il faut que des voix s’élèvent (Ed. Flammarion)

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